Phosphate : l’Algérie se prépare à conquérir le marché mondial

Le projet algérien vise la production de plus de 10 millions de tonnes de minerai de phosphate pour une production de l’ordre de 6 millions de tonnes d’engrais

Etiquettes : Phosphate, Algérie, marché mondial, engrais, port de Annaba, quai mineralier,

Par Abdellah B.

L’une des pièces maîtresses du mégaprojet de phosphate intégré vient d’être posée. Il s’agit de la réalisation du quai minéralier du port de Annaba destiné exclusivement à l’exportation du phosphate et des produits phosphatés dont les travaux ont été confiés à un consortium algéro-chinois composé de China Harbour Engineering Company (CHEC), Cosider-TP et l’entreprise publique économique méditerranéenne des travaux maritimes (Meditram).

Selon le premier responsable de ce projet, «les opérations de préparation du projet ont été engagées par l’agence nationale de réalisation des infrastructures portuaires (Anrip), maître d’ouvrage, en vue de concrétiser cet important projet structurant dans les délais», affirme Mohamed Mahdi Younsi, directeur de projet à l’Anrip. En fait, le projet qui s’inscrit dans le cadre de mégaprojet de phosphate intégré de Tébessa visant à la production de plus de 10 millions de tonnes de minerai de phosphate pour une production de l’ordre de 6 millions de tonnes d’engrais.

Le projet en question consiste en la réalisation d’un quai d’une longueur de 1600 m, dans un délai de 24 mois, visant à l’amélioration des capacités d’accueil du port de Annaba pour recevoir les gros navires et de faciliter le chargement, le déchargement et le transport du phosphate et produits phosphatés pour un montant de 89 milliards de dinars. En effet, l’infrastructure portuaire de Annaba jouera un rôle stratégique dans le mégaprojet de phosphate intégré. Elle est destinée à recevoir la production en provenance des différentes unités de production et de traitement.

Pression du président

Il s’agit donc de la mise en préparation d’un portail où l’Algérie devrait se lancer dans la conquête du marché international du phosphate. C’est d’ailleurs ce qui explique la pression exercée par le président de la République pour l’achèvement de ce projet dans les délais, lors des précédentes réunions du conseil des ministres, en ordonnant non seulement l’entame des travaux, mais aussi le respect des délais de livraison du projet. Au début de l’année en cours, les travaux de réalisation de projet ont été attribués au consortium chinois dans le cadre de gré à gré en raison de son «caractère urgent et stratégique», d’après le communiqué du conseil des ministres. Il s’inscrit dans le cadre du mégaprojet de phosphate intégré englobant quatre wilayas de l’est, à savoir Tébessa, Souk Ahras, Skikda et Annaba, et visant la diversification et la promotion des exportations hors hydrocarbures.

Chemins de fer

Outre l’extension du port de Annaba, les travaux de réalisation de ligne de chemin de fer permettant le transport de 10 millions de tonnes de minerai de phosphate vers les unités de traitement et de transformation connaissent également des avancées considérables. Selon l’agence nationale des études et de suivi des réalisations des investissements ferroviaires (Anesrif), d’importants projets de modernisation et de dédoublement de la ligne minière de l’est dans le cadre des efforts des pouvoirs publics dans la mise en place des infrastructures d’accompagnement du mégaprojet PIP. Dans ce sens, plusieurs projets lancés l’année dernière sont actuellement à un stade avancé sur une distance de 382 km. Il s’agit des lignes de Djebel Onk à Oued Kebrit aux limites de la wilaya de Souk Ahras (177 km), Bouchegouf (Guelma) et le port de Annaba sur 54 km, Bouchgouf – Oued Kebrit (151 km). Un autre projet a été également lancé durant cette période est celui de la modernisation et de la correction de la ligne Skikda-Annaba sur une distance de 13 km.

Si les pouvoirs publics insistent depuis quelques mois sur l’impératif de la réception de ces différents projets, c’est qu’ils sont d’une importance capitale pour l’économie nationale qui cherche à réduire sa dépendance aux hydrocarbures. De ce fait, l’exportation des produits phosphatés représente une opportunité, notamment avec la capacité de production du gisement estimée à 5,4 millions de tonnes par an. Ce qui fera de l’Algérie l’un des plus importants fournisseurs du marché mondial en ce produit.

L’Algérie aujourd’hui, 13/04/2024

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