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Maroc : Lettre du Japon sur le conflit qui l’oppose à la Corée au sujet du nom de la « Mer du Japon »

La Mer dont le nom est l'objet d'un conflit entre le Japon et la Corée du Nord.

Etiquettes : Maroc, Japon, Corée, Mer du Japon, Mer de l’Est,

Entre le Japon et la Corée du Sud, il y a un conflit sur le nom de la mer qui les sépare. En Corée, elle s’appelle Mer de l’Est et au Japon, la Mer du Japon. Un peu la même situation que dans ce « golfe Persique » qui s’ouvre entre l’Iran (c’est-à-dire l’héritière de la Perse) et la « péninsule arabique », que les Arabes appellent « golfe Arabique ».

Le 13 juin 2011, une réunion à eu lieu à Rabat entre Mme Yukiko Hure, Deuxième Secrétaire chargée des affaires politiques à l’Ambassade du Japon et l’Ambassadeur, Directeur des Affaires Juridiques et des Traités, le Directeur des Nations Unies et des organisations Internatonales, et Mohamed Khalify, Chef de la Division Hydrographique, Océanographique et Cartograaphique à la Marine Royale, afin de discuter de la position du Japon par rapport aux propositions des membres du Groupe de travail S-23.

A ce sujet, l’Ambassade du Japon a envoyé une lettre à Azzeddine Ferhane, Directeur des Nations Unies et des organisations internationales au ministère marocain des affaires étrangères. Voici son contenu :

AMBASSADE DU JAPON

RABAT MAROC

Rabat, le 16 janvier 2012

Monsieur le Directeur,

Suite au courrier que je vous ai envoyé en date du 11 août 2011 relatif à l’appellation de « Mer du Japon », j’ai l’honneur de vous adresse, ci- joint, une copie de la lettre de monsieur Hideo NISHIDA, Représentant du Japon au Groupe de Travail sur la Révision de la S-23 sur les limites des Océans et des Mers (S-23 WG) à l’Organisation Hydrographique Internationale (OHI), au Vice Amiral Alexandros Maratos, Président du S-23 WG ; informant de la réaction du Japon à la lettre de la République de Corée, datée du 10 janvier 2012.

En vous en souhaitant bonne réception, je vous prie d’agréer, monsieur le Directeur, l’assurance de ma haute considération.

Copie adressée à Messieurs Lahcen AZOULAY, Directeur des Affaires Juridiques et des Traités au ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération, et le Colonel Mohamed KHALIFY, Chef de la Division Hydrographie, Océanographie et Cartographie de la Marine Royale.

Premier Chargé des Affaires Politiques

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Vice-amiral Alexandros MARATOS
Président du groupe de travail sur la révision de 5-23 (Limites des océans et des mers)
Président
Bureau Hydrographique International 4, quai Antoine 1ᵉ , B.P. 445
MC 98011 MONACO CEDEX, Principaute the Monaco

Référence : République de Corée Lettre datée du 10 janvier 2012

Cher Vice-amiral Alexandros Maratos,

Je vous remercie d’avoir diffusé la lettre de la République de Corée datée du 10 janvier 2012, en réponse aux lettres et documents du Japon.

Puisque la lettre de la République de Corée ne semble pas soulever de nouveaux points, veuillez noter que les réponses du Japon à cette lettre sont en principe incluses dans nos correspondances précédentes.

Nous vous rappelons simplement les deux points suivants :

(1) La République de Corée n’a pas commenté à ce jour (a) l’utilisation par les cartes marines officielles du gouvernement de la République de Corée (l02A) du nom de mer du Japon jusqu’à son édition de 1993, (b) le rapport officiel du gouvernement de la République de Corée (Institut national d’information géographique) en 2007/11/20 déclarant explicitement que le nom de mer du Japon est devenu « rapidement d’un usage plus large depuis 1850 » et bien avant les débuts du Japon sur la scène internationale, et (c) le silence total documenté de la République de Corée sur le nom « mer du Japon » et son acceptation par l’OHI pendant 40 ans, depuis qu’elle est devenue membre à part entière en 1957 (y compris pendant les 20 ans qui se sont écoulés depuis 1977, date à laquelle les travaux de révision de la S-23 ont commencé, et les 11 ans qui se sont écoulés depuis que le premier projet de la S-23 révisée a été circulé en utilisant le nom « mer du Japon »). Il convient de rappeler que ces positions officielles de la République de Corée sont sans équivoque conformes à la perception internationale commune selon laquelle le nom de mer du Japon n’est qu’un des noms internationaux pour les mers et les océans, pas différent de l’océan Pacifique ou de la mer des Philippines et de bien d’autres, développés au cours des siècles par les puissances maritimes et les marins (principalement européens). Je joins à nouveau les documents de la République de Corée à titre de référence. Ceux-ci indiquent que la question de l’utilisation mondiale du nom « Japan See », liée à « l’avènement de l’impérialisme japonais » au 20e siècle, comme le prétend la République de Corée, n’a pas pu exister depuis le début et n’a pas non plus existé pour la République de Corée jusqu’à ce qu’elle soit soudainement soulevée comme une question politique dans les années 1990.

(2) Comme l’indiquent sans équivoque les documents officiels, l’affirmation de la République de Corée selon laquelle la première édition du S-23, publiée en 1925, a adopté le nom de mer du Japon en se fondant « uniquement sur les revendications du Japon » est tout simplement fausse. Je suggère également que l’OHI réponde à l’affirmation de la République de Corée selon laquelle une partie particulière de sa décision collective de 1929 était quelque peu défectueuse et illégitime et devait donc être corrigée.

Le Japon s’opposera à ce que l’OHI autorise, et récompense, tout pays membre de l’OHI qui remettrait inutilement en question des noms internationaux établis tels que l’océan Pacifique, l’océan Indien, la mer des Philippines, la mer de Chine méridionale ou la mer du Japon, perturbant ainsi la recherche par l’OHI de « la plus grande uniformité possible dans les cartes et documents nautiques », qui est essentielle pour la sécurité de la navigation internationale.

J’espère que le GT et les autres membres de l’OHI verront la nécessité d’examiner plus avant la « voie à suivre », tout en se rappelant que les membres de l’AVG exprimant leur soutien et leur préférence pour la « voie à suivre » ou l’utilisation continue du nom « mer du Japon » sont bien plus nombreux que les pays exprimant leur soutien à l’utilisation simultanée de deux noms, qui se réduisent actuellement aux deux Corées. Par conséquent, si le S-23WG doit accepter la logique de la République de Corée sur cette question, c’est la proposition de la République de Corée d’une « utilisation concurrente » qui devrait être abandonnée.

Enfin, je voudrais réitérer l’intention du gouvernement japonais de ne ménager aucun effort pour coopérer avec le groupe de la présidence et les autres membres du groupe de travail dans la préparation de l’IHC.

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de mes salutations distinguées,

Hideo Nishida
Représentant du Japon auprès du groupe de travail S-23
Cc Ing.egn chef Michel Huet, Secrétariat du GT S-23

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