Gaza, un massacre et des hontes

Certains dirigeants, comme ceux du Maroc, se murent dans un silence assourdissant, eux qui ont normalisé leurs relations avec Israël.

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Depuis près d’un mois, Israël multiplie les attaques meurtrières contre la bande de Gaza. Chaque jour apporte son lot de morts, de blessés, d’atrocité.

Cette montée en puissance de la violence aveugle s’est accentuée ces derniers jours dans le camp des réfugiés de Djabalya.

Des centaines de morts, des milliers de blessés et des disparus, dont beaucoup sont piégés sous les décombres. Et ces images macabres ne sont pas près de s’arrêter. Bien au contraire, les responsables de l’Etat hébreu redoublent de férocité et transforment, chaque jour davantage, la bande de Gaza d’une prison à ciel ouvert à un charnier à ciel ouvert.

Pendant ce temps, une partie du monde préfère regarder ailleurs. A l’exception de quelques rares pays, de la lointaine Colombie et de la Bolivie qui ont chassé les ambassadeurs d’Israël ou de la Jordanie qui a rappelé son ambassadeur à Tel Aviv ou des pays comme l’Algérie qui n’entretiennent aucune relation avec l’Etat hébreu, le reste de la planète est dans une posture de spectateur.

Comme si l’Humanité a déserté les humains. Le sort des civils palestiniens, qui meurent sous les bombes, la vue des corps déchiquetés, des dépouilles alignées, des hôpitaux saturés, des blessés amputés ou des femmes éventrées… est devenu quasiment anecdotique dans un monde cruel. La loi de Talion est en train d’être appliquée, là, devant nous, en 2023. Un monde qui se dit civilisé applique ou laisse s’appliquer une loi qui date des temps éculés.

Et l’autre partie du monde regarde. Mais plus que tout, l’attitude des pays arabes est la plus problématique. Voilà des pays dont les dirigeants ne cessent de chanter, depuis plus de 70 ans, les louanges de la Palestine. Mais en ces temps de douleurs, de sang et de larmes, ces pays se débinent et, plus grave encore, tentent de justifier l’injustifiable, à savoir le bombardement de civils et la destruction de quartiers entiers.

Certains dirigeants, comme ceux du Maroc, se murent dans un silence assourdissant, eux qui ont normalisé leurs relations avec Israël. Cela se passe à un moment où les Marocains, eux, sortent massivement dans les rues pour dénoncer ce génocide. Mais le Roi Mohamed 6 et son gouvernement regardent ailleurs.

Pourtant, si tout le monde sait désormais que les Etats arabes ne pourront pas plus utiliser leurs armées, personne ne comprend pourquoi ne pas recourir à d’autres moyens de pression sur l’Occident et même sur Israël afin de cesser ce massacre.

Rappeler son ambassadeur ou chasser l’ambassadeur de l’Etat hébreu est la moindre des choses quand même ! Puis, il y a cette hypocrisie de la Turquie dont le président, Tayyip Erdogan, qui dénonce les crimes israéliens n’a rien fait de concret en gardant par exemple son ambassadeur à Tel Aviv et n’a pas expulsé l’ambassadeur israélien d’Ankara.

Comme dans tous les conflits, ce drame de Gaza finira un jour. Mais il gardera des séquelles, non seulement sur les corps des Palestiniens, mais également dans les annales de l’Histoire de l’Humanité. Ce crime s’ajoutera aux autres massacres vécues ces derniers siècles.

Akli O.

ABNews, 02/11/2023

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