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Le secrétaire à la Défense Lloyd J. Austin III se trouvait en déplacement dimanche au Moyen-Orient pour une visite en Israël et dans trois nations du golfe Persique. Les responsables de l’administration Biden pressent Israël de mettre fin, d’ici quelques semaines, à sa campagne terrestre et aérienne à grande échelle dans la bande de Gaza et de passer à une phase plus ciblée dans sa lutte contre le Hamas.
M. Austin rencontrera le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le ministre de la Défense d’Israël, Yoav Gallant, pour discuter en détail du moment et de la manière dont les forces israéliennes mettront en œuvre une nouvelle phase. Selon des responsables américains, cette phase impliquerait des groupes plus restreints de forces d’élite effectuant des missions plus précises, basées sur le renseignement, pour localiser et éliminer les dirigeants du Hamas, secourir des otages et détruire des tunnels.
Bien que le secrétaire devrait exprimer son soutien à la campagne d’Israël visant à détruire la capacité du Hamas à mener des opérations militaires, il soulignera également l’importance de prendre en compte la sécurité des civils lors des opérations et la nécessité cruciale d’augmenter la fourniture d’aide humanitaire, a déclaré un haut responsable du Pentagone.
En tant qu’ancien chef quatre étoiles du Commandement central du Pentagone, M. Austin connaît bien les leçons douloureuses apprises par les forces armées américaines au cours des deux dernières décennies, passant de grandes guerres terrestres en Irak et en Afghanistan à des opérations plus ciblées. Il souhaite partager ces leçons avec les responsables israéliens, a déclaré le responsable du Pentagone sous couvert d’anonymat pour discuter des évaluations internes.
Pour souligner l’urgence de la situation dans la guerre, le général Charles Q. Brown Jr., président des chefs d’état-major interarmées, accompagnera M. Austin en Israël.
Dix semaines après l’attaque initiale du Hamas contre Israël, le bilan des morts dans la bande de Gaza s’élève à près de 20 000, selon les responsables de la santé locaux, et les groupes de défense des droits internationaux mettent en garde contre une aggravation de la crise humanitaire. La menace pesant sur les personnes enlevées par le Hamas et d’autres groupes armés, avec au moins 100 personnes toujours détenues, était évidente vendredi lorsque les forces israéliennes ont tué accidentellement trois otages israéliens.
La visite de M. Austin, sa deuxième en Israël depuis que le Hamas a tué environ 1 200 personnes le 7 octobre, s’inscrit dans une pression totale de l’administration pour exhorter Israël à conclure la partie intensive de la guerre. Jake Sullivan, conseiller à la sécurité nationale du président Biden, a rencontré des dirigeants israéliens jeudi pour discuter de l’évolution du conflit. M. Sullivan n’a pas précisé de calendrier, mais les responsables américains ont indiqué que M. Biden souhaite que Israël passe à des tactiques plus précises d’ici environ trois semaines.
Le secrétaire a fait une halte imprévue au Koweït dimanche soir pour rendre hommage à l’émir du pays, Cheikh Nawaf al-Ahmad al-Jaber al-Sabah, dont le décès a été annoncé samedi. Il se rendra également à Bahreïn, où se trouve la Cinquième Flotte de la Marine américaine, principalement pour discuter de la liberté de navigation et de la sécurité maritime dans la région. Les États-Unis discutent avec leurs alliés de l’extension d’une force opérationnelle maritime pour protéger les navires traversant la mer Rouge après plusieurs attaques récentes de rebelles houthis contre des navires commerciaux, dans ce qui semble être une escalade croissante du conflit entre Israël et le Hamas par le biais de forces proxy soutenues par l’Iran.
M. Austin se rendra également au Qatar, où le Pentagone exploite un important centre de commandement à la base aérienne d’Al Udeid. Il rencontrera des responsables qataris de haut niveau qui ont joué un rôle important dans la libération des otages saisis par les combattants du Hamas le 7 octobre.
Enfin, le secrétaire devrait rencontrer brièvement l’équipage du porte-avions Gerald Ford, qui a été déployé en mer Méditerranée orientale près d’Israël dans les jours qui ont suivi l’attaque du Hamas, en tant que premier des deux porte-avions américains envoyés dans la région pour dissuader l’Iran et ses proxies au Liban, en Syrie et en Irak d’élargir la guerre à Gaza.
The New York Times, 17/12/2023