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Mohamed Meslem
Parmi les problèmes que les autorités marocaines ont tenté d’étouffer figurent les pertes subies par l’économie marocaine après que les autorités algériennes ont décidé de ne pas renouveler le contrat d’acheminement de gaz vers l’Espagne à travers le gazoduc marocain, qui traversait le territoire marocain, le 31 octobre. 2021, suite à la décision de la partie algérienne de rompre les relations diplomatiques, entre autres. Cela a conduit à des sanctions sévères qui ont porté atteinte aux intérêts marocains.
On sait que le Maroc recevait, dans le cadre de l’accord visant à faire passer le gazoduc à travers le territoire marocain avant d’atteindre l’Espagne, d’importantes quantités de gaz sous sa forme naturelle, ainsi que des liquidités financières en dollars, stipulées dans le contrat, à savoir les frais de passage, le gazoduc, mais tous ces privilèges ont été immédiatement arrêtés à partir du 1er novembre 2021.
En outre, deux des centrales électriques, les centrales « Tahadarat » et « Beni Mazhar », fonctionnaient avec du gaz venant d’Algérie par le gazoduc arrêté, qui était la raison de leur cessation complète d’activité. Depuis combien de temps sont-ils hors service ? Quelles solutions le gouvernement marocain a-t-il eu recours pour reprendre ses opérations, alors dissimulées, au moment où la partie marocaine déclarait avoir pris toutes les mesures en prévision de la décision souveraine de l’Algérie d’arrêter les travaux du gazoduc ?
Dans ce contexte, une enquête sur place a porté sur certains des aspects dont l’économie marocaine a souffert suite à la décision de la partie algérienne de couper le gaz. Selon la plateforme « Taqa », qui a visité la station « Tahadart » près de la ville de Tanger, située à environ 260 kilomètres de la capitale marocaine Rabat, cette station a cessé de produire de l’électricité pendant environ huit mois en raison du manque de gaz, notant qu’elle fournit de l’électricité aux zones du sud du pays au sein du Royaume du Maroc.
La station « Tahadarat », inaugurée en 2005, avec des investissements estimés à environ 311 millions de dollars et une capacité de production de près de 400 mégawatts, est une institution dont les actions sont contrôlées majoritairement par deux sociétés étrangères, à savoir la société espagnole « Endesa » avec 32 pour cent. et la société allemande « Siemens Energy » avec 20 pour cent, tandis que le pourcentage restant, estimé à 48 pour cent, est contrôlé par le gouvernement marocain.
Selon la même source, le gouvernement marocain était partagé entre suspendre définitivement son activité ou la fermer temporairement pendant un an jusqu’à ce que ses besoins en gaz soient satisfaits. Finalement, il n’a été redémarré qu’en juillet 2022, plus de huit mois après sa fermeture, selon la source citant des responsables marocains.
La station n’a repris ses activités que lorsque le gouvernement marocain a signé un contrat de 12 ans avec la société internationale Shell pour importer environ 500 millions de mètres cubes de gaz liquéfié par an afin d’assurer la continuité de l’exploitation des stations « Tahadarat » et « Beni Mathar ». » stations, que le gouvernement marocain achète. Le gaz liquéfié sera ensuite transformé en gaz naturel dans des véhicules espagnols avant d’être transporté en sens inverse via le gazoduc Maghreb-Europe depuis l’Espagne.
La décision d’exporter du gaz d’Espagne vers le Maroc avait provoqué une vive réaction algérienne en raison des soupçons selon lesquels Madrid pourrait exporter du gaz algérien destiné à l’Espagne via le gazoduc « Medgaz », qui relie directement les territoires algérien et espagnol, sans passer par le territoire marocain. Mais ce jour-là, la partie espagnole a donné à son homologue algérienne la garantie qu’aucune « goutte » ne serait exportée, ce qui a permis au processus de se dérouler sans entraves.
Cette étude ne révèle qu’une partie de l’impact sur l’économie marocaine de l’arrêt du flux de gaz algérien, qui n’a touché que deux centrales électriques. Qu’en est-il des autres secteurs d’activité, d’autant que l’interruption est intervenue au plus fort de l’hiver et du printemps, alors que la demande de gaz est habituellement forte ? À son apogée, la quantité de gaz couverte par le contrat avec la société internationale « Shell » était destinée uniquement aux deux stations qui n’étaient plus en activité.
Source : Echouroukonline
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