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Alors que la Commission européenne a défendu l’accord comme étant nécessaire, certains députés ont remis en question son efficacité, avertissant que l’Europe est confrontée à l’effondrement de son prestige régional en Afrique du Nord.
De hauts députés ont averti que la capacité de l’UE à faire face à l’immigration illégale en provenance de Tunisie pourrait être en chute libre. La commission des affaires étrangères du Parlement européen s’est réunie jeudi 31 août pour discuter de l’impact de l’accord d’asile récemment signé entre le gouvernement tunisien et Bruxelles, négocié par la Première ministre italienne Giorgia Meloni.
Dans le cadre des cinq piliers de l’accord de partenariat signé avec le gouvernement tunisien de plus en plus autoritaire, l’UE a offert divers avantages économiques à l’État d’Afrique du Nord, notamment un meilleur accès aux visas pour les étudiants tunisiens vers l’UE et des investissements verts, à condition que les autorités locales collaborent pour mettre fin au des bateaux de migrants traversant la Méditerranée et aidant au rapatriement de faux demandeurs d’asile.
L’accord a suscité l’inquiétude parmi plusieurs États membres – de plus en plus en Allemagne – qui se sont sentis snobés par l’initiative lancée par la Commission européenne et Meloni. Les groupes de défense des droits de l’homme ont lié l’accord à une montée des attaques xénophobes en Tunisie contre les migrants africains en transit par le pays.
Lors de la réunion de commission de jeudi, l’eurodéputé allemand CDU Michael Gahler a évoqué le fait gênant que les 255 millions d’euros de fonds offerts à la Tunisie sont dérisoires en comparaison d’un récent accord d’un demi-milliard de dollars entre la Tunisie et l’Arabie Saoudite. De toute évidence, les Tunisiens ont d’autres partenaires potentiels que l’UE.
De nombreux experts mettent en garde contre un accord tunisien. La Tunisie a été le berceau du Printemps arabe de 2011, qui a provoqué un effondrement économique. L’économie tunisienne reste relativement en lambeaux alors que le FMI attend d’approuver un plan de sauvetage de 900 millions d’euros pour ce pays en difficulté.
Mais le directeur général des élargissements, Gert Jan Koopman, a défendu les relations de la Commission avec la Tunisie. Il a déclaré lors de l’audience que la capacité de l’Europe à éviter de travailler avec des régimes autoritaires était un « luxe que nous ne pouvons pas nous permettre ».
Koopman a également souligné son souhait que les fonds de l’UE soient utilisés pour rendre le service de sauveteurs tunisien pleinement opérationnel, car il a signalé une multiplication par cinq du nombre de migrations illégales embarquant vers l’Europe depuis la Tunisie l’année dernière.
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Même si l’on craint que le gouvernement tunisien ne revienne sur ses promesses de lutter contre l’immigration clandestine, l’accord Tunisie-UE a été salué par l’eurodéputé du Rassemblement National, Thierry Mariani, qui a souligné la nécessité d’une stabilité à travers la Méditerranée pour faire face à la crise de l’asile.
Les députés progressistes ont critiqué la Commission européenne pour avoir tourné le dos au sort des dissidents politiques emprisonnés en Tunisie. L’eurodéputé irlandais du groupe de gauche, Mick Wallace, a décrit le partenariat comme un mélange de « libéralisme, d’autoritarisme et de xénophobie », avertissant que Bruxelles pourrait imposer des mesures d’austérité à la Tunisie.
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Ailleurs au sein de la commission des affaires étrangères, les députés se sont affrontés sur la question du Kazakhstan à la suite d’une récente délégation parlementaire, les responsables évaluant le souhait du gouvernement kazakh actuel de renforcer les liens économiques avec l’Occident et les liens économiques de longue date du pays avec la Russie.
Thomas O’Reilly
The European Conservative
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