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En avril 2019, le président algérien au pouvoir de longue date, Abdelaziz Bouteflika, a présenté sa démission après deux décennies au pouvoir.(1) Son époque a été marquée par une absence notable aux yeux du public après son incapacité en 2013.(2) Le mouvement de protestation populaire, connu sous le nom de Hirak, qui a éclaté en février 2019 et a fait tomber l’héritage malade de Bouteflika, a récemment commémoré son quatrième anniversaire cette année. Depuis lors, l’Algérie est dans un état de transition informelle, entraînant des changements de politique à plusieurs niveaux sous la direction de l’actuel président Abdelmadjid Tebboune, investi en décembre 2019,(3) tandis que beaucoup se souviennent de l’époque de Bouteflika pour leurs libertés limitées mais existantes. D’un autre côté, Alger est également devenue un sujet brûlant dans les médias internationaux après des décennies d’isolement et de mise à l’écart de la communauté internationale. Dans ce contexte, l’Algérie semble connaître une dynamique intéressante tant sur le plan intérieur qu’international.
Indépendamment de toute hypothèse hâtive sur l’issue du mouvement Hirak, il est d’abord essentiel de reconnaître la réalité d’un règne post-Bouteflika que les Algériens eux-mêmes explorent. Même si les revendications des manifestants allaient bien au-delà du changement de président,(4) y parvenir constitue une réussite qui doit être reconnue. Les réformes radicales demandées par des millions de personnes représentant toutes les sphères sociales n’ont pas été introduites pour plusieurs raisons qui deviendront plus claires avec le temps. Cependant, l’Algérie est le théâtre de changements subtils aux niveaux sociopolitique, économique et de politique étrangère qui sont susceptibles de façonner l’avenir du pays. L’administration Tebboune a muselé la scène politique et s’est montrée plus encline à des politiques populistes de protection sociale tout en revendiquant une position fière en matière de politique étrangère. Ces changements mettent également en évidence une tentative systémique de redéfinir la « nouvelle Algérie », alors que les acteurs sociaux luttent pour sauvegarder les acquis historiques en matière de libertés individuelles et collectives.
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Comprendre la transition en cours en Algérie à la lumière du soulèvement du Hirak de 2019 est essentiel pour se forger une conception réaliste de l’avenir. Le pays est en train de changer, même si la direction de ses changements à l’intérieur et à l’extérieur n’est peut-être pas celle que certains acteurs pro-opposition l’imaginaient avant la démission de Bouteflika. Ces transformations sont l’otage des réalités quotidiennes des Algériens et des limites d’un contrat social postcolonial dépassé. Aujourd’hui, la foule scande « Silimiya [Paisible] » en 2019(5) sont confrontés à un sommeil politique déroutant et à une stabilité socio-économique coûteuse, liés à une politique étrangère de plus en plus dynamique et affirmée. Malgré les espoirs du Hirak, le départ de Bouteflika a entraîné davantage de répression, couverte par une philosophie économique pro-investissement et qui vit d’une stature internationale nationaliste et populaire.
Sommeil politique d’après-crise
L’évaluation de l’Algérie post-Bouteflika sur le plan politique dresse un sombre portrait de la façon dont les espoirs des Algériens d’un pays démocratique se sont rapidement transformés en un autoritarisme agressif. La réalité d’aujourd’hui dépeint un pays qui revient à la répression d’avant Bouteflika après une libéralisation contrôlée sous l’ancien président, ce qui témoigne des craintes systémiques d’un nouveau bouleversement du Hirak. Près de quatre ans après le début du mandat du président Tebboune, les réformes menées jusqu’à présent ne semblent pas avoir encouragé une forte participation politique. Cela n’est cependant pas une indication du succès ou de l’échec de l’administration, dans la mesure où la participation dans des environnements aussi tendus dépend également d’autres facteurs, notamment le scepticisme des masses à l’égard des élites en général. Néanmoins,(6) Contrairement à l’approche de Bouteflika consistant à laisser une marge à l’activisme, l’opposition publique au gouvernement est désormais presque toujours synonyme de poursuites judiciaires, ce qui limite les perspectives de tout changement à la tête du pays avant les élections présidentielles de 2024. Par ailleurs, l’organe national de presse, dont la mission est d’encourager le débat public, lutte contre l’étouffement du contrôle local(7) et l’autocensure qui sape tout processus de renouvellement des élites.
Lorsque des millions d’Algériens sont descendus dans la rue en 2019, ils souffraient de deux décennies de marginalisation politique. L’administration Bouteflika a survécu grâce à la désertification de la scène politique et à la cooptation des acteurs locaux. Les figures de l’opposition ont donc été victimes d’un manque d’organisation et de compétences politiques face à un système surtout connu pour son adaptation et sa durabilité. La spontanéité qui a donné du pouvoir au Hirak depuis sa création s’est rapidement transformée en un handicap qui a entravé tous les efforts visant à former une alternative.(8) Pendant ce temps, l’establishment s’est engagé dans sa reconstruction post-élection présidentielle qui a finalement réhabilité ses rangs et ses anciennes personnalités.
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Après la démission de Bouteflika, et malgré la pression populaire croissante, le renouvellement de la façade civile de l’establishment a repris sous diverses formes. Premièrement, l’administration Tebboune a vu le référendum constitutionnel(9) et élections locales(10) comme la meilleure option pour stabiliser la situation politique et consolider la légitimité. Mais le faible taux de participation électorale, qui s’est élevé à 24%(11) pour le référendum et 30%(12) pour les élections législatives qui ont suivi ont mis en évidence le grand déficit de confiance entre les autorités et la population. Néanmoins, pour son récit national et international qui dépeint une « Algérie stable », l’establishment a orchestré un statu quo qui pourrait être discutable au regard des normes démocratiques mais qui s’avère utile pour gérer sa réputation, notamment auprès des partenaires internationaux. Cela est d’autant plus valable que l’opposition reste faible et incapable de gérer les affaires de l’État, laissant l’establishment, pour son unité et son expérience, comme le seul acteur fonctionnel capable de décider collectivement des dossiers sensibles à une époque de tensions internationales.
En partie, les circonstances privilégiant l’establishment comme seul acteur politique capable sont dues à lui-même. A la veille de son arrivée au pouvoir, le président Tebboune a pris plusieurs engagements pour sauvegarder les droits humains ; cependant, les politiques de son cabinet reflétaient une répression sévère(13) sur les militants, les journalistes et même les chercheurs. La rhétorique officielle et populaire selon laquelle « la souveraineté avant tout » domine la scène politique et guide les autorités locales permet une vaste campagne de répression contre l’opposition. De plus, l’interprétation ferme de la souveraineté par les hauts responsables, pour des raisons structurelles liées à l’histoire difficile de l’Algérie, facilite un comportement autoritaire difficile à ignorer. Les Algériens moyens se souviennent encore des atrocités coloniales et de l’embargo international au milieu de la guerre civile des années 1990 et ont très peu confiance dans les offres d’assistance des autres pays, ce qui complique la mission des acteurs démocratiques locaux.
Alors que la situation se présente sur le terrain, la campagne répressive cible les principales personnalités et organisations qui militent pour les libertés démocratiques et une presse libre. Des journalistes comme Ihsane El Kadi(14) et Mustapha Bendjemaa(15) ont été emprisonnés suite à la fermeture du dernier centre des médias indépendant, Radio M, pour avoir reçu des fonds étrangers. Par ailleurs, des organisations pionnières des droits de l’homme et de la jeunesse, comme la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme (LADDH), ont été dissoutes(16) tandis que leurs dirigeants cherchent refuge dans l’exil(17)
L’approche répressive actuelle des autorités algériennes ne se limite pas aux domaines politique et des droits de l’homme. La sécurisation de la scène politique s’est étendue aux affaires de l’État au milieu de la pandémie de Covid-19 et de la guerre en Ukraine avec la monopolisation par les autorités de la politique, de l’économie et de la politique étrangère. La critique du gouvernement pourrait désormais être considérée comme une tentative de « changement de régime anticonstitutionnel », au sens de la réforme contestée du code pénal de 2020.(18) Tout cela place le système dans son rôle habituel et historique de « gardien de la république », bien qu’au détriment de toute tentative de former une alternative viable, car l’administration actuelle est plus énergique que la précédente pour imposer son autorité. Cette régression reflète la crainte des autorités après 2019 de toute tentative visant à réimaginer une Algérie plus libérale qui n’approuve pas nécessairement les lignes rouges post-indépendance et qui est prête à se battre pour plus de droits que ceux accordés par l’administration Bouteflika.
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La stabilité socioéconomique à un prix
Le soulèvement algérien de 2019 a été en partie déclenché par le régime népotique et dysfonctionnel de Bouteflika, mais il s’agissait également d’un appel aux réformes économiques nécessaires. Depuis l’indépendance en 1962, le contrat social le plus important suppose que les autorités fournissent une aide et une sécurité socio-économiques en échange d’un contrôle politique et économique. Cependant, l’intérêt international suscité par les manifestations du Hirak et les changements de direction politique a fait naître des aspirations quant à la possibilité d’attirer des investissements dans tous les secteurs, en particulier pour les infrastructures d’hydrocarbures en difficulté. D’un autre côté, les autorités comme les acteurs privés sont confrontés à la lourde mission de piloter leurs projets dans un environnement domestique encore restreint et rentier.
Alors que le monde traverse la deuxième année de la guerre en Ukraine, l’Algérie s’est révélée être un acteur important pour ses ressources gazières. Alger a bénéficié ces derniers mois d’un intérêt international sans précédent, notamment de la part des pays européens, qui a apporté de nouvelles liquidités au trésor public de l’Etat après des années difficiles passées. Selon les déclarations officielles, les revenus des hydrocarbures ont atteint 60 milliards de dollars en 2022.(19) À première vue, de tels chiffres suggèrent une reprise économique en plein essor pour se remettre des crises politiques et covid-19 paralysantes. Néanmoins, une évaluation sobre de la situation économique algérienne par la Banque mondiale donne des perspectives pessimistes de taux de croissance qui tomberont à deux ou trois pour cent en 2023 malgré la diplomatie énergétique d’Alger.(20)
Ces derniers mois, Alger est devenue un centre diplomatique pour de multiples accords énergétiques. Outre les exportations classiques de gaz qui ont nourri un partenariat renouvelé avec l’Italie,(21) les autorités explorent également les opportunités dans le domaine des énergies renouvelables.(22) Si les efforts sont encore timides par rapport au potentiel de l’Algérie, ils témoignent d’une volonté de dépasser le rôle de « navire gazier » qui a caractérisé la posture internationale du pays pendant des décennies. Mais une volonté ne suffit pas, car ces efforts sont constamment remis en question par la mentalité rentière qui vise à sauvegarder la paix sociale indépendamment du développement économique, voire des capacités financières de l’État. En ce sens, cette stabilité socio-économique est aujourd’hui maintenue grâce à un ensemble de politiques sociales comprenant des allocations de chômage et des subventions extravagantes.23qui sont financés par ces récents revenus énergétiques.
D’un autre côté, les autorités explorent différentes voies pour gérer la marginalisation économique des jeunes. L’entrepreneuriat constitue la politique la plus importante pour capitaliser sur le potentiel de la jeunesse du pays afin d’attirer les investissements étrangers. A cet effet, l’administration Tebboune a nommé de hauts responsables chargés de l’autonomisation économique des jeunes, dont un ministre des start-ups.(24) et créer des fonds spéciaux pour les projets entrepreneuriaux. De plus, une nouvelle loi a été votée(25) faciliter l’intégration des indépendants et des entrepreneurs au sein du système de sécurité sociale et réguler ce marché prometteur. Ces efforts sont renforcés par des accords avec des investisseurs privés étrangers pour accompagner et faciliter les projets selon le nouveau code des investissements promulgué en 2022.(26) Dans ce contexte, les partenaires internationaux voient l’entrepreneuriat comme une opportunité pour un rapprochement plus profond avec Alger à travers la diplomatie économique, comme cela a été souligné lors de la visite du président français Macron en Algérie en août 2022.
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Malgré ces initiatives et le soutien international, la diversification de l’économie algérienne nécessitera plus qu’une autonomisation momentanée de ses jeunes entrepreneurs et des campagnes en faveur de l’investissement. Selon le budget 2023 annoncé en décembre dernier,(27) Les autorités algériennes ont préféré maintenir un modèle économique dépassé qui bénéficie largement de l’essor du secteur pétrolier et gazier au lendemain de la guerre en Ukraine. Les réformes visant à lutter contre les subventions et le système fiscal sont continuellement reportées pour éviter un bouleversement social avant les élections présidentielles de 2024. De plus, il n’est pas certain que le processus de numérisation aboutisse aux résultats concrets promis par l’administration Tebboune, car les élites bureaucratiques restent puissantes et hostiles à toute modernisation de l’économie nationale.(28) Par conséquent, il est peu probable que les efforts des autorités pour profiter de la dynamique actuelle liée à la guerre en Ukraine conduisent à des changements sérieux à court terme, compte tenu des paysages économiques archaïques et des barrières administratives aux projets d’investissement. En l’absence d’institutions financières modernes, il est difficile de donner suite concrètement à des projets otages d’un environnement inadapté. En outre, le discours et les politiques favorables à l’investissement sont incompatibles avec le contrat social post-indépendance qui accorde au gouvernement le monopole des décisions économiques en tant que principal générateur et distributeur de richesse.
Le contexte géopolitique en jeu
Pendant des décennies, l’Algérie a aspiré à mettre en avant une doctrine de politique étrangère fondée sur des principes fondés sur le soutien de causes justes, le respect de la souveraineté des nations et le règlement pacifique des conflits. Aujourd’hui, Alger se trouve au cœur d’un contexte géopolitique mondial et régional complexe qui nécessite une approche prudente et des manœuvres non traditionnelles. Des dossiers tels que la guerre en Ukraine, les tensions régionales et la relance diplomatique sont des priorités évidentes pour l’élite dirigeante. Ces changements auront un impact substantiel sur l’état d’esprit et l’engagement des citoyens algériens à l’avenir.
Jusqu’à présent, le monde a vécu les événements de l’invasion russe de l’Ukraine. Outre les avantages financiers et l’importance stratégique que cette guerre a conféré à Alger ces derniers mois, elle a également été l’occasion de réintroduire les piliers de la diplomatie algérienne, dont le mouvement de non-alignement, sur la scène mondiale. Contrairement aux dirigeants précédents, l’administration Tebboune n’hésite pas à prendre des mesures de politique étrangère audacieuses, et parfois risquées, comme envisager des interventions militaires en Libye.(29) ou renoncer à un traité d’amitié de deux décennies avec l’Espagne en raison de différences géopolitiques.(30) De plus, Alger cherche à jouer un rôle proactif et engagé dans la région pour réhabiliter sa diplomatie sur les ruines des dernières années de Bouteflika au pouvoir. Cela est confirmé par son soutien indéfectible à des causes comme le Sahara occidental et la Palestine, ainsi que par sa récente élection au Conseil de sécurité de l’ONU pour un mandat de deux ans commençant en janvier 2024.(31) Mais au-delà des politiques et positions symboliques, l’Algérie de Tebboune est également confrontée à de nouvelles circonstances régionales qui risquent de dessiner les limites de son ancienne doctrine de politique étrangère. Il s’agit notamment des conflits régionaux et de l’instabilité dans le voisinage immédiat d’Alger.
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Au sommet des menaces internationales perçues par Alger se trouve la guerre froide croissante avec le Maroc. En 2021, les dirigeants de Tebboune ont décidé de rompre les relations diplomatiques avec Rabat en raison des « actions hostiles » de cette dernière.(32) Depuis lors, les deux capitales mènent une campagne médiatique agressive de la part de plusieurs acteurs étatiques et non étatiques visant à faire avancer leur discours. En plus de ces tensions diplomatiques, l’Algérie est encerclée par un environnement géopolitique de plus en plus instable caractérisé par un chaos sécuritaire à travers le Sahel et des ambiguïtés politiques dans les pays voisins, la Tunisie et la Libye. Même si Alger tente de déployer ses outils classiques de politique étrangère comme la médiation, et malgré l’émergence des dirigeants de Tebboune sur la scène mondiale, les défis actuels pourraient nécessiter des solutions multilatérales et non traditionnelles qui semblent plutôt compliquées. En outre, on peut se demander si la politique étrangère algérienne traditionnelle est encore viable dans le contexte géopolitique complexe d’aujourd’hui et si de sérieux changements seront nécessaires.
Conclusion
Dans tous les cas, la relance diplomatique algérienne sert peut-être les intérêts de l’establishment mais ne suffit pas à construire l’Algérie de l’après Hirak. Les difficultés persistantes aux niveaux politique et économique mettent en évidence le choix d’adopter un modèle plus autoritaire qui bénéficie des privilèges et des structures financières existantes tout en explorant prudemment des stratégies modernes. En raison des limites du covid-19 et du contexte de la guerre en Ukraine, le système algérien a réussi à imposer une trêve avec le mouvement contestataire en proposant des réformes lentes et en recourant au clientélisme et à la répression en cas d’échec de ces réformes. Il est pourtant toujours incapable de retrouver son ancien statu quo qui a caractérisé l’ère Bouteflika, qui ouvre la porte à davantage de changements sociopolitiques et économiques – pour le meilleur ou pour le pire. Essentiellement, L’Algérie est un pays en transition sans destination claire et dont les résultats restent à déterminer. En d’autres termes, le modèle de gouvernance établi après l’indépendance a atteint ses limites, mais parvenir à un consensus sur une alternative durable pour les élections de 2024 reste problématique.
Quatre ans après le moment plein d’espoir de changement radical de 2019, les manifestants algériens devront se battre pour leur propre espace au sein des structures de l’establishment politique tout en souffrant de leur propre manque de compétences politiques et de limitations systémiques. Pour ajouter aux graves défis quotidiens, la classe politique est également confrontée à un système de gouvernance profondément enraciné, désormais renforcé par un climat international favorable qui freine les perspectives de changement démocratique. Les segments populaires sont peut-être conscients des problèmes du gouvernement, mais il est peu probable que celui-ci s’engage dans une voie de changement inconnue en l’absence d’une alternative claire. Il est néanmoins prématuré d’annoncer un « verdict d’échec » pour le Hirak puisque les causes profondes du soulèvement de 2019, essentiellement l’injustice et les griefs socio-économiques, persistent sans réponse durable. En fin de compte, la réforme d’un contrat social vieux de soixante ans est un long voyage qui a commencé en 2019 mais qui est très loin d’atteindre son point d’arrivée.
Notes de fin
(1) Radio France Internationale, « Bouteflika d’Algérie soumet sa démission : TV d’État », 2 avril 2019, disponible sur https://www.rfi.fr/fr/contenu/20190402-algerias-bouteflika-submits-resignation-state-tv
(2) Le Point, “Abdelaziz Bouteflika: Les grandes dates d’une santé fragile”, 20 February 2017, available at https://tinyurl.com/3b3ndmb3
(3) Lamine Chikhi, « L’Algérie jure sur le nouveau président, réponse du mouvement de protestation aux débats », Thomson Reuters , 19 décembre 2019, disponible sur https://www.reuters.com/article/us-algeria-election-oath-idUSKBN1YN134
(4) Voice of America, « Les masses reviennent dans les rues d’Algérie, exigeant une réforme », 19 avril 2019, disponible sur https://www.voanews.com/a/masses-return-to-algeria-s-streets-demanding-radical-reform /4883598.html
(5) YouTube, “Tizi Ouzou : Les manifestants Scandent « Silmiya Silmya”, 13 December 2019, available at https://www.youtube.com/watch?v=zpnZnVmqfEc
(6) Frédéric Bobin, « Le régime algérien intensifie la répression en fermant l’Organisation des droits de l’Homme », Le Monde , 2 février 2023, disponible sur https://www.lemonde.fr/fr/le-monde-africa/article/2023/02/02 /le-régime-algérien-intensifie-la-répression-en-fermant-l’organisation-des-droits-de-l’homme_6014131_124.html
(7) Frédéric Bobin and Madjid Zerrouky, “Du Hirak à la répression, l’algérie bascule dans une nouvelle ère”, Le Monde, 10 February 2023, available at https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/02/10/du-hirak-a-la-repression-l-algerie-bascule-dans-une-nouvelle-ere_6161333_3212.html
(8) Zine Labidine Ghebouli, « L’opposition de l’Algérie après le Hirak : Limitations et divisions », Middle East Institute, 8 mars 203, disponible sur https://www.mei.edu/publications/algerias-opposition-after-hirak-limitations-and- Divisions
(9) France 24, « L’Algérie déclare que les électeurs ont approuvé les changements constitutionnels lors du référendum », 2 novembre 2020, disponible sur https://www.france24.com/en/Africa/20201102-algeria-says-voters-approved-constitutional-changes-in- référendum
(10) Adel Ourabah, « Le « nouveau Parlement algérien » et l’illusion du changement de l’intérieur », 2 septembre 2021, L’Initiative de réforme arabe . disponible sur https://www.arab-reform.net/publication/the-new-algeria-parliament-and-the-illusion-of-change-from-within/
(11) Al Jazeera, « Les Algériens approuvent la nouvelle constitution après le référendum », 13 novembre 2020, disponible sur https://www.aljazeera.com/news/2020/11/13/algerias-new-constitution-approved-official-results-show
(12) Abdelrazzaq bin Abdullah, « Le taux de participation atteint 30 % aux élections législatives en Algérie », Agence Anadolu , 13 juin 2021, disponible sur https://www.aa.com.tr/en/world/voter-turnout-reaches-30-in -algérie-élections-parlementaires/2272118
(13) Abdelkader Cheref, « Le gouvernement de Tebboune affaiblit les droits de l’homme en Algérie », The New Arab , 16 février 2023, disponible sur https://www.newarab.com/opinion/tebbounes-government-weakening-human-rights-algeria
(14) Jeune Afrique, “Le journaliste algérien ihsane El-Kadi maintenu en détention, malgré l’absence de ses avocats”, 17 January 2023, available at https://www.jeuneafrique.com/1409265/politique/le-journaliste-algerien-ihsane-el-kadi-maintenu-en-detention-malgre-labsence-de-ses-avocats/
(15) Tout sur l’Algérie, “Affaire Amira Bouraoui : Plusieurs Personnes arrêtées”, 18 Febuary 2023, available at https://www.tsa-algerie.com/affaire-amira-bouraoui-plusieurs-personnes-arretees1/
(16) Human Rights Watch, “La décision de dissoudre la principale organisation de Défense des droits humains doit être annulée”, 8 Feburary 2023, available at https://www.hrw.org/fr/news/2023/02/08/algerie-la-decision-de-dissoudre-la-principale-organisation-de-defense-des-droits
(17) Mustapha Kessous and Madjid Zerrouky, “En algérie, pour les militants des droits humains, l’exil ou la prison”, Le Monde, 11 November 2022, available at https://www.lemonde.fr/afrique/article/2022/11/11/en-algerie-pour-les-militants-des-droits-humains-l-exil-ou-la-prison_6149419_3212.html
(18) Voir MENA Rights Group, Algérie : Les amendements au code pénal restreignent les libertés d’expression et d’association, juillet 2020, disponible sur https://menarights.org/en/articles/algeria-penal-code-amendments-restrict-freedoms-expression-and- association
(19) Lamine Chikhi, « Analyse : Confident algeria rides gas high », Thomson Reuters , 18 août 2022, disponible sur https://www.reuters.com/business/energy/confident-algeria-rides-gas-high-2022-08- 18/
(20) Ania Boumaza, “Perspectives de Croissance de l’Algérie revus à la baisse pour 2023”, Algerie360, 11 June 2023, available at https://www.algerie360.com/perspectives-de-croissance-de-lalgerie-revus-a-la-baisse-pour-2023-banque-mondiale/
(21) Euronews, « L’Algérie devient le plus grand fournisseur de gaz d’Italie dans le cadre d’un nouvel accord de 4 milliards d’euros », 18 juillet 2022, disponible sur https://www.euronews.com/2022/07/18/italys-draghi-visits-algeria-for-gas- pourparlers-pendant-que-la-crise-politique-continue-à-la-maison
(22) Cyril Fourneris, « Potentiel des énergies renouvelables de l’Algérie : l’énergie solaire est la voie à suivre ». Euronews , 5 octobre 2022, disponible sur https://www.euronews.com/2022/10/03/algerias-renewable-energy-potential-solar-power-is-the-way-to-go
(23) Jean-Pierre Sereni, 2023, “Ce cancer financier qui mine l’algérie”, Orient XXI, 17 January 2023, available at https://orientxxi.info/magazine/ce-cancer-financier-qui-mine-l-algerie,6130
(24) Établissement Public de Télévision, « Yacine el Mahdi Walid prend ses fonctions à la tête du ministère de l’Economie de la Connaissance et des Startups », 9 septembre 2022, disponible sur https://www.entv.dz/yacine-el-mahdi-walid-takes -bureau-à-la-chef-du-ministère-de-la-connaissance-économie-et-startups/
(25) Algeria Press Service, “Le Statut de l’auto-entrepreneur favorisera l’accès des jeunes au marché du travail”, 22 November 2022, available at https://tinyurl.com/4t2r7z8d
(26) Voir China Business Law Journal, Aperçu des points positifs de la nouvelle loi algérienne sur les investissements, janvier 2023, disponible sur https://tinyurl.com/25nty9se
(27) Andalou Agency, “Algérie: Le Président Tebboune signe la loi de finances 2023”, 25 December 2022, https://tinyurl.com/5n832suv
(28) Abdelkrim M., “Numérisation du Secteur des finances dans un délai de 6 mois : L’ultimatum de Abdelmadjid Tebboune”, El Watan, , 5 April 2023, available at https://elwatan-dz.com/numerisation-du-secteur-des-finances-dans-un-delai-de-6-mois-lultimatum-de-abdelmadjid-tebboune
(29) Arezki Benali, “Libye : Tebboune Révèle Que l’Algérie était prête à intervenir”, Algerie Eco, 8 June 2021, available at https://www.algerie-eco.com/2021/06/08/libye-tebboune-revele-que-lalgerie-etait-prete-a-intervenir/
(30) Lamine Chikhi, « L’Algérie suspend le traité espagnol, interdit les importations au-dessus du Sahara occidental », Thomson Reuters , 9 juin 2022, disponible sur https://www.reuters.com/world/africa/algeria-suspends-treaty-friendship-cooperation-with -espagne-etat-media-2022-06-08
(31) The New Arab, « L’Algérie parmi les nouveaux pays élus au Conseil de sécurité de l’ONU », 6 juin 2023, disponible sur https://www.newarab.com/news/algeria-among-new-countries-elected-un-security-council
(32) Al Jazeera, « Chronologie : les différends diplomatiques entre l’Algérie et le Maroc », 15 janvier 2023, https://www.aljazeera.com/news/2023/1/15/timeline-algeria-and-moroccos-diplomatic-disputes
Zine Labidine Ghebouli, Consultant et chercheur en coopération euro-méditerranéenne et politique algérienne. Équipe de l’Initiative de réforme arabe
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