Etiquettes : Maroc, France, Union Africaine, Sommet France-UA, RASD, Sahara occidental,
From: Moha Tagma m.ouali.tagma@gmail.com
Date: 2013/11/24
Subject: SOMMET DE L’ELYSEE
To: salaheddine mezouar salahmezouar@gmail.com
Monsieur le Ministre ,
J’ai l’honneur de vous faire part ci-apres de quelques éléments de réflexion sur les enjeux pour notre pays du Sommet de l’Elysee.
I / PAIX ET SÉCURITÉ
A / MAINTIEN DE LA PAIX
ENJEUX POUR NOTRE PAYS : Le Sommet France-Afrique ne doit pas se transformer en Sommet FRANCE- UNION AFRICAINE
la France soucieuse d’avoir la bénédiction de l’Union Africaine pour sa présence militaire en Afrique et soucieuse d’eviter d’etre accusée de neo-colonialiste sera tentée de placer ce Sommet sous le co-leadership de l’UA.
Dans tous les cas de figure la France , forte de ses accords bilatéraux de Défense qu’elle a avec avec les pays de son pre-carre ( Côté d’Ivoire, Sénégal, RCA, Gabon etc….) est assurée d’etre présente de manière autonome dans ces pays et qu’elle n’a pas besoin de l’etre dans le cadre de Forces multilatérales ( UA, ONU ). Foce Licorne en Côte d’Ivoire, SERVAL au Mali, Troupes en Centrafrique .
Elle visera donc deux objectifs lors de ce Sommet :
1/ Légitimer sa présence militaire puisque les Africains sont incapables d’assurer leur propre sécurité malgré les déclarations tonutriantes.
2/ Se faire accorder un statut de partenaire pour la paix et la sécurité en Afrique à travers la caution de l’Union Africaine en contrepartie de la promesse d’une aide logistique et financière à la Force Africaine en Attente (CARIC) – Capacité Africaine de Réaction Immédiate aux Crises – prévue dans le cadre de l’Architecture dePaix et de Sécurité de l’Union Africaine ( AAPS ).
Si cette architecture devait réussir, notre pays risque de ne plus pouvoir participer aux forces de maintien de la paix en Afrique , puisque celles-ci seront dorenavant sous etendard de l’UA ,sauf à conclure des accords bilatéraux avec les pays concernés . C’est le cas actuellement en Centrafrique : la MISCA est une force de l’UA, les troupes françaises sont présentes en vertu d’un accord bilatéral avec la RCA et notre pays n’a aucune assise juridique pour envoyer des troupes sauf à attendre une hypothétique résolution du Conseil de Sécurité pour créer une Force des Nations-Unies.
Objectivement notre pays n’a aucun intérêt à voir l’Union Africaine s’accaparer et monopoliser le maintien de la paix et de la sécurité en Afrique.
La seule possibilité d’eviter la mainmise de l’UA sur les opérations de maintien de la paix en Afrique est de prévoir que les organisations sous-regionales africaines, type CEDEAO , CEEAC, CEN-SAD puissent être egalement parties prenantes.
B/ PREVENTION DES CONFLITS
En matière de prévention des conflits, le non-paper soumis par la France occulte la nécessité d’entreprendre des réformes politiques, économiques, sociales et culturelles.
Échaudée par l’experience du Sommet de La Baule , du temps de François Mitterand et par le discours de Dakar de Nicolas Sarkosy , la France veut éviter d’etre accusée de donneur de leçons en matière de démocratie.
Néanmoins la démocratie, le respect des droits de l’homme , le respect des minorités, la bonne goivernance,sont des conditions essentielles pour la prévention des conflits internes et pour la consolidation de la paix et de la sécurité.
Toutes les crises en Afrique s’expliquent par le non-respect des conditions minimales de l’Etat de Droit.
La prevention des conflits et les crises necessite de s’attaquer a leurs causes profondes.
Les Etats-Unis n’ont aucun scrupule à mettre en avant le respect du droit et la nécessité des réformes dans tous leurs partenariats.
Le non-paper francais occulte également le probleme du non-respect des principes du Droit International, qui souvent est la cause des conflits ( Non-Ingerence dans les affaires intérieures, respect de l’integrite territoriale des États,…)
Les non-papers soumis par la france ne mettent pas suffisamment en exergue la dialectique entre Sécurité et Développement.
AU VU DE CE QUI PRECEDE, UN ENTRETIEN AVEC LES RESPONSABLES FRANCAIS AVANT LE SOMMET SEMBLENT INDIQUES POUR CORRIGER QUELQUE PEU LA TENDANCE QUI SE PROFILE POUR CE SOMMET.
HAUTE CONSIDÉRATION
MOHA OUALI TAGMA
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Monsieur le Conseiller de Sa Majesté le Roi
J’ai l’honneur de vous faire part ci-après de quelques éléments d’information concernant le Sommet de l’Elysée sur la paix et la sécurité en Afrique qui aura lieu à Paris les 6 et 7 Décembre 2013.
Participants : Tous les chefs d’Etat des pays africains membres des Nations-Unies ont été invités, à l’exception de ceux qui sont suspendus de l’Union Africaine. Pour ces pays, des solutions intermédiaires sont en cours d’examen pour assurer leur participation à des niveaux de représentation inférieurs. Guinée Bissau ( ?), Madagascar( ?), République Centrafricaine (Premier Ministre) et Égypte (Premier Ministre ou MAE).
Plusieurs Chefs d’Etat on déjà confirmé leur participation, notamment, la Tunisie, la Mauritanie, la Lybie le Sénégal, le Mali, La Guinée, le Niger, le Tchad, le Nigéria (le Président est en convalescence aux USA), le Gabon, le Ghana, la Côte d’Ivoire, la RDC et l’Afrique du Sud (des doutes malgré confirmation préalable). L’Union Africaine sera représentée par Madame Zuma, Présidente de la CUA.
L’UE sera représentée par son Président Monsieur Van Ron Puy
L’ONU par M. Ban Ki Moon (Secrétaire Général), M. Feltman (Chef du Bureau politique) et M. Ladsus (Chef des Opération de maintien de la paix).
Déroulé
Jeudi 5 Décembre :
Réunion des MAE (format 1 plus 1) suivie d’un dîner (1 + 1) pour finaliser les textes à soumettre à la réunion au Sommet des chefs d’Etat.
Vendredi 6 Décembre : Sommet (à partir de 13 h)
Ouverture officielle (Elysée)
Réunion à huis-clos sur thème » PAIX ET SECURITE » (1 + 2)
Dîner officiel
Samedi 7 Décembre :
Réunions à huis-clos sur les thèmes » Partenariat Économique et développement » et » Changement Climatique » (1 + 2)
Remarque particulière
Une tendance lourde semble se dessiner à la veille de se Sommet, est que la France pourrait concéder dans le cadre de la nouvelle alliance France-Afrique, un rôle central à l’Union Africaine, notamment en matière de paix et de sécurité. A cet égard, et en vue de permettre à l’Afrique de capitaliser sur l’ensemble de ses acquis et des ses expériences, il sera de mise à ce que le rôle de l’UA ne pourra aucunement être exclusif et devra être conforté par le renforcement de la responsabilité directe des organisations régionales africaines qui au demeurant ont accumulé une grande expérience et expertise dans ce domaine et disposent d’atouts pertinents, eu égard à la particularité du continent africain, pour se positionner comme partenaire central en matière de paix et de sécurité.
L’autre pilier qui devra être privilégié, et par conséquent renforcé la position de notre pays, est celui de la mise en place de bases claires pour la promotion des partenariats internationaux en matière de paix et de sécurité, pour d’une part permettre aux pays africains de surmonter les obstacles financiers qui les handicapent et d’autre part renforcer au maximum la transparence des actions d’aide et de coopération dans ce domaine.
Ces éléments devront être pris en considération dans la déclaration finale dudit Sommet.
Haute Considération
Moha Ouali TAGMA
SOURCES :
#Maroc #SaharaOccidental #UnionAfricaine #UA #TICAD