A noter également que Alain Berger, l’autre cofondateur d’EuroMedA (fondation accusée d’être un outil de lobbying au service des intérêts marocains à l’Union européenne), vient de dévoiler que Gilles Pargneaux, « pour des raisons personnelles », « a le Maroc dans le cœur et le sang. Il considère que son combat politique passait par la défense des intérêts marocains ». L’ex-eurodéputé, en voulant se défendre s’est enfoncé. Il affirme : « Je ne me suis jamais présenté comme le conseiller de Sa Majesté », en expliquant : « Je n’ai jamais vu Sa Majesté le roi Mohamed VI. Je ne l’ai jamais rencontré personnellement. Je n’ai pas défendu les intérêts du Maroc. J’ai été le président du groupe d’amitié Union européenne-Maroc… qui n’était pas un groupe d’inimitié ». Cependant il s’avère étrange qu’un eurodéputé utilise « Sa Majesté le roi » alors cette appellation est surtout réservée aux sujets du roi. Soulignons également les réalisateurs de cette enquête, affirment après avoir rencontré l’ex-eurodéputé, qu’il ne cache pas le lien personnel qui l’unit au Maroc. Précision même que sur le plan personnel, il est marié à une Franco-Marocaine. Mieux le le royaume du Maroc l’a déjà décoré en 2013 avec l’équivalent de la Légion d’honneur. Gilles Pargneaux a même été clair sur ses ambitions. « Il faut que le Maroc ait une présence accrue » au Parlement européen, avait-il déclaré.
CEUX QUI SOUTENAIENT SA POLITIQUE COLONIALE S’EN ÉLOIGNENT CHAQUE JOUR UN PEU PLUS : Le Maroc perd ses larbins en Europe
Lors de sa visite en Algérie, durant les années soixante-dix du siècle dernier, le général vietnamien, Giap, avait déclaré dans un meeting à la salle Harcha à Alger, que le colonialisme est un mauvais élève et le Maroc est en train de l’apprendre à ses dépens car quelles que soient ses gesticulations, il sera contraint de céder devant la volonté d’indépendance des Sahraouis.
La politique du Makhzen consistant à s’offrir les soutiens de personnalités et d’institutions européennes est arrivée à son terme. Il ne peut plus jouir de la mansuétude de ses soutiens, éclaboussés par le scandale du Marocgate. Pire encore, les changements géopolitiques que vit actuellement la planète imposent aux Européens de revoir leur politique à l’égard de ce pays. Le point de départ ne sera plus le principe cher aux Américains de la realpolitik, mais celui d’une morale que les Européens doivent replâtrer au plus vite pour ne pas perdre pied en Afrique et dans le monde. Les ex-eurodéputés Antonio Panzeri et Gilles Pargneaux, ciblés par une enquête du parquet belge sur la corruption du parlement de Bruxelles par le Maroc, ont été durant plusieurs années instrumentalisés par le royaume marocain pour plaider sa cause sur le Sahara occidental.
La volonté de Rabat d’annexer ce territoire occupé depuis 1975 pourrait expliquer les généreux cadeaux de la monarchie marocaine qui circulaient dans les coulisses du parlement européen. Le 2 mars dernier, le parlement européen a annoncé qu’il allait se porter partie civile dans l’affaire du Marocgate. Le parlement européen se montre aujourd’hui plus critique à l’égard du Maroc et la dernière résolution, relative au respect des droits de l’Homme, votée au mois de février dernier et même si elle n’est pas contraignante traduit une volonté de changement d’attitude de l’institution européenne. Pourtant, le Maroc a joué au sourd aux indices prouvant ce changement.
Bourita humilié publiquement … chez-lui
En septembre 2022, la visite à Rabat de Josep Borrell, haut représentant de la Commission européenne pour les affaires extérieures et la politique de sécurité, avait été annulée. Quelques jours auparavant, sur une chaîne espagnole, le chef de la diplomatie européenne avait vexé Mohammed VI en jugeant nécessaire de « consulter » le peuple sahraoui sur son statut afin de régler le conflit territorial qui déchire le Sahara occidental depuis 1975.
Résultat de cet affront : le dignitaire européen ne se rendit de l’autre côté de la Méditerranée qu’en janvier 2023. Et même lors de cette visite, Borell n’avait pas caressé dans le sens du poil le Maroc, et ses propos lors de la conférence de presse qu’il avait animée avec Nasser Bourita, sur le respect de la légalité internationale comme cadre de règlement du problème du Sahara occidental avaient gêné le Makhzen et le gouvernement de Akhenouch.
Les révélations du parquet de Bruxelles et des médias belges et italiens sur d’éventuels faits de corruption de députés européens, et des déclarations récentes des services de renseignement belges selon lesquelles un « groupe d’eurodéputés (ndlr) travaillait en échange d’un soutien électoral orchestré par les autorités marocaines et de sommes d’argent considérables versées clandestinement, en espèces, par le Maroc », posent une question : à quelles fins le régime de Mohammed VI corrompait-il ces eurodéputés, notamment Antonio Panzeri, chez qui les enquêteurs ont trouvé 700 000 euros en liquide ? Quels intérêts le Maroc désire-t-il défendre au point d’offrir de telles valises de billets ?
En fait le Maroc voulait s’offrir le silence de l’Europe devant le pillage en règle des richesses du peuple sahraoui. Les Européens ont soutenu et financé méthodiquement une politique de colonisation, au mépris du droit international ? À la lecture d’un document de travail daté du 13 janvier 2023 et émanant de la commission de Bruxelles, la question ne se pose pas vraiment.
Sur une trentaine de pages, avec force chiffres à l’appui, ses auteurs documentent le boom économique et démographique des régions de Dakhla et Laâyoune, les deux grands ports du Sahara occidental.
Population en hausse de l’ordre de 20% entre 2014 et 2022, croissance du PIB double de celle du reste du Maroc, augmentation de 60% de la production agricole depuis 5 ans, valeur des captures de poissons dans les eaux sahraouies en forte hausse (+28% entre 2020 et 2021) et très forte dépendance aux exportations vers l’Union européenne : pour la Commission, ces chiffres sont la preuve que son accord de libéralisation des échanges et de partenariat avec le Royaume du Maroc fonctionne bien.
Le Makhzen joue et perd
Le journaliste marocain exilé en Espagne, Ali Lemrabet, estime que le Sahara occidental est la cause nationale numéro un du royaume de Mohammed VI, «cette question fait tout. Si demain, le Maroc perdait le Sahara, des décennies de sacrifices voleraient en éclat ». Or pendant des années, les Européens ont été les complices d’une véritable OPA lancée contre les richesses du peuple sahraoui en lutte. Les arrêts de la Cour européenne de justice, excluant les territoires sahraouis des limites de compétence des contrats signés avec le Maroc ont été royalement ignorés par des hommes politiques européens. Et aujourd’hui, les choses vont changer car le Maroc est allé trop loin dans son entreprise maffieuse et criminelle avec l’histoire du Marocgate et l’affaire du logiciel espion Pegasus. La communauté internationale n’a jamais reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, ce tte longue bande côtière désertique de 230 000 km2 coincée entre le Maroc au nord, l’Algérie à l’est et la Mauritanie au sud. Dès 2015. Les juges européens du Tribunal de l’UE ont estimé qu’en facilitant le commerce, « l’Union européenne risque d’encourager indirectement les violations des droits fondamentaux » de la population du Sahara occidental et même « d’en profiter ». Ils l’ont redit en 2016, 2018, 2021, et pourraient bien recommencer en 2023.
Et n’en déplaise à Rachid M’Barki, l’agent de service du Makhzen, le Maroc n’est pas en train de devenir un pays moderne. C’est un pays où la misère et la paupérisation se conjuguent à tous les temps et à tous les tons. C’est un pays où la richesse est aux mains du roi et sa cour. C’est un pays qui a hypothéqué sa souveraineté en s’alliant avec l’entité sioniste et en montrant son véritable visage, celui d’une entreprise maffieuse qui pense qu’elle peut tout s’offrir en offrant cadeaux et argent sonnant et trébuchant aux corrompus du monde dit libre et à certaines brebis galeuses du Parlement européen.
Visited 1 times, 1 visit(s) today