Espagne – Algérie : Des narco-bateaux qui transportait de la drogue et des migrants

Il s’agit d’une vraie filière versée dans une double activité : le transport illégal des migrants et l’acheminement de la cocaïne ou de pilules de drogue synthétique qui opérait entre l’Espagne et l’Algérie.

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Le ton se durcit de plus belle contre les trafiquants de drogue sur les côtes espagnoles. Une grande opération a été menée par la police nationale et la surveillance douanière des services fiscaux espagnols. Un important réseau de trafic de drogue et de migrants a été démantelé. Sept personnes ont été arrêtées et trois narco bateaux ont été interceptés et saisis à cette occasion. Il s’agit d’une vraie filière versée dans une double activité : le transport illégal des migrants et l’acheminement de la cocaïne ou de pilules de drogue synthétique qui opérait entre l’Espagne et l’Algérie.

Cette filière aurait tiré des dividendes de sa double activité, le transport des migrants et le trafic de drogue. Ainsi, les autorités espagnoles ont annoncé le démantèlement d’une organisation criminelle notoire dont le stratagème consistait à l’utilisation ou à la location de bateaux pour le transport de la drogue, des « narcolanchas », depuis la côte d’Alicante en Espagne à destination de l’Algérie. Les membres de cette filière mettaient à profit le voyage retour pour transporter clandestinement des migrants vers le continent européen non sans faire passer de la drogue.

Sept personnes d’origine algérienne et marocaine ont été arrêtées lors d’une opération menée par la police nationale et la surveillance des douanes à Alicante, dans le sud de l’Espagne, ont dans ce sens annoncé les autorités le 24 mai. Les prévenus sont inculpés d’aide à l’entrée d’un étranger en situation irrégulière, d’appartenance à une organisation criminelle, de trafic de drogue et de contrebande. Les autorités ont souligné auprès des médias espagnols la « dangerosité » de ces actions criminelles qui entrecroisent deux délits graves : le trafic de drogue et celui d’êtres humains.

Cette organisation utilisait une méthode de contrebande qui consistait à transporter de la drogue vers l’Algérie et de revenir en Espagne en chargeant les mêmes bateaux d’immigrants. L’enquête avait débuté lorsque les autorités avaient détecté des mouvements suspects de bateaux pneumatiques semi-rigides, connus sous le nom de « narcolanchas » ou « pateras taxis », sur la côte d’Alicante.

Ces bateaux à grande vitesse effectuaient des allers-retours en quelques heures seulement, transportant des pilules de cocaïne et de drogues de synthèse vers l’Algérie. Les migrants qui montaient à bord pour le voyage retour payaient entre 6 000 et 10 000 euros par personne.

En Algérie, des intermédiaires étaient chargés de recruter des citoyens désireux de rejoindre l’Europe et de collecter l’argent avant la traversée de la Méditerranée. Mais, tout ou presque avait démarré lorsque les enquêteurs ont focalisé leur flair puis surveillé étroitement en Espagne, un entrepôt servant de centre d’opérations et de stockage de canots.

Ce qui a attiré leur attention a été le fait que certains de ces pneumatiques étaient déjà chargés de fûts d’essence et prêts pour le décollage c’est-à-dire l’embarquement. La structure d’organisation de cette organisation criminelle démantelée est un peu spéciale avec à la clé des rôles clairement définis pour ses membres : un groupe était responsable de l’achat et de l’entretien des navires, un autre de la synthèse et de la préparation des médicaments et un troisième du transport et des opérations logistiques.

Ce réseau à première vue complexe comprenait également des citoyens espagnols qui facilitaient les opérations logistiques sur le terrain. Lors des perquisitions, trois bateaux de drogue mesurant plus de huit mètres de long ont été saisis. Ils étaient dotés de moteurs puissants, de 41 bouteilles d’essence. Trois véhicules haut de gamme, des appareils GPS, des téléphones portables et des outils pour réparer les bateaux ont également été trouvés.

Selon la police, la capacité de l’organisation à mener des opérations internationales et sa « logistique sophistiquée » démontrent la gravité du crime organisé dans les zones côtières espagnoles. En décembre 2023, rappelons-le, la Garde civile espagnole avait déjà démantelé une organisation similaire. Le groupe arrêté envoyait des bateaux chargés d’ecstasy et de méthamphétamines depuis l’Espagne vers l’Algérie.

Au mois de septembre, onze personnes, soupçonnées elles aussi d’organiser des traversées en petits bateaux à moteur depuis les côtes algériennes, avaient été arrêtées dans le sud de l’Espagne ; l’épilogue d’une enquête menée par les autorités espagnoles depuis 2021.

Le Carrefour d’Algérie

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