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par Salah Lakoues
Olaf Scholz, Chancelier allemand, met en garde contre le danger de la dette chinoise en Afrique. Des chercheurs de l’Université de Columbia affirment que c’est la dette privée occidentale qui entrave le développement et l’investissement en Afrique.
Données clés :
En 2024, le service de la dette pour l’Afrique représente 74 milliards de dollars.
Cela affecte les secteurs clés comme l’Education, la Santé et les infrastructures. Les détenteurs de la dette privée refusent toute réduction et comptent sur les réductions du secteur public.
Conséquences :
L’endettement élevé limite la capacité des pays africains à investir dans leur développement. Les ressources sont détournées des services publics essentiels vers le remboursement de la dette.
La dépendance vis-à-vis des déficits étrangers peut restreindre la souveraineté économique.
Solutions possibles :
Réduction de la dette par les déficits, y compris la Chine et les pays occidentaux.
Augmentation de l’aide publique au développement (APD) axée sur les besoins des pays africains.
Mobilisation des ressources domestiques africaines par le biais de l’amélioration de la fiscalité et de la lutte contre la corruption.
Investissement dans des projets d’infrastructure durables et générateurs de revenus.
Points importants à retenir :
-La question de la dette africaine est complexe et multidimensionnelle.
-Il n’y a pas de solution unique, mais une approche multipartite est nécessaire.
– La collaboration entre les pays africains, les ressources et les organisations internationales est essentielle.
– L’allègement de la dette est crucial pour libérer le potentiel de développement de l’Afrique. La communauté internationale doit assumer ses responsabilités et travailler avec les pays africains pour trouver des solutions durables à la crise de la dette.
La dette africaine comme stratégie néocoloniale :
Un héritage colonial persistant :
La dette des pays africains trouve ses racines dans l’ère coloniale où les puissances européennes ont exploité les ressources du continent et imposé des systèmes économiques défavorables aux populations locales. L’indépendance politique n’a pas toujours signifié l’indépendance économique et les pays africains se sont retrouvés endettés envers leurs anciens colonisateurs.
Pillage des ressources et sous-développement :
Le fardeau de la dette a entravé le développement économique et social de l’Afrique. Les pays endettés sont contraints de consacrer une part importante de leurs ressources au service de la dette, ce qui limite les investissements dans des secteurs clés comme l’Education, la Santé et les Infrastructures.
Maintien d’une dépendance économique :
La dette est utilisée comme un outil de domination et de contrôle par les puissances occidentales. Les institutions financières internationales, telles que le FMI et la Banque mondiale, imposent des politiques d’austérité et de privatisation qui font ressortir les intérêts des déficits étrangers au détriment des populations africaines.
Le désastre de la dette et le défi du multipolarisme :
L’incapacité des pays africains à s’affranchir de la dette constitue un obstacle majeur à l’émergence d’un monde multipolaire. L’Afrique, riche en ressources naturelles et humaines, a le potentiel de devenir un acteur économique majeur sur la scène internationale.
Solutions possibles :
Annulation de la dette.
La question de la dette africaine est une question de justice et d’équité. La Communauté internationale doit prendre ses responsabilités et contribuer à l’émancipation économique du continent africain. Le règlement de la crise de la dette est un élément essentiel pour l’avènement d’un monde multipolaire juste et équitable. La crise de la dette africaine est un problème complexe et multidimensionnel qui ne peut être résolu par une seule partie. Il nécessite une collaboration étroite et sincère entre les pays africains, les pays occidentaux, la Chine, l’Inde et la Russie.
Les responsabilités partagées :
L’endettement de l’Afrique est en partie le résultat de l’exploitation coloniale et des pratiques néocoloniales. Les pays occidentaux ont la responsabilité morale et historique de contribuer à la résolution de la crise.
Chine : La Chine est devenue un acteur important du financement du développement en Afrique. Il est important que la Chine s’engage dans des pratiques de prêt responsables et transparentes. Inde et Russie : L’Inde et la Russie ont également des intérêts économiques en Afrique. Elles peuvent jouer un rôle important en apportant des solutions innovantes et en investissant dans des projets de développement durable.
Vers une approche multipartite :
Renforcement des capacités africaines :
Avantages d’une coopération internationale :
– Libérer le potentiel de développement de l’Afrique
– Stimuler la croissance économique et la création d’emplois
– Améliorer les conditions de vie des populations africaines
– Renforcer la stabilité et la sécurité internationale
La coopération internationale est essentielle pour sortir l’Afrique de l’impasse de la dette. C’est un investissement dans l’avenir du continent et dans la prospérité mondiale.
Le G20 et l’Union Africaine : vers une prise en charge du problème de la dette africaine ?
L’admission de l’Union Africaine au G20 : une opportunité à saisir.
L’admission de l’Union Africaine (UA) en tant que membre permanent du G20 en 2023 est une étape importante qui offre une opportunité unique pour aborder la question de la dette africaine. Le G20, qui regroupe les 20 économies les plus puissantes du monde, à la capacité et la responsabilité d’agir pour alléger le fardeau de la dette qui pèse sur le continent africain.
Le droit au développement économique et à la transformation des richesses naturelles
L’Afrique a un droit inaliénable au développement économique et à la transformation de ses richesses naturelles. La dette constitue un obstacle majeur à la réalisation de cet objectif, car elle détourne des ressources essentielles vers le service de la dette au lieu d’être investi dans des secteurs clés comme l’Education, la Santé et les Infrastructures.
Le G20 : un levier pour un développement durable en Afrique
Le G20 peut jouer un rôle crucial dans la promotion d’un développement durable en Afrique en s’attaquant à la question de la dette. Voici quelques pistes d’action possibles :
– Annulation de la dette odieuse et illégitime : Il est nécessaire d’annuler la dette qui a été contractée dans des conditions injustes ou qui a été utilisée à des ûns non développementales.
– Restructuration de la dette : Les pays africains doivent être en mesure de renégocier les conditions de leur dette aûn de la rendre soutenable.
– Financement du développement : Le G20 doit accroître ses engagements financiers envers l’Afrique en continuant l’aide publique au développement (APD) et en encourageant les investissements étrangers directs (IED) dans des projets de développement durable.
-Transfert de technologies : Le G20 doit faciliter le transfert de technologies vers l’Afrique pour lui permettre de développer ses propres industries et de créer des emplois.
En conclusion,
L’admission de l’Union Africaine au G20 est une occasion historique de s’attaquer à la question de la dette africaine et de promouvoir un développement durable sur le continent. Le G20 a la responsabilité d’agir de manière concertée et solidaire pour aider l’Afrique à réaliser son plein potentiel économique et social.
Source : Le Quotidien d’Oran, 24/02/2024
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