Algérie : investissements records des entreprises américaines dans le secteur gazier

Le 23 mai, Sonatrach a signé un accord avec ExxonMobil pour l'exploration pétrolière, suivi d'un accord avec Chevron pour le développement des champs d'Ahnat dans la wilaya d'Illizi et de Berkine dans la wilaya d'Ouargla. Ces accords marquent l'entrée d'ExxonMobil et de Chevron sur le marché algérien.

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Après l’invasion russe de l’Ukraine, le gaz algérien est devenu une source d’énergie de plus en plus importante pour le Vieux Continent, avec une augmentation notable des exportations.

Les géants de l’énergie américains se tournent vers l’Algérie, principal fournisseur de gaz de l’Italie. De grandes entreprises du secteur des hydrocarbures ont récemment commencé des investissements massifs dans l’exploration pétrolière et gazière en Algérie, avec pour objectif de doubler la production gazière du pays et d’atteindre 200 milliards de mètres cubes à moyen terme : cela renforcerait encore davantage le rôle de l’Algérie en tant que fournisseur clé de l’Europe.

Après l’invasion russe de l’Ukraine, le gaz algérien est devenu une source d’énergie de plus en plus importante pour le Vieux Continent, avec une augmentation notable des exportations. Pour la deuxième fois en moins d’un mois, la compagnie pétrolière nationale algérienne Sonatrach a vendu des droits d’extraction à une entreprise américaine. Le 23 mai, Sonatrach a signé un accord avec ExxonMobil pour l’exploration pétrolière, suivi d’un accord avec Chevron pour le développement des champs d’Ahnat dans la wilaya d’Illizi et de Berkine dans la wilaya d’Ouargla. Ces accords marquent l’entrée d’ExxonMobil et de Chevron sur le marché algérien.

Le directeur exécutif de Sonatrach, Rachid Hachichi, a déclaré que ces collaborations ouvrent de nouvelles perspectives pour le secteur énergétique algérien, démontrant une volonté commune de gérer de manière responsable et durable les ressources naturelles du pays africain, membre du cartel pétrolier OPEP+. Le ministre de l’Énergie et des Mines, Mohamed Arkab, a récemment déclaré que l’Algérie vise à produire 200 milliards de mètres cubes de gaz naturel pour l’exportation, avec une production quotidienne de pétrole brut atteignant un million de barils.

En mai 2023, Sonatrach a annoncé un accord de 2,3 milliards de dollars avec l’entreprise américaine Baker Hughes et l’italienne Tecnimon pour le développement du plus grand champ de gaz naturel du pays, Hassi R’Mel. Le projet implique la construction de trois usines de compression et l’adaptation du réseau existant de collecte de gaz, avec une achèvement prévu dans les 39 mois. En juillet 2022, Sonatrach avait signé un contrat de 4 milliards de dollars avec la société américaine Occidental Petroleum, en partenariat avec Eni et Total Energies, pour le développement de la zone contractuelle de Berkine (Ouargla).

Pour renforcer le rôle de l’Algérie en tant que fournisseur fiable sur le marché mondial du gaz, Sonatrach a signé plusieurs autres accords stratégiques en 2023 et début 2024. Ceux-ci incluent un accord avec l’entreprise britannique Grain LNG pour étendre ses capacités de stockage et de livraison à long terme de gaz naturel liquéfié (GNL) au terminal de l’entreprise, à partir de janvier 2029, avec une capacité de 125 gigawattheures par jour, équivalant à 3 millions de tonnes par an de GNL.

Deux accords stratégiques ont été signés avec le groupe italien Eni pour l’augmentation des approvisionnements en gaz, pour la transition énergétique et la décarbonisation. Divers projets sont également en discussion avec l’Italie, tels que l’extension de la capacité de transport du gaz, la pose d’un nouveau gazoduc pour le transport de gaz naturel et, alternativement, d’hydrogène et d’ammoniac bleu et vert, ainsi que la pose d’un câble électrique sous-marin et l’extension de la capacité de liquéfaction de gaz naturel existante. Un autre contrat d’approvisionnement en gaz à moyen terme a été signé avec l’entreprise allemande Vng Handel & Vertrieb GmbH, basée à Leipzig. Tous ces accords montrent que l’Algérie tente de renforcer sa position stratégique sur la scène énergétique mondiale, attirant des investissements internationaux et augmentant sa capacité de production.

En 2023, la production de gaz naturel de l’Algérie a atteint 136 milliards de mètres cubes, contre 132,7 milliards de mètres cubes en 2022, dont plus de 52 milliards de mètres cubes étaient destinés à l’exportation. La production de gaz naturel liquéfié était de 22,5 milliards de mètres cubes, livrés aux complexes d’Arzew et de Skikda, avec une production de 13 millions de tonnes de GNL. De plus, la production de gaz de pétrole liquéfié (GPL) était de 9,4 millions de tonnes et celle de condensat était de 8,3 millions de tonnes.

L’Algérie dispose de trois ports pétroliers (Arzew, Bejaia et Skikda) avec une capacité de transport de 1,3 million de tonnes et de quatre complexes de liquéfaction de gaz (trois à Arzew et un à Skikda) avec une capacité totale de 55 millions de mètres cubes par an. Le réseau de distribution comprend un système de pipelines de 21 190 kilomètres de long, avec 43 pipelines équipés de 85 stations de pompage et de compression, capables de transporter 406 millions de tonnes équivalent pétrole par an, dont 140 milliards de mètres cubes de gaz naturel. De plus, l’Algérie dispose d’une flotte de 17 navires, dont des méthaniers, des navires de GPL et des pétroliers, et de deux gazoducs intercontinentaux : le gazoduc Trans-Méditerranéen (TransMed) « Enrico Mattei », qui relie l’Algérie à l’Italie via la Tunisie, et le Medgaz, qui relie Beni Saf à Almeria, en Espagne.

Source : Nova News

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