Le pari du Maroc sur le Sahara occidental en Afrique du Sud tombe à l’eau

Au grand dam du Maroc, le Congrès national africain, dirigé par le président Cyril Ramaphosa, n'ait remporté qu'environ quarante pour cent des récentes élections générales, il a conservé près de soixante pour cent des portefeuilles ministériels prêts à défendre le droit à l'autodétermination au Sahara Occidental

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Par Mohamed Meslem

La position de l’Afrique du Sud sur la question sahraouie restera inchangée, contrairement à ce sur quoi le régime marocain misait depuis les élections générales qui ont eu lieu il y a environ un mois, où le Congrès national africain au pouvoir n’a pas obtenu la majorité absolue lui permettant de gouverner seul, comme c’était la norme depuis plus de deux décennies.

Le régime marocain avait augmenté son pari sur un changement de la forte position de l’Afrique du Sud en faveur des droits du peuple sahraoui, basé sur ses élites et cercles proches, en raison des résultats des élections qui ont forcé le parti au pouvoir à s’allier à d’autres partis qui pourraient ne pas soutenir la position inconditionnelle du Congrès sur la question du désert.

Ces dernières semaines, les médias du régime marocain ont évoqué un changement attendu dans la position de l’Afrique du Sud sur la question du Sahara occidental avec l’arrivée au pouvoir d’autres partis.

Cependant, cet espoir a été anéanti par l’annonce de la formation du nouveau gouvernement, à travers lequel les partisans de la cause sahraouie ont pris le contrôle de vingt portefeuilles, y compris des portefeuilles souverains, dirigés par le ministère des Affaires étrangères, qui depuis des décennies était le fer de lance de Pretoria dans la confrontation avec les politiques coloniales marocaines dans les territoires sahraouis occupés.

L’État d’Afrique du Sud est devenu un véritable cauchemar pour le régime marocain sur la question du Sahara occidental, au point que chaque occasion est utilisée par cet État pour hisser le drapeau sahraoui sur les plateformes internationales, que ce soit au niveau des Nations Unies ou de l’Union africaine, ce qui a perturbé et embarrassé le régime marocain à maintes reprises. À une occasion, la défense de la question du Sahara occidental par un pays de la taille de l’Afrique du Sud, loin de la région du Maghreb, a élevé le niveau de justice de cette question dans les forums internationaux.

Bien que le Congrès national africain, dirigé par le président Cyril Ramaphosa, n’ait remporté qu’environ quarante pour cent des récentes élections générales, il a conservé près de soixante pour cent des portefeuilles ministériels, y compris des ministères souverains tels que les ministères des Affaires étrangères, de la Défense et des Finances, ainsi que la position de vice-président, contre seulement quarante pour cent pour le reste des partis alliés.

Et même si Naledi Pandor, surnommée la Dame de Fer, quitte le portefeuille des Affaires étrangères, elle est l’une des plus grandes défenseures des droits du peuple sahraoui et l’une des plus farouches défenseures de la cause palestinienne, comme en témoigne son implication dans le procès intenté par Pretoria contre l’entité sioniste dans la bande de Gaza, devant la Cour internationale de Justice.

Cependant, son successeur, Ronald Lamola, provient du milieu politique du Congrès au pouvoir, ce qui signifie que la position restera la même tant qu’il s’agit de politiques et de positions institutionnelles et non individuelles.

Cela se reflète dans le message de félicitations envoyé par le ministre des Affaires étrangères de la République arabe sahraouie au nouveau chef de la diplomatie de l’État d’Afrique du Sud, Ronald Lamola, le mardi 2 juillet 2024, où il lui exprime son désir de « vous rencontrer personnellement et de travailler en étroite collaboration avec vous pour renforcer davantage les relations de coopération et la solidarité étroite de manière à servir nos deux pays et peuples fraternels et à promouvoir le progrès de notre continent africain ».

Le dernier affrontement entre le régime marocain et l’État d’Afrique du Sud remonte à février dernier, et la raison en était la réception par les autorités de Pretoria de l’envoyé du Secrétaire général des Nations Unies au Sahara occidental, Staffan de Mistura, un événement qui a provoqué une grande colère au sein du régime alaouite à Rabat, comme en témoigne l’attaque personnelle menée par son ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, et son représentant permanent auprès des Nations Unies, Omar Hilal, contre l’État d’Afrique du Sud.

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