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De notre envoyé spécial à Bali (Indonésie),
Azedine Maktour
Les participants à la 10e édition du Forum mondial de l’eau, qui se tient à Bali, sont allés à l’essentiel, hier lundi, avec l’entrée en scène des responsables gouvernementaux et des organisations mondiales qui pèsent le plus dans tout ce qui touche à la vie de la communauté internationale.
Une activité intense à laquelle la participation algérienne a contribué en mettant en évidence la stratégie mise au point pour lutter contre la raréfaction de l’eau autant par la faute du bouleversement climatique que celle due au comportement de certains pays.
Parfait exemple du déploiement des officiels en présence à Bali pour échanger au sujet de la cruciale question de l’amenuisement des sources d’eau : l’échange de deux visites en moins d’une heure entre Taha Derbal, le ministre algérien de l’Hydraulique, et son pair saoudien chargé de l’Environnement, de l’Eau et de l’Agriculture, Abdulrahman bin Abdul Mohsen Al-Fadhli. Une première rencontre, d’abord, au sein du pavillon saoudien où les deux ministres ont évoqué les intérêts communs avant d’échanger des vues sur des questions relatives à leurs départements.
Puis, une seconde entrevue, un peu plus tard, consacrée celle-ci à un «voyage» d’un genre particulier du ministre saoudien à travers le clou de l’exposition algérienne : une chambre immersive en 3D, qui a attiré l’attention de plein de monde, entre participants et visiteurs du grand palais des expositions de Bali.
Une jolie prouesse technologique réalisée par la délégation algérienne pour expliquer le drame qui est en train de se dérouler dans une partie du Sud algérien. Le membre du gouvernement saoudien s’est ainsi offert une immersion, en 3D donc, dans une vaste contrée du Sahara algérien mise à mal par la décision marocaine de la priver d’eau, au risque de tuer toute espèce de vie, en érigeant des barrages pour empêcher les flux de parvenir dans la région qui comptait en oued Saoura un des oueds les plus dynamiques en raison des inondations fréquentes et substantielles qui y survenaient.
Oued Saoura qui faisait vivre pas moins de neuf zones humides, caractérisées par une diversité biologique extrême, constituant un patrimoine naturel exceptionnel. Mais depuis 2021, l’oued Saoura a connu une diminution significative du volume d’eau provenant de ses affluents, avec l’affluent principal, l’oued Guir, contribuant le plus à cette baisse. Cela a affecté toute la région sud-ouest de l’Algérie, entraînant le dessèchement rapide du barrage de Djorf Torba, construit en 1969, dans la zone humide la plus importante de la Saoura et le seul barrage existant dans la région.
A travers ce voyage, le ministre saoudien, à l’instar de nombreux visiteurs du Centre international des expositions de Bali, a comme vécu en live la transformation de la Saoura, passée de région respirant la vie à région menacée d’une mort lente de la Saoura. Un fait dont ont également pris connaissance, grâce à cette prouesse technologique, de nombreux visiteurs du pavillon algérien. Rien que pour cela, la journée d’hier a été un moment clé de la participation algérienne au 10e Forum mondial de l’eau.
Une manifestation qui, il faut le souligner, suscite un intérêt majeur de tous les pays, notamment les grandes puissances interpellées par la tournure prise, en à peine quelques années, par la crise mondiale de l’eau et des solutions préconisées pour en venir à bout, comme celles mises en branle par l’Algérie et pour les besoins des citoyens et celles destinées à la poursuite de l’activité économique, l’agriculture et l’industrie, entre autres.
Le Soir d’Algérie, 21/05/2024
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