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Sahel: Une seconde décolonisation de l’Afrique

Le Mali, le Niger, le Tchad, le Gabon, la Côte d’Ivoire et le Sénégal comptaient parmi les principaux alliés de la France en Afrique.

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La Guinée, le Mali, le Burkina Faso, le Niger et maintenant le Gabon forment un nouveau groupe de pays africains qui prennent leurs distances avec l’Europe et adoptent une attitude agressive, notamment vis-à-vis de la France.

On peut parler d’une deuxième décolonisation, car celle du siècle dernier a été contaminée par une présence néocoloniale trop envahissante… Durant ces décennies, aucune véritable transformation de l’économie africaine n’a été engagée, mais une exploitation «extractive» des matières premières a été appliquée, ne laissant pas grand-chose au continent. On reproche en outre à l’Occident d’avoir soutenu des gouvernements corrompus et non démocratiques malgré les valeurs qu’il affirme défendre. «Dans la série de putschs survenus en Afrique ces trois dernières années, celui au Gabon est le plus compréhensible, écrit le quotidien taz : «Au Mali, en Guinée, au Burkina Faso et plus récemment au Niger, ce sont des présidents librement élus qui ont été renversés par l’armée, sous des prétextes plus ou moins fallacieux. Au Gabon, le président chassé est issu de la famille la plus puissante et la plus riche du pays, pour ne pas dire de toute l’Afrique centrale, laquelle dirigeait le pays depuis 56 ans. Le clan Bongo est un pilier central de la Françafrique, ce système de corruption néocolonial contre lequel manifestent de jeunes contestataires dans les rues de l’ex-empire colonial. Ce coup d’Etat ne vient pas renverser seulement un président, mais tout un système.»

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La nouvelle prudence de Paris

«Le Mali, le Niger, le Tchad, le Gabon, la Côte d’Ivoire et le Sénégal comptaient parmi les principaux alliés de la France en Afrique. Lorsqu’un putsch s’est produit au Tchad, la France avait décidé de fermer les yeux. Elle a en revanche réagi avec véhémence aux coups d’Etat qui se sont produits au Mali, au Burkina Faso et au Niger, se mettant ainsi à dos les putschistes, qui avaient reçu leur formation militaire dans des écoles et des institutions françaises… Les Français ont cette fois-ci réagi avec circonspection à la nouvelle du putsch au Gabon. Ils ont visiblement tiré les enseignements de leurs expériences douloureuses au Sahel.»

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