L’Extrême droite aux portes du pouvoir. Large défaite du clan Macron

Ce qui est certain, c’est que le président Emmanuel Macron sera contraint de partager le pouvoir avec un autre premier ministre dans une cohabitation qui s’avère périlleuse.

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« C’est la déroute de la Macronie ». Le coordinateur de la France Insoumise (FI, gauche), Manuel Bompard, n’a pas boudé son plaisir. Son parti, allié à d’autres partis de la gauche française, sont arrivés seconds devant le Rassemblement national, le parti d’Extrême Droite arrivé largement en tête lors du premier tour des élections législatives françaises qui se sont déroulées hier.

En fonction des instituts de sondage, le parti de Marine Le Pen est arrivé en tête des suffrages exprimés avec un taux situé entre 34 et 36% selon les instituts. Le Nouveau Front populaire (NFP) est arrivé en seconde position avec un taux de 28 à 30%, loin devant la Majorité présidentielle avec un taux d’à peine plus de 20%.

Dans une déclaration envoyée aux médias, le chef de l’Etat estime que la participation élevée montre une volonté des Français de « clarifier la situation politique ». « Leur choix démocratique nous oblige », a-t-il estimé. « Face au Rassemblement national, l’heure est à un large rassemblement démocrate et républicain pour le second tour », a-t-il appelé, au sujet de désistements en vue du second tour en cas de potentiele victoire de candidats RN.

Pour la cheffe du Rassemblement national, Marine Le Pen, « Rien n’est gagné et le second tour sera déterminant, pour éviter au pays de tomber entre les mains de la coalition Nupes, d’une extrême gauche à tendance violente », a-t-elle prévenu alors que la coalition de gauche du Nouveau Front populaire est arrivée deuxième au niveau national.

Pour Marine Le Pen, le second tour sera « déterminant pour donner à Jordan [Bardella] une majorité absolue à l’Assemblée nationale, pour lancer dès la semaine prochaine le redressement de la France et le rétablissement de l’unité et de la concorde nationale ».

Pour sa part, Jean-Luc Mélenchon a salué le score obtenu par l’alliance de gauche (28,1 % selon une première estimation). « La formation du Nouveau Front populaire en à peine vingt-quatre heures, ses candidatures communes dès le premier tour, son programme partagé et aujourd’hui le bond de la participation ont déjoué le piège » de la dissolution, a estimé le leader « insoumis ». Le possible premier ministre, Jordan Bardella, a jubilé.

Le président du Rassemblement national a en effet estimé que « Le choix est clair, désormais », et que le « camp présidentiel largement désavoué » et désignant la coalition de gauche comme son unique adversaire : « D’un côté, l’alliance du pire, celle du Nouveau Front populaire, rassemblée derrière Jean-Luc Mélenchon, qui conduira le pays au désordre, à l’insurrection et à la ruine de notre économie.

De l’autre, l’Union nationale que j’ai l’honneur de conduire aux côtés de Marine Le Pen, d’Eric Ciotti et de nos alliés. » Dans l’attente d’une confirmation officielle des résultats, les regards sont désormais tournés vers le second tour qui se tiendra la semaine prochaine. D’ores et déjà, des instituts de sondage donnent le Rassemblement national vainqueur. Il en sort ainsi entre 230 et 280 sièges au Rassemblement national et à ses alliés.

Le Nouveau Front populaire récoltait entre 125 et 165 sièges. Ensemble obtiendrait entre 70 et 100 sièges et LR entre 41 et 61. Mais cela est à prendre avec précaution. Ce qui est certain, c’est que le président Emmanuel Macron sera contraint de partager le pouvoir avec un autre premier ministre dans une cohabitation qui s’avère périlleuse.

Akli Ouali

L’Est Républicain, 01 juillet 2024

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