Canberra : Altercation entre marocains et sahraouis

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Des fonctionnaires marocains accusés d’intimidation après une bagarre lors d’un événement sur l’unité africaine à Canberra

Kamal Fadel, représentant du peuple sahraoui du Sahara occidental, a été empêché d’entrer dans la salle par le personnel de l’ambassade du Maroc.

Une célébration diplomatique de l’unité africaine à Canberra a dégénéré en une altercation peu diplomatique, des fonctionnaires de l’ambassade du Maroc ayant agressé verbalement un représentant du peuple sahraoui du Sahara occidental en tentant de l’empêcher d’entrer dans la salle.

Le représentant Kamal Fadel, qui avait été officiellement invité à l’événement de l’Albert Hall jeudi soir, a d’abord été empêché d’entrer par des diplomates marocains. Des agents de la police fédérale australienne et d’autres ambassadeurs africains ont été contraints d’intervenir, comme le montre une vidéo visionnée par Guardian Australia.

« C’est un embarras total pour les missions africaines ici et, en tant qu’officier de police, je ne devrais pas avoir à m’occuper de cela », a déclaré Chris Hedley, agent de l’AFP, dans la vidéo.

Plus tard, Hedley a dit aux trois fonctionnaires marocains qui bloquaient l’entrée de la salle : « Vous vous êtes mis dans l’embarras : « Vous vous êtes mis dans l’embarras et toute la bonne volonté que vous aviez avec les gens ici a disparu ».

Le statut du Sahara occidental, un territoire contesté sur la côte nord-ouest de l’Afrique, fait l’objet d’un différend de longue date.

Le Sahara occidental est partiellement contrôlé par la République arabe sahraouie démocratique (RASD) autoproclamée, que M. Fadel représente, mais le territoire est en grande partie occupé par le Maroc, qui a annexé illégalement une vaste bande de terre en 1976.

La revendication du Maroc sur le territoire n’est pratiquement pas reconnue au niveau international et a été rejetée par la Cour internationale de justice. Le Sahara occidental figure toujours sur la liste de décolonisation des Nations unies des territoires non autonomes.

L’événement de la semaine dernière était une célébration du 60ème anniversaire de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA), le précurseur de l’Union Africaine (UA).

La vidéo de la bagarre montre trois fonctionnaires de l’ambassade du Maroc à Canberra attendant à l’entrée de l’Albert Hall, faisant la queue pour empêcher Fadel d’entrer.

La vidéo montre Fadel poussant vers l’avant pour tenter d’entrer et se faisant bloquer. L’un des fonctionnaires marocains affirme : « Je jure qu’il m’a frappé : « Je jure qu’il m’a frappé, il m’a donné un coup de poing ! » Hedley répond : Hedley répond : « Pour information, il ne vous a pas frappé ». Le fonctionnaire marocain crie ensuite « stupide » à plusieurs reprises.

Après 30 minutes de négociations, Fadel est autorisé à assister à l’événement, escorté à l’intérieur par d’autres diplomates africains. À l’intérieur, Fadel a été accueilli par le gouverneur général australien et a posé pour des photos avec lui.

En tant que représentant en Australie du Front Polisario – le mouvement d’indépendance du Sahara occidental – Fadel a été invité à l’événement par le haut-commissaire sud-africain, Marthinus Van Schalkwyk, qui est également le doyen du corps diplomatique africain en Australie.

L’invitation de M. Fadel – en tant qu’invité de l’Afrique du Sud – avait été approuvée par les ambassadeurs africains en Australie avant l’événement.

Dans une déclaration, M. Fadel a exprimé ses « sincères remerciements et sa gratitude à tous les ambassadeurs africains qui ont fait ce qu’il fallait et empêché la tentative de détournement de la Journée de l’Afrique d’une manière illicite et sans précédent ».

Il a remercié l’AFP d’avoir « assuré la sécurité et géré l’incident avec un grand professionnalisme ».

Dans une lettre adressée à M. Van Schalkwyk, M. Fadel a écrit : « Il s’agit d’un incident très grave. J’ai été maltraité, bousculé ? Et intimidé ».

M. Fadel a déclaré que les actions des fonctionnaires « ont causé un grave embarras à tous les Africains et à leurs amis qui célébraient un jour historique et important pour l’Afrique ».

« Les célébrations organisées en cette occasion propice sont également destinées à mettre en évidence notre unité et notre fierté en tant qu’Africains. C’est une occasion de joie et d’espoir, et non d’agression et d’intimidation ».

Par la suite, le haut-commissariat sud-africain a écrit à M. Fadel pour lui dire qu’il considérait « les efforts visant à empêcher votre présence comme graves, inacceptables et en aucun cas comme une indication de la manière dont nos invités devraient être traités ».

« Vous étiez tout à fait en droit de participer à l’événement à notre invitation, mais aussi d’y assister sans obstruction ni abus.

Un porte-parole de l’AFP a confirmé que des agents avaient assisté à la manifestation « dans le cadre de leurs fonctions habituelles ». « Aucune plainte pour agression n’a été reçue par l’AFP.

L’ambassade du Maroc à Canberra n’a pas répondu à une demande de commentaire.

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