Répercussions de la réélection d’Erdogan sur les relations algéro-turques

Topics : Algérie, Turquie, Tayyip Erdogan, Libye,

La réélection de Recep Tayyip Erdogan à la présidence de la Turquie pour un nouveau mandat donnera une impulsion aux relations avec l’Algérie sur le plan économique, outre le renforcement des concertations à la lumière du consensus sur plusieurs questions et dossiers internationaux et régionaux, des universitaires et chercheurs en politique et les sciences économiques ont dit.

Le Dr Djamel Mesarhi, du département d’histoire de l’Université de Batna 1, a confirmé dans un entretien avec Echorouk que la victoire de Recep Tayyip Erdogan aux élections présidentielles turques est synonyme de stabilité et de continuité, ajoutant que cela permettra au Parti de la justice et du développement en Turquie de continuer à mettre en œuvre son orientation dans la politique étrangère turque aux niveaux régional et international.

Concernant les relations avec l’Algérie, notre interlocuteur a ajouté : « Je crois que le rétablissement de la confiance en Erdogan est très important et permettra aux deux pays de poursuivre les projets programmés dans le cadre du partenariat entre les deux pays, puis de renforcer et d’approfondir les accords bilatéraux d’une manière qui approfondit les gains obtenus dans les domaines de la coopération économique, et ouvre également de nouveaux horizons entre les hommes d’affaires des deux pays pour poursuivre la coordination et travailler à la réalisation des projets existants entre les deux pays, en plus de la mise en œuvre des programmes établis lors des visites mutuelles entre responsables algériens et turcs, auxquelles s’ajoutent, bien sûr, la visite de Recep Tayyip Erdogan en Algérie, et la visite du président Abdelmadjid Tebboune en Turquie en 2022.

Selon Mesarhi, le maintien au pouvoir d’Erdogan « donne l’occasion aux deux parties de poursuivre la coordination entre les deux pays sur plusieurs dossiers, au premier rang desquels le dossier libyen et la situation en Syrie, outre la guerre en Ukraine, et sans doute parvenir à un consensus sur des questions régionales sensibles concernant l’Algérie, similaires au dossier de la Libye, ce qui contribue directement à multiplier les chances de mettre fin à l’instabilité dans la région et de ramener la Libye à son état normal.

«Cela protégerait les intérêts des pays de la région et renforcerait la position de l’Algérie sur le conflit dans son ensemble, tout comme cela permettrait à notre diplomatie de faire passer sa vision parmi les parties à la crise, d’autant plus que l’Algérie s’est toujours tenue à la même distance entre les parties à la crise, ce qui lui a valu la confiance de ces parties d’abord, et la confiance des puissances régionales de la région, dont, bien entendu, la Turquie, fortement présente dans le dossier libyen, ainsi que la confiance de la communauté internationale, dirigée par les Nations Unies », a expliqué Mesarhi.

Dans le même contexte, le professeur Nour el-Sabah Aknouche du Département des sciences politiques de l’Université de Biskra a déclaré à Echorouk ; « nous devons convenir que nous sommes confrontés à des relations bilatérales particulières, étant donné que l’axe Istanbul-Algérie est stratégique avec un poids historique, une dimension de valeurs et une importance de développement qui porte des horizons communs prometteurs qui seront encore renforcés après le renouvellement du mandat d’Erdogan à la tête de la République turque ».

« Ce rapprochement constituera un acquis pour les deux pays et renforcera les raisons d’amener les relations diplomatiques au niveau d’un partenariat durable, et le message de l’Algérie a été clair en nommant le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, Amar Belani, comme l’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire à Ankara, ce qui signifie que nous tenons d’abord à développer des relations et ensuite à activer des mécanismes de travail avec la Turquie, et nous sommes déterminés à faire passer le partenariat à un niveau plus pragmatique avec un pays qui, dans la langue des chiffres, est le premier investisseur étranger en Algérie dans le cadre de la diplomatie économique sur laquelle repose la politique étrangère de la nouvelle Algérie », a-t-il ajouté.

Aknouche a confirmé que « le graphique de ce rapprochement montre un gain pour la coopération entre les deux pays qui connaîtra des progrès au cours des prochaines années en termes de volume d’échanges et de nombre d’investissements, et le rôle du secteur privé des deux pays » augmentera son impact dans la prochaine étape en termes de projets, et ce sans négliger le facteur des banques dans le financement du grand mouvement de développement des relations dans l’avenir turco-algérien à la lumière de la forte volonté politique des dirigeants des deux pays ”.

Il a conclu en disant : « En revanche, nous n’oublions pas la compatibilité au degré de congruence entre les deux pays dans les dossiers de l’Ukraine, de la Libye, de la question palestinienne, du Soudan et d’autres problèmes majeurs dans le monde », affirmant que il y a « une vue claire et presque unique qui se reflète dans la bonne nature des relations bilatérales ouvertes aux ententes majeures dans le cadre des arrangements pluralistes pour que le système mondial serve les intérêts des deux acteurs géostratégiques au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (MENA), pour assurer la paix et le développement dans la région ».

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