Algérie : Un plan Marshall pour la relance économique

Grâce à cet effort, l’Algérie a réalisé un taux de croissance de 4,2%, en 2023, le considérant comme « le meilleur de la région nord-africaine » et confirmé par les derniers rapports de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI).

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Les pouvoirs publics ont lancé un véritable plan Marshall de près de 50 milliards de dollars pour la réalisation de nombreux projets structurants à l’horizon 2027. Des projets qui devront porter la croissance économique et répondre aux objectifs fixés en matière de PIB lequel devra atteindre à cet horizon les 400 milliards de dollars.

Dans ce contexte, le directeur général du Trésor et de la gestion comptable des opérations financières de l’Etat au ministère des Finances, Hadj Mohamed Sebaa a indiqué hier lors d’une intervention sur les ondes de la Radio algérienne que les pouvoirs publics ont consentis sur le budget de l’État des investissements de l’ordre de 6500 milliards de dinars, soit l’équivalent de 48 milliards de dollars au cours des trois dernières années pour la réalisation des projets structurants qui seront réalisés à l’horizon 2027 afin de favoriser la croissance de l’économie nationale.

« Les efforts d’investissement de l’Etat étaient constants, ces trois dernières années, de l’ordre de 6500 milliards DA, dont 1900 milliards DA alloués en 2021, 1900 milliards DA en 2022 et 2700 milliards DA en 2023 » a-t-il indiqué avant d’ajouter que le budget 2024 prévoit des autorisations d’engagements de dépenses d’investissement pour un montant de 2800 milliards DA. Ces efforts d’investissements démontrent, selon M. Sebaa, « l’importance qu’accorde l’Etat au financement de l’investissement pour favoriser une croissance « constante » de l’économie nationale.

Ces financements sont notamment destinés au projet phosphate intégré, bénéficiant d’un montant de financement de 700 milliards de DA, le projet d’exploitation de la mine de fer Gara Djebilet avec un montant de 1.014 milliards DA et la réalisation de sept stations de dessalement de l’eau de mer pour un montant de 206 milliards DA. Il s’agit également du projet d’équipements et d’extension du métro d’Alger avec un montant 1157 milliards DA, d’extension et des projets de développement des énergies renouvelables de 126 milliards DA et des projets de modernisation des réseaux ferroviaires, pour 2786 milliards DA.

L’intervenant a souligné ces efforts de financements sur le budget de l’État s’ajoutent à ceux engagés aussi par la sphère financière et bancaire du pays. Ainsi, à la fin avril 2024, l’encours des crédits d’investissements de la place bancaire avaient atteint 10.000 milliards DA.

« Pour les projets structurants, la loi de Finances de 2024 permet d’entrevoir des taux d’intérêts très favorables sur les coûts de crédits et qui peuvent aller jusqu’à Un (01) %. Pour les autres projets d’investissements, le Trésor public bonifie les taux d’intérêts », a développé l’invité de la Radio Algérienne, précisant que « la bonification des taux d’intérêts qui financent les investissements est de l’ordre de 3 % lorsque e projet est situé dans le Grand-Sud ou dans les Hauts-Plateaux et de 2 % lorsque le projet est situé au Nord du pays ». Sebaa a fait état d’un montant de bonification annuelle de 160 milliards de DA, dans le cadre de l’accompagnement des projets d’investissements, notamment dans le secteur du BTPH qui représente, selon lui, la moitié des crédits bonifiés.

Dans ce contexte, le DG du Trésor a souligné que ces efforts d’investissements font partie intégrante du Plan d’action du Gouvernement et qu’ils ont pour finalité de stimuler la croissance économique, de promouvoir l’emploi, d’encourager les exportations et d’améliorer le bien être des citoyens. Il a ainsi souligné que grâce à cet effort, l’Algérie a réalisé un taux de croissance de 4,2%, en 2023, le considérant comme « le meilleur de la région nord-africaine » et confirmé par les derniers rapports de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI). Pour l’année 2024, il est prévu le maintien de ce taux de croissance à 4% avec un Produit intérieur brut (PIB) de 35.000 milliards DA, soit l’équivalent de 255 milliards de dollars.

12.000 milliards de crédits à l’investissement

« Nous projetons de réaliser les meilleurs taux de croissance dans la région durant les trois prochaines années pour atteindre le niveau annoncé par M. le Président de la République, à savoir 400 milliards de dollars de PIB en 2026 », a-t-il soutenu. M. Sebaa a fait état, en outre, d’intenses préparatifs au niveau des banques, sous la supervision des autorités du ministère des Finances et de la Banque d’Algérie, pour améliorer davantage les conditions d’octroi des crédits d’investissements aux acteurs économiques nationaux. A ce propos, il a mis en avant l’objectif fixé par les autorités du ministère de porter l’encours des crédits à l’investissement à plus de 12.000 milliards dans les trois prochaines années. Concernant la situation des entreprises publiques en difficulté financière, il a affirmé que les pouvoirs publics œuvraient à accompagner ces entreprises pour qu’elles puissent concevoir des plans de développement leur permettent de se redresser et d’émerger.

Sabrina Aziouez

Source : La Sentinelle, 29/05/2024

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