Algérie : Ce que voit venir le Président

Avant de procéder et d’agir, le président algérien Abdelmadjid Tebboune a du peser le pour et le contre. A priori, sans peut-être le vouloir expressément, cette décision va faire des victimes collatérales

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Le président de la République ne cesse de nous surprendre par ses décisions audacieuses qui le distinguent de ses prédécesseurs. La dernière en date fera certainement date. Avancer de trois mois les élections présidentielles au moment où elles sont renvoyées sine die sous d’autres cieux, n’est pas une décision quelconque mais mûrement réfléchie.

Avant de procéder et d’agir, le président Abdelmadjid Tebboune a du peser le pour et le contre. A priori, sans peut-être le vouloir expressément, cette décision va faire des victimes collatérales. À commencer par d’abord clouer le bec à toutes ces mauvaises langues, d’ici et d’ailleurs, qui ne portent pas l’Algérie dans le cœur. Ceux qui parient, tapis dans l’ombre et par le truchement de leurs serviteurs derrière l’écran, à coup de coups de montés, sur les pires des scénarios prédisant un avenir sombre pour le pays. Et puis, il y a le monde anti-algérien que font agiter les comploteurs qui cherchent à faire courber l’échine à l’Algérie à cause de son soutien pour les causes justes.

Bien que leurs desseins ne soient pas moins sombres que leurs paris, cette stratosphère a raté sa campagne de propagande. Que dire encore de ces médias prompts à relayer toutes les « mauvaises nouvelles » et font abstraction des « bonnes », qualifiant l’annonce de « perplexe » aux yeux de l’opinion publique algérienne ? Qu’ils continuent à aboyer… Le coup de maître du chef de l’État est tel qu’il a brouillé les cartes à ceux qui croient pouvoir arrêter le train Algérie en marche.

« Gouverner, c’est prévoir » ! C’est bien le cas et la décision de fixer la date des élections trois mois aussitôt que prévu relève, en effet, d’un acte qui anticipe les événements à venir. Selon des observateurs avertis, le chef de l’État a été guidé par sa vision lucide et sa clairvoyance avant de décider de fixer la date de cette échéance décisive pour l’Algérie.

La logique et la clairvoyance voudraient, en effet, qu’à cause des échéances et contraintes d’agenda national et géopolitique, le scrutin, fixé trois mois à l’avance, devait répondre à quelques impératifs.

D’abord, ne peut pas prendre le risque de tenir le scrutin en décembre à cause de la Loi de finance pour l’exercice à venir qui devra être signée quelques jours après, soit à la fin de décembre 2024. Mais, entretemps, le projet de cette loi devra faire l’épreuve du Parlement national pour adoption. Une élection en décembre serait, donc, périlleuse pour le fonctionnement des institutions.

Alors le mois de novembre ? C’est encore plus délicat de tenir l’élection alors que la campagne électorale devait avoir lieu, dans ce cas, deux mois auparavant, soit en septembre. Et de surcroiît, en pleine rentrée sociale où tout le personnel public entre en fonction, y compris le Gouvernement. À cela s’ajoute le 70e anniversaire de de la Guerre de libération nationale dont la célébration s’annonce en grande pompe.

D’autre part, sur le plan international, le fait d’avancer les présidentielles à septembre répond à un impératif géopolitique lié à l’organisation, dans d’autres pays, d’une telle échéance. De ce fait, la diplomatie algérienne doit être au rendez-vous pour défendre au mieux et dans les meilleures conditions sur ce plan les intérêts géopolitiques du pays.
Farid Guellil

Le Courrier d’Algérie, 23/03/2024

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