Pays Bas : Des pensionnés originaires du Maroc racontent leurs histoires

Quand il rendait visite à sa mère au Maroc et qu'il devait ensuite retourner aux Pays-Bas pour travailler, ils ne pouvaient retenir leurs larmes. "Ma mère sanglotait toujours quand je partais. Alors je devais aussi pleurer. Je pense souvent à mes parents. Ils sont les plus importants pour une personne."

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Fierté et tristesse chez les travailleurs immigrés marocains : « Je n’arrêtais pas de pleurer en quittant ma famille au Maroc »

Une grande partie des travailleurs immigrés qui sont venus des années 60 et 70 du Maroc aux Pays-Bas pensaient y séjourner temporairement. Le séjour est finalement devenu permanent. Beaucoup ont dû quitter leur famille avec un cœur lourd. Ces histoires sont partagées par les travailleurs marocains, qui profitent désormais de leur retraite aux Pays-Bas, dans l’émission Mocronado’s sur NPO 2 de WNL.

Dans les années 60 et 70, les usines néerlandaises cherchaient désespérément des travailleurs immigrés. Pendant cette même période, le marché du travail au Maroc était en crise, avec un taux de chômage élevé. Les Pays-Bas et le Maroc ont décidé de s’entraider et ont conclu un accord : les Pays-Bas pouvaient recruter des travailleurs au Maroc.

Les Marocains qui souhaitaient travailler aux Pays-Bas en tant que travailleurs immigrés pouvaient se présenter à un bureau de sélection dans leur pays. Là, un premier examen avait lieu. Si le candidat était approuvé, un contrat de travail était établi. C’est ainsi que le premier flux de travailleurs marocains a commencé.

« Nous ne pouvions jamais retenir nos larmes »

Abdellah Laâguili (75 ans) fait partie de cette première vague de travailleurs immigrés partis du Maroc vers les Pays-Bas. Le 8 août 1969, le jour de son départ, il a tenu un journal. Il y a écrit : « Les larmes me montent aux yeux. Les larmes coulent sur mes joues. Je pleure, je n’arrête pas de pleurer en les quittant. » Surtout, le départ de sa famille a été très difficile pour lui.

« Je devais le faire, je devais aider. Car mon père allait prendre sa retraite dans quatre ans », dit-il. « Je voyais cela de manière positive, mais au fond de mon cœur, je n’étais pas heureux. Car je devais quitter le Maroc et je ne savais pas où j’allais. » Laâguili décrit cela comme « le plus difficile des adieux que j’ai jamais vécu ».

Mohamed Amdaouech (77 ans) partage cette expérience, bien que son voyage ait été légèrement différent. Il est parti pour les Pays-Bas sans que ses parents ne le sachent.

« Mon père ne savait rien, ma mère ne savait rien, personne ne le savait. J’ai moi-même arrangé mon passeport et mon voyage », raconte Amdaouech en discutant avec les autres Mocronado’s. Cela ne signifie pas qu’il n’a pas ressenti de tristesse. Surtout l’absence de sa mère est toujours douloureuse pour lui aujourd’hui. « Ma mère me manque plus que mes propres enfants. »

Quand il rendait visite à sa mère au Maroc et qu’il devait ensuite retourner aux Pays-Bas pour travailler, ils ne pouvaient retenir leurs larmes. « Ma mère sanglotait toujours quand je partais. Alors je devais aussi pleurer. Je pense souvent à mes parents. Ils sont les plus importants pour une personne. »

Dans la série télévisée Mocronado’s de Omroep WNL, un groupe de cinq hommes marocains revient sur leur vie professionnelle et examine leur vie actuelle ; comme retraités dans un pays où ils n’étaient censés être que « de passage ». Curieux de découvrir la série en six épisodes Mocronado’s ? Regardez ce soir sur NPO 2 à 23h30. Ou regardez Mocronado’s en replay via NPO Start.

Source : WNL, 20 juin 2024

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