Focus sur les lobbies secrets marocains en France: Quand la loi de l’omerta se fissure…

Les réseaux franco-marocains ne sont pas toujours voués aux coups tordus. Ils se résument parfois à un travail d’influence tout à fait légal et légitime, mené par des lobbyistes dont le rôle est de défendre les positions de Rabat dans l’Hexagone

Etiquettes : lobbies, Maroc, France, Belgique, Union Européenne, corruption, DGED, Mohamed Belahrach, Yassine Mansouri, services secrets marocains,

Il est de notoriété publique que l’influence marocaine sur la politique et les prises de décisions en France se meuvent dans un univers glauque, basé sur la corruption et le chantage. Le Monde, dans un article de fond revient dans un article sur ce sujet « tabou », puisque même une bonne partie de la presse hexagonale est « achetée » par les gens du Makhzen. L’article en question, daté d’octobre passé mais qui reste plus que jamais d’actualité, s’intitule « La part d’ombre des affaires franco-marocaines » se justifier par un scandale vieux de quelques années, déjà traité par nous avec pas mal de sulfureux détails.

Il s’agit de la corruption par la DGED, les services secrets marocains de Yassine Mansouri, ami de collège de Mohamed VI et se débattant au cœur du Maroc-gate. Le capitaine de police Charles D., de l’« unité d’information » de la police aux frontières d’Orly, a été corrompu par un -Marocain directeur de la société de sûreté ICTS. Il le met en contact avec le sieur Mohamed B, officier de la DGED, qui devient son officier traitant, lui offre de nombreux séjours gratuits au Maroc, et le fait filmer dans des postures compromettantes, comme l’a déjà fait la DGED avec de nombreux hommes politiques français. Mohamed B, qui s’évanouira dans la nature dès que ce scandale a éclaté, a été destinataire des fiches des gens classés « S » » pendant des années.

Les fiches de deux ex-ministres algériens entre les mains de la DGED marocaine !

Il a aussi eu en main les fiches de deux ex-ministres algériens ayant transité par cet aéroport français. Les services secrets marocains d’Abdellatif Hammouchi, minés par la corruption et la médiocrité, « impressionnent » leurs homologues français en piochant dans leurs propres fiches. Cela, quand ils ne torturent pas des innocents poussés aux aveux sous la torture pour faire du chiffre, et tenter au passage de mouiller le front Polisario. Il faut dire que cette grossière mystification a eu tendance à se renforcer et à perdurer jusqu’à ce jour, attendu que la France de Macron, dont le téléphone portable a été fouillé et pillé » par le Makhzen à l’aide du logiciel espion Pegasus, a fait appel aux barbouzes marocains pour aider à la sécurisation des jeux olympique parisiens.

Abdellaatif Hammouchi, pour la petite histoire, a échappé à une interpellation en France pour tortures, suite à une plainte déposée contre lui par Zakaria Moumni, champion mondial d’arts martiaux, et auteur du livre « L‘homme qui voulait parler au roi ». « Les réseaux franco-marocains ressemblent à un iceberg : il y a la partie émergée et la part occulte. Cette part cachée est plus ou moins légale, et dans ses profondeurs gravitent des personnages au profil parfois inquiétant. Par exemple, Mohammed B., dont le nom est réapparu dans l’a!aire dite « du Qatargate », qui a secoué le Parlement européen en début d’année et s’est transformée en « Marocgate ».

Selon l’enquête belge, il aurait joué le rôle d’officier traitant du groupe assemblé autour de l’ancien eurodéputé socialiste italien Pier Antonio Panzeri, composé de sa femme, de sa fille, d’un autre eurodéputé italien, Andrea Cozzolino, et de leur assistant commun, Francesco Giorgi, pour le compte de la direction générale des études et de la documentation, le renseignement extérieur marocain », écrit notamment le monde, qui se sert d’un indulgent euphémisme pour décrire le monde qui compose la réalité des diplomates et agents secrets marocains, complices des terroristes et des narcotrafiquants.

« L’identité de Mohammed B. était déjà apparue en France dans une affaire troublante. Les faits remontent aux années 2014-2017, en pleine vague d’attentats djihadistes en France. Le capitaine de police Charles D., au profil psychologique fragile, est nommé à la tête de l’« unité d’information » de la police aux frontières d’Orly. Sa mission : contrôler la situation à l’aéroport, en particulier l’éventuelle radicalisation de certains employés, et rédiger des notes sur les personnes fichées « S » en partance pour l’étranger. Rapidement, Charles D., qui n’a pas beaucoup d’amis, se lie avec Driss A., un Franco-Marocain directeur de la société de sûreté ICTS et fin connaisseur des moindres recoins d’Orly. Celui-ci a de bonnes « connexions » au Maroc et donne des tuyaux à son nouvel ami, lequel lui fournit en échange les identités des fichés « S » qui se rendent dans ce pays − de 100 à 200, selon ses aveux lors de la garde à vue. En 2016, Driss A. introduit Mohammed B. auprès de Charles D.

Mohammed B. devient l’agent traitant du policier, qui a prétendu devant le juge d’instruction œuvrer pour la sécurité de la France. Sauf que les fiches de passage de deux ministres algériens – le pays rival du Maroc au Maghreb – ont été saisies chez Driss A. On est bien loin du renseignement sur les fichés « S. »… Ici résident, notamment les mystifications et mensonges marocains. Nous sommes bien loin des subtilités dont usait Hassan II, parvenu jusqu’à faire assassiner et faire disparaître le corps de l’opposant Mehdi Ben Barka à Paris, avec l’aide de l’ex-DGSE française. Aujourd’hui, le Makhzen avance avec ses gros sabots, humilie à merci ses « partenaires français et espagnols » en leur « ordonnant » de prendre des décisions irrationnelles et contraires à leurs propres intérêts. Comme soutenir le plan d’autonomie marocain au Sahara Occidental pour Pedro Sanchez, et projeter d’invertir au niveau des territoires occupés sahraouis pour Emmanuel Macron.

Corrompre avant de piéger les voix « insoumises !

« Les réseaux franco-marocains ne sont pas toujours voués aux coups tordus. Ils se résument parfois à un travail d’influence tout à fait légal et légitime, mené par des lobbyistes dont le rôle est de défendre les positions de Rabat dans l’Hexagone. Longtemps, ce travail a été accaparé par d’anciennes gloires, proches du roi précédent, Hassan II (1929-1999). Leur disgrâce a parfois viré à l’amertume, comme dans le cas du journaliste Eric Laurent, passé de confident d’Hassan II à féroce critique de Mohammed VI, dans un ouvrage cosigné avec Catherine Graciet, Le Roi prédateur (Le Seuil, 2012). Sa chute n’en fut que plus spectaculaire : il a été condamné cette année, à Paris, à un an de prison avec sursis et à 10 000 euros d’amende pour chantage envers le roi actuel.

Selon le jugement, il a proposé à un émissaire du palais, Me Hicham Naciri, d’enterrer un nouvel ouvrage incendiaire contre de l’argent en 2015 ». le Monde finit en nous ouvrant une fenêtre sur les réseaux renouvelés de chantage et de corruption déployés par le Makhzen. S’il jette son dévolu sur les Républicains, où il compte de nombreux affidés franco-marocains tels que Rachida Dati, engrossée par un ancien premier ministre espagnol, il faut dire que les Insoumis sont loin d’être en reste avec un Mélenchon, hébergé souvent au palace El Mamounia, et qui n’a pas honte d’afficher vertement son soutien au colonialisme prédateur du Maroc.

El Ghayeb Lamine

Source : La patrie news

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