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Boualem Ammar*
Un responsable du Djihad Islamique palestinien l’a dit dans une déclaration à Aljazeera. L’agression israélienne à Gaza ne vise pas le Hamas, elle vise les aspirations du peuple palestinien en liberté et indépendance dans le cadre d’un plan américain dans lequel Israël serait la puissance régionale entourée des pays normalisateurs, l’Arabie Saoudite, à leur tête. La Palestine, elle, serait releguée au statut de province assiégée par Tsahal. De là, la violence de la réaction israélo-américaine. Pour l’Occident il s’agit d’une question de vie ou de mort pour laquelle il est prêt à sacrifier des milliers de palestiniens dans le but de barrer la route devant l’avancée écrasante de la Chine et de la Russie.
Cette réalité explique les déclarations du ministre russe des affaires étrangères lors de sa dernière tournée dans le monde arabe.
A Rabat, sa déclaration a défrayé la chronique. En plein coeur du Maroc, dans la ville de Marrakech plus précisément, le chef de la diplomatie russe a profité de sa présence au royaume alaouite pour envoyer une fleur aux sahraouis et leur allié algérien. Pour cela, Lavrov n’a pas hésité à titiller son homologue marocain, Nasser Bourita, en évoquant le principe d’autodétermination et l’organisation d’un référendum comme solution au conflit du Sahara Occidental.
« Nous soutenons la Charte des Nations Unies, nous œuvrons pour que toutes les parties respectent le droit à l’autodétermination », a-t-il dit. « « Nous avons parlé du Sahara Occidental et la Russie est intéressée par une avancée dans ce contentieux », a poursuivi le diplomate russe. « La position de la Russie est équilibrée, impartiale et constante. Nous soutenons une solution durable basée sur les résolutions du Conseil de sécurité et avons l’intention de préserver cette position de principe. Nous agirons en tant que membre du Groupe d’amis du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara Occidental et soutiendrons les efforts de médiation de l’Envoyé personnel Staffan de Mistura, ainsi que le renforcement du rôle fondamental joué par la MINURSO en tant que facteur de stabilité au Sahara Occidental », a-t-il ajouté.
Visiblement irrité, Nasser Bourita changea de position en vue de contrôler ses faits et gestes après la bombe que Lavrov vient de lui lancer dans la figure. Bourita qui, jusqu’à présent, avait faire croire à son roi que le Maroc n’avait rien à craindre de la Russie grâce à ses actions de lobbying. Non seulement Lavrov a franchi les lignes rouges établies par le Makhzen, mais en plus il s’est engagé à travailler pour une solution depuis la position de la Russie en tant que « membre du Groupe des Amis du Secrétaire Général des Nations Unies pour le Sahara Occidental ».
Même engagement proclamé depuis Tunis après une rencontre avec le président Kaïs Saïed. Affirmant que l’Occident cherche à contourner la solution à deux Etats au Proche Orient, Sergueï Lavrov a annoncé son engagement pour la création d’un Etat palestinien souverain. « Nous avons l’impression que nos collègues occidentaux ne sont pas prêts à faire de gros efforts dans l’intérêt de la création d’un Etat palestinien. … Ils tentent de noyer le sujet de la création d’un Etat palestinien dans diverses initiatives douteuses visant à convoquer une conférence, une autre, fondée sur des principes qui sont en contradiction avec les principes énoncés dans les résolutions du Conseil de sécurité », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse en Tunisie.
Lavrov a indiqué que la Russie, la Tunisie, la Ligue arabe et l’Organisation de la coopération islamique restaient fermes et visaient à poursuivre la création d’un État palestinien, car à long terme, c’est le seul moyen qui permettra d’éliminer la possibilité de crises dont on est actuellement témoin à Gaza.
L’engagement de Lavrov au Maghreb et au Machrek n’est pas anodin. Autant en Palestine qu’au Sahara Occidental l’Occident a tourné le dos à ses engagements envers les peuples palestinien et sahraoui en vue de garder son hégémonie sur deux régions d’une grand importance géopolitique et économique.
La Russie a clairement fait le choix et elle le fait savoir. Il n’est pas question de baisser les bras devant l’arrogance de l’Occident suprémaciste, raciste et colonialiste.
*Médecin à Béchar
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