La décision découle de la résolution approuvée par le Parlement européen qui a exhorté le pays du Maghreb à respecter la liberté d’expression
Le Parlement marocain a décidé ce lundi de « reconsidérer » sa relation avec le Parlement européen après que l’instance a approuvé une résolution critiquant la situation de la liberté de la presse dans le pays, ainsi que le prétendu complot de corruption pour gagner de l’influence à Bruxelles. Dans un communiqué lu à l’issue d’une séance conjointe des deux chambres du Parlement marocain, ils qualifient la résolution du Parlement européen d' »inacceptable » et affirment qu’elle « détruit la relation de confiance » entre les deux institutions parlementaires
« Nous allons envoyer le procès-verbal et le communiqué de presse issus de cette session plénière à la Présidence du Parlement européen , ainsi que les décisions qui seront prises ultérieurement », a annoncé le porte-parole de la Chambre des représentants marocaine Rachid Talbi Alami, comme le rapporte le journal Le Matin .
Dans la déclaration, lue par Talbi Alami en séance, il affirme que le Parlement marocain « prend acte avec un grand étonnement et une profonde consternation » de ladite résolution, qui « a gravement porté atteinte à la confiance entre les deux institutions législatives ». Il qualifie ainsi de « dangereuse » la dérive tracée par le Parlement européen en même temps qu’il regrette que le Parlement européen « se soit laissé emporter par certains milieux hostiles » dans le cadre d’une « campagne de fausses accusations s’adresse à un partenaire traditionnel et crédible ».
« Dénonce avec force les tentatives hostiles visant à porter atteinte aux intérêts du Maroc et à ternir son image , ainsi que les relations profondes et historiques qui unissent le Maroc et l’Union européenne, qui reposent sur un socle de valeurs partagées et d’intérêts communs », lit-on dans le communiqué. , repris par l’agence de presse MAP. De même, il a fait valoir que la décision prise par le Parlement européen « constitue un excès inadmissible de ses prérogatives et pouvoirs , ainsi qu’une atteinte inacceptable à la souveraineté, à la dignité et à l’indépendance des institutions judiciaires » du Maroc.
Enfin, il a exprimé son « rejet catégorique des insinuations de tutelle et de la propension à donner des leçons au Maroc » . En outre, il a souligné que Rabat joue « un rôle important dans la protection des droits et libertés », ainsi que dans la défense des droits régionaux et de la paix et de la sécurité internationales. « Cette résolution a vidé ces mécanismes de leur sens et de leur finalité, tourné en dérision le contenu et les résolutions des rencontres bilatérales et multilatérales , ainsi que l’effort inlassable de la Commission parlementaire mixte Maroc-UE depuis sa création en octobre 2010 », a-t-il souligné.
La décision du Parlement
Les deux chambres du Parlement marocain ont été convoquées ce lundi en session plénière en réponse à la motion approuvée jeudi dernier par le Parlement européen, qui a approuvé jeudi dernier par 356 voix pour, 32 contre et 42 abstentions une résolution qui appelait au respect de liberté d’expression et des médias , a dénoncé l’utilisation du programme d’espionnage « Pegasus » et a également exigé « un procès équitable » pour les journalistes emprisonnés Omar Radi, Sulaiman Raisuni et Taufik Buachrine.
Cette décision a attiré l’ attention en Espagne car les députés du PSOE ont été les seuls à voter contre cette résolution au Parlement européen , approuvée par de grands groupes dont les sociaux – démocrates , qui dénoncent la possible participation du Maroc au complot de pots – de – vin appelé Qatargate pour gagner poids politique dans les institutions européennes et qui implique plusieurs eurodéputés socialistes, dont la vice-présidente destituée Eva Kaili. Cette position socialiste controversée est intervenue deux semaines avant le sommet qui aura lieu à Rabat entre le gouvernement espagnol et le Maroc.