Le Parlement européen presse l’Espagne de mener une enquête approfondie sur l’espionnage avec Pegasus.

Madrid est accusé d'avoir utilisé Pegasus contre les catalans et le Maroc soupçonné d'avoir espionné Pedro Sanchez.

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Le Parlement européen réitère que l’Espagne doit garantir une enquête « approfondie, équitable et efficace ».

Le Catalangate continue de susciter des réactions. Le Parlement européen a réaffirmé que l’Espagne doit assurer une enquête « approfondie, équitable et efficace » sur les cas d’espionnage avec Pegasus. Parmi eux figure ce qui est connu sous le nom de Catalangate, une offensive d’espionnage qui a touché une soixantaine de leaders indépendantistes, mettant particulièrement l’accent sur les 47 personnes où il n’est pas tout à fait clair qui a autorisé l’action.

Dans un rapport adopté ce jeudi – par 391 voix pour, 130 contre et 20 abstentions – lors de la session à Strasbourg sur la violation des droits fondamentaux, les eurodéputés ont formulé des recommandations spécifiques pour l’Espagne, la Hongrie, la Pologne, la Grèce et Chypre, où ils estiment que les normes européennes ne sont pas respectées. « Les droits individuels ne peuvent pas être compromis en permettant un accès illimité à la surveillance », soulignent-ils dans le document.

Le rapport voté ce jeudi réitère la « préoccupation » du Parlement européen concernant l’utilisation de programmes tels que Pegasus pour espionner « des individus et des personnalités de haut niveau, tels que des journalistes, des politiciens, des blogueurs, des défenseurs des droits de l’homme, des politiciens et d’autres acteurs ». À cet égard, ils soulignent que l’utilisation « illégitime » de ces outils « affecte l’intégrité des processus décisionnels, sapant ainsi la démocratie de l’UE et soulignant la nécessité urgente d’une plus grande transparence et d’une responsabilité légale accrue envers l’industrie ».

En fait, les parlementaires qualifient les pratiques d’espionnage de « préoccupantes » et avertissent qu’un « abus » peut finir par avoir des conséquences négatives « sur les droits fondamentaux, la démocratie et les processus électoraux ». Dans le même sens, le Parlement européen insiste sur la nécessité d’enquêtes « crédibles » et de changements législatifs pour faire face au problème et, dans le cas espagnol, exige des « recours juridiques réels » pour les personnes concernées. « Des scandales comme celui-ci portent atteinte à l’image de l’UE et doivent être traités pour restaurer la réputation et la crédibilité du Parlement afin de préserver la confiance des citoyens dans les institutions européennes », conclut le rapport.

Il y a un mois, le ministre de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, a déjà déclaré que le gouvernement déclassifiera des informations sur les écoutes du mouvement indépendantiste catalan avec le logiciel Pegasus si un juge demande des documents spécifiques et « si c’est opportun et raisonnable selon la loi ». Plus d’une demi-douzaine de juges de Barcelone enquêtent sur cet espionnage du gouvernement envers les leaders politiques et sociaux, mais seul le magistrat chargé d’instruire la plainte déposée par le président Pere Aragonès l’a demandé de manière concrète. En réponse, le gouvernement a fini par déclassifier ces documents.

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