19 mai 1956 ou l’implication de l’intelligentsia contre le colonialisme français

Il y a soixante-huit ans, le 19 mai 1956, des centaines d’étudiants et de lycéens algériens lançaient, à travers toutes les villes, la plus importante rébellion estudiantine de l’ère coloniale.

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Par Amine B.

Il y a soixante-huit ans, le 19 mai 1956, des centaines d’étudiants et de lycéens algériens lançaient, à travers toutes les villes, la plus importante rébellion estudiantine de l’ère coloniale.

Des dizaines parmi eux suivront l’appel de l’Union générale des étudiants musulmans algériens (UGEMA), hypothéquant leur avenir intellectuel pour l’aventure oh combien jadis capital pour l’avenir de la nation algérienne que beaucoup espéraient libre et indépendante, moins de deux années après le début de la lutte armée.

Cette grève sera alors un des actes politiques les plus importants de la guerre de libération nationale. Elle a eu un impact considérable auprès de la jeunesse du monde entier.

Soixante-huit années célébrées par de jeunes générations de lycéens et d’étudiants algériens aujourd’hui se comptant par millions, et qui à chaque halte en ce mois printanier revisitent le défi osé par de jeunes intellectuels, dont beaucoup venaient tout juste de sortir de l’adolescence.

Plusieurs parmi eux ont répondu à l’appel du front et de l’Armée de libération nationale et ont, au lendemain de ce 19 mai, rejoint les maquis.

Si trois catégories sortaient du lot de cette jeune intelligentsia, ceux affiliés aux télécommunications et à la santé et aux soins, plusieurs avaient pour mission de suivre de près, via la presse française, les stratégies coloniales, et avaient aussi pour mission de rédiger des rapports pour le réseau révolutionnaire.

Des dizaines d’autres furent envoyés à l’extérieur pour poursuivre leurs études ou suivre des formations. Ils étaient destinés à devenir les cadres de l’Algérie indépendante.

Ce fut aussi un signal fort de l’engagement de la jeune élite aux côtés des moudjahidine dont le nombre allait crescendo. Ce mouvement surprit alors la France coloniale qui, pourtant, avait, après des décennies de tergiversations, autorisé au début des années 1950 les « Algériens musulmans » à poursuivre leurs études secondaires et, partant, universitaires, réservées alors aux seuls fils de colons, pieds-noirs et progéniture des militaires.

Un mouvement dont l’onde de choc finit par gangrener les étudiants français d’Algérie et de métropole dont beaucoup s’alignèrent aux thèses des mouvements de gauche opposés à la guerre et dont le principal représentant fut l’Union nationale des étudiants français (UNEF). Plusieurs parmi eux finirent par s’allier du côté de l’oppressé.

Le Jeune Indépendant

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