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Et c’est un professeur de « droit de l’UE » – à HEC Paris – qui le constate, dans Le Monde, en marge de l’affaire euro-bruxelloise de corruption par le Qatar ! Ma chronique à Radio Présence (Toulouse Midi-Pyrénées) et Radio Fidélité Mayenne :
Arrestation à Bruxelles d’une vice-présidente du Parlement européen et cinq de ses comparses ! Cette affaire de corruption par le Qatar stupéfie les commentateurs pour lesquels les institutions européennes se confondaient avec le “camp du Bien”. Mais elle ne stupéfie pas un expert comme Alberto Alemanno, professeur en droit de l’Union européenne à HEC Paris. Il connaît la question mieux que personne. Selon lui, le Parlement européen est “le maillon faible du système d’intégrité de l’Union européenne” : “L’insouciance éthique du Parlement européen a encouragé une culture de l’impunité qui ne nuit pas seulement à la confiance des citoyens de l’UE dans les institutions démocratiques, mais aussi aux intérêts de l’Union, car elle entraîne des comportements contraires à ses valeurs déclarées, dans une période de réalignement géopolitique sans précédent”, écrit le Pr Alemanno.
Pour sortir de ce marécage, le juriste propose trois réformes : 1. Créer une autorité européenne indépendante chargé des questions éthiques ; 2. obliger les députés européens à déclarer tous leurs contacts et leurs réunions ; 3. Rendre obligatoirement public le lobbying en provenance de pays non-européens dans toutes les institutions européennes.
Mais pourquoi le Pr Alemanno dit-il que seul le Parlement européen pose un problème ? La Commission non plus n’est pas claire. Nombre d’ex-commissaires européens ont pantouflé dans des multinationales américaines… Aujourd’hui l’ex-commissaire Neelie Kroes est chez Bank of America. Et l’ex-président de la Commission José Manuel Barroso est chez Goldman Sachs… Ces pratiques ont même un nom dans le jargon bruxellois : ça s’appelle les “revolving doors”, les “portes tournantes” !
Les incidents et les collusions sont si nombreux que lors de son entrée en fonctions, la propre présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, avait promis des réformes déontologiques. Elle n’a pas tenu parole. Résultat : il est évident pour tout le monde que dans l’Union européenne, l’argent achète l’influence. Autant dire que Bruxelles ne remplit pas la première condition de légitimité d’une entreprise politique : le service du bien commun, au-dessus des intérêts particuliers. Ceci devrait amener la classe politique européenne à plus de modestie : et d’abord à cesser de se poser en donneuse de leçons universelle. Ce serait la moindre des choses, par les temps qui courent.
Qatargate et déchaînement contre la Hongrie
Depuis des mois, le Parlement européen se déchaîne contre la Hongrie et l’accuse de corruption. Le 18 septembre 2022, la Commission a proposé de geler 7,5 milliards d’euros de fonds européens pour la Hongrie, en invoquant des problèmes de corruption et de marchés publics, après avoir déclenché le mécanisme de conditionnalité de l’État de droit contre la Hongrie en avril.
Or, il est désormais avéré que des membres du Parlement européen ont été corrompus par le Qatar. Les parlementaires sociaux-démocrates (S&D)ont ainsi voté contre une résolution condamnant les violations des droits humains au Qatar. L’eurodéputé sociale-démocrate Eva Kaili, ex-présentatrice télé de 44 ans, s’était rendue début novembre au Qatar, où elle avait salué, en présence du ministre qatari du Travail, les réformes de l’émirat dans ce secteur, comme en témoignait un tweet de Cristian Tudor, l’ambassadeur de l’UE au Qatar. Puis, dans l’hémicycle européen, le 22 novembre, elle avait estimé que l’émirat était “un chef de file en matière de droit du travail” et jugé que les Européens “n’avaient aucun droit moral de lui faire la leçon”, suscitant des remous dans l’assemblée. “Aujourd’hui, la Coupe du monde de football au Qatar est une preuve concrète de la façon dont la diplomatie sportive peut aboutir à une transformation historique d’un pays dont les réformes ont inspiré le monde arabe”, avait-elle aussi déclaré à la tribune.
Des eurodéputés se sont ainsi interrogés, samedi, sur l’attitude des parlementaires sociaux-démocrates (S&D) lors du débat et du vote, le 24 novembre, d’une résolution condamnant les violations des droits humains au Qatar. Pierre Karleskind (Renew, libéraux) s’était alors demandé pourquoi les socialistes avaient d’abord voté contre le principe même d’une résolution, avant d’empêcher l’adoption de plusieurs amendements, dont ceux condamnant l’attitude de la Fifa face à l’oppression des droits LGBT+.
Marc Tarabella , député belge au Parlement européen, dénonçait il y a trois semaines la « malhonnêteté » de ceux qui attaquent le Qatar. Son équipe est visée par l’enquête en cours…il est vice-président à la délégation avec la péninsule arabique.
A la manœuvre pour le Qatar il y a deux semaines, le député italien Andréa Cozzilino est toujours favorable au Qatar et à ses intérêts. Il est président de le délégation pour le Maghreb.
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