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Affaire USMA-RS Berkane : Lorsque l’Afrique du foot défie l’Afrique des Nations

Aujourd’hui, le président de la CAF semble avoir tourné le dos aux principes fondamentaux et fédérateurs de son pays, inspiré par l’Algérie, qui a été toujours à l’avant-garde des causes justes comme il vient de le confirmer avec les résolutions adoptées par les Nations unies à propos de la Palestine.

Etiquettes : USM Alger. RS Berkane, Afrique, Algérie, Maroc, Confédération Africaine de football, CAF, Union Africaine, Sahara Occidental,

La Confédération Africaine de football (CAF) dan son traitement de l’affaire du match USMA (Algérie) – RS Berkane (Maroc) comptant pour les demi-finales de la coupe de la confédération semble vouloir défier l’Union Africaine.

En donnant gain de cause à la formation marocaine qui a arboré sur son maillot une carte du Maroc incluant les territoires de la République Arabe Sahraouie Démocratique, la CAF défie ainsi l’Union africaine sans mesurer la portée et les conséquences d’une telle décision. En effet, la CAF vient de bafouer et effacer d’un revers de main ses textes fondamentaux en se pliant au desiderata du lobbying marocain. Et pour cause !

Dans ses principes et textes fondateurs en 1957, la CAF est bien claire sur la question. En effet, dans l’article 2 de ses statuts notamment les alinéas f «empêcher toutes méthodes et pratiques de nature à mettre en danger l’intégrité des joueurs, du jeu ou des compétitions, ou à donner lieu à des abus dans le football », «promouvoir le football, avec intégrité et sans aucune discrimination d’un pays donné, un individu ou un groupe de personnes pour des raisons ethniques, de sexe, de handicap, de langue, de religion, de politique », et « garantir l’indépendance de la gestion du football Africain, et d’éviter toute forme d’interférence politique ».

Tout est indiqué pour que la CAF ne s’empêtre dans une telle situation ubuesque. Or, il se trouve qu’à la lecture des décisions de la CAF, il n’est respecté aucun article de ses statuts lorsque l’on sait que la RASD est un pays membre à part entière de l’Union Africaine et le reste toujours malgré les pressions du makhzen pour exclure la RASD en tentant de soudoyer et rallier à sa cause, à coups de bakchich, des ex ministres supposés influents dans leurs pays. Dès lors que ce pays est membre et reconnu par l’Union africaine voire même par l’ONU, qu’elle considère comme territoire administré donc non dépendant du Maroc pourquoi vouloir coûte que coûte accorder une légitimité à la colonisation d’un pays ?

Alors que l’arsenal juridique donnant gain de cause à la RASD comme étant un pays à part entière est bafoué par la CAF. Une CAF présidée par le Sud Africain Patrice Tlhopane Motsepe dont le pays l’Afrique du Sud s’était même retiré de la CAN Futsal de 2020 pour avoir été organisée par le Maroc dans le territoire sahraoui à Laayoun. Et ce dans un communiqué publié, le 15 janvier 2020, sur son compte Twitter (aujourd’hui X), Daniel Alexander « Danny » Jordaan, le président de la SAFA (fédération sud africaine de football ndlr), avait déclaré « l’Afrique du Sud a décidé de se retirer de la compétition après que le Maroc ait insisté pour organiser le tournoi à Laâyoune, qui se situe dans la région contestée du Sahara occidental » avant d’ajouter : «l’Afrique du Sud n’a aucun problème pour jouer au Maroc mais afin d’être en concordance avec le gouvernement sud-africain et les résolutions de l’Union africaine ne jouera pas au Sahara occidental ». Les propos du président de la SAFA ont été soutenus et confortés par le comité olympique sportif d’Afrique du Sud.

Aujourd’hui, le président de la CAF semble avoir tourné le dos aux principes fondamentaux et fédérateurs de son pays, inspiré par l’Algérie, qui a été toujours à l’avant-garde des causes justes comme il vient de le confirmer avec les résolutions adoptées par les Nations unies à propos de la Palestine.

Pis, la CAF est allée même jusqu’à renier le protocole d’accord formalisant son partenariat avec l’UA sur la promotion du changement social en Afrique grâce au football. Signé le 12 janvier 2010 ce Protocole d’accord visant à tirer profit de l’engouement universel pour le football, aux fins de promouvoir le changement social en Afrique, à travers des initiatives telle que la « Campagne Agissons pour la paix ». Ce jour, le Président de la CAF d’alors, le Camerounais Issa Hayatou, avait réitéré l’engagement continu de son institution à soutenir les activités de l’UA visant à promouvoir la paix et la stabilité sur le continent. A travers son attitude dans la gestion du dossier de ce match, l’Afrique du football défie l’Afrique des nations qui œuvre pour la paix sur le continent où tous les peuples devront vivre libres et indépendants.
Rachid Hammoutène

Source : Horizons, 29/04/2024

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