La promotion de la coopération Sud-Sud est un choix politique, économique et diplomatique du Maroc vis-à-vis de l’Afrique.
Sur le terrain cette coopération privilégiée se traduit par des réalisations concrètes dans tous les domaines où des échanges ou des transferts sont possibles.
La coopération Sud-Sud maroco-africaine représente ainsi une réponse ciblée et adéquate aux besoins immédiats des pays africains puisque son contenu, ses objectifs et ses perspectives sont conçus et appliqués par un pays africain conscient des enjeux et des défis de gouvernance et de développement de son continent.
D’autant plus que ces expériences marocaines facilement transposables dans d’autres pays africains moyennant des accommodations locales sont d’abord issues de la réalité africaine du Maroc lui-même pays africain par ailleurs alimentée et enrichie de tous les apports bénéfiques que sa position géostratégique et transcontinentale au carrefour des rencontres et des contributions mondiales favorisent.
Le Maroc en Afrique quel que soit le secteur public ou privé qui intervient ne propose pas un
modèle exogène de coopération et développement, mais reste à l’écoute des besoins des africains.
Le partage d’une histoire et d’une culture commune africaine donne à la présence marocaine un sens identitaire et une vocation populaire mais aussi un de devoir de développement solidaire pour contribuer à la création de la valeur sur tous les plans qui profitent à la renaissance et à la modernisation de l’Afrique.
C’est pourquoi la mobilisation marocaine en faveur de l’Afrique donne la priorité au capital humain par la formation et la qualification des africains que le Maroc accueille et prend en charge dans ses écoles et ses universités car c’est là l’investissement principal pour relever les défis de la gouvernance, de la démocratie et du développement.
Il s’agit de donner la priorité à la qualité, à l’éthique, à la compétence et à la responsabilité pour bâtir le présent et l’avenir de l’Afrique, et contribuer à l’amélioration de la qualité de vie des populations, à la création de richesse pour les territoires et à la stabilisation du tissu économique et social.
L’Accueil des Etudiants et des Elites Africaines au Maroc :
La formation des élites africaines au Maroc ne date pas d’hier mais se prolonge sur 12 siècles où le Maroc en tant qu’Etat souverain étendait son champ d’influence politique et militaire, de rayonnement culturel et humanitaire sur la majeure partie de l’Afrique jusqu’au Niger.
Des étudiants, des experts, des juristes, des scientifiques, des écrivains, des poètes, des géographes, des historiens, des officiers africains sont venus à un moment ou un autre suivre leur formation ou parfaire leur art au Maroc et pouvaient se rendre librement à ces villes jalons que furent Fès, Marrakech, Meknès, Tanger voire Grenade, Cordoue, Séville ou Tunis ou Kayraouane à l’heure des empires Almoravides et Almohades.
Cette tradition du partage du savoir continue toujours, et au titre de l’année académique 2008-2009, les établissements publics marocains de formation ont accueilli 7046 étudiants originaires de pays africains, dont 6668 boursiers. Selon le ministère de l’Enseignement
originaires d’Afrique subsaharienne.
Ces derniers sont boursiers du gouvernement marocain dans une proportion de plus de 95% et près de 900 places leur sont réservées dans les cités universitaires.
Pour cela, l’autorisation d’hébergement dans les cités universitaires se fait à la demande de
l’AMCI.
En outre, il existe également à Rabat une cité universitaire internationale relevant de l’AMCI. Concernant les spécialités prisées par les étudiants subsahariens, 7% d’entre eux poursuivent des études dans les établissements dits à accès régulé : médecine et pharmacie, médecine dentaire, sciences et techniques, sciences de l’ingénieur, commerce et gestion, technologie et traduction.
Les autres étudiants africains sont inscrits dans les filières à accès ouvert telles que les facultés des lettres et des sciences humaines, les facultés des sciences, les facultés des sciences juridiques. Ces étudiants sont principalement originaires du Sénégal, de la Côte d’Ivoire et du Mali. Ces pays sont suivis de la Guinée, des Comores et du Burkina Faso. Depuis 1990 plus de 15000 étudiants africains ont été formé au Maroc.
La formation est un secteur clé de cette coopération Sud-Sud car elle s’applique pour acquérir des compétences et partager des expériences dans tous les secteurs où le Maroc peut proposer son expertise.
L’Agence Marocaine de Coopération Internationale :
L’Agence Marocaine de Coopération Internationale (AMCI) a été créée en 1986, dans le but d’en faire un outil souple, rapide et efficace d’exécution de la politique de coopération que se fixe le Gouvernement marocain. Cette coopération traduite par de nombreux accords est porté par l’effort conjoint de plusieurs commissions techniques mixtes constituées d’experts marocains et africains.
L’agriculture, l’eau, l’élevage, les barrages, l’industrie, les mines, les télécommunications, les transports, les travaux publics, l’habitat, l’équipement, la santé, l’éducation, le tourisme, la finance et bien d’autres activités relèvent de l’immense potentiel où la coopération maroco-
Le Maroc a contribué à la mise en place, en collaboration avec des pays donateurs et bailleurs de fonds régionaux et internationaux de programmes de coopération tripartite triangulaire en faveur de pays tiers, en particulier ceux d’Afrique Subsaharienne dans les domaines de l’eau et de l’agriculture, la pêche et le transport maritime, l’équipement, l’éducation, la technologie moyennant l’appui du Japon, de l’Union Européenne, de la Banque Mondiale, de la Banque africaine du Développement et la Banque Islamique du Développement.
L’AMCI devient ainsi progressivement l’interlocuteur attitré, sinon privilégié, des partenaires étrangers. A noter à ce propos que la coopération tripartite, en raison des économies de coûts qu’elle engendre et des résultats probants qu’elle enregistre, intéresse de plus en plus les bailleurs de fonds et supplée aux insuffisances des fonds dédiés à l’aide publique au développement.
Ainsi, en renforcement de la coopération bilatérale avec l’Afrique qui dispose de moyens limités, le Maroc s’appuie sur les mécanismes financiers des bailleurs de fond étrangers qui interviennent dans la coopération tripartite.
AMCI, Coopération Tripartite et Multilatérale en Afrique :
La coopération tripartite consiste à faire bénéficier les pays africains du savoir-faire marocain dans des secteurs de technicité, par des financements bilatéraux ou multilatéraux permet de faciliter le partage des expériences et les transferts des technologies étrangères aux pays africains moyennant une valeur ajoutée culturelle d’adaptation marocaine au contexte d’intervention et d’application africain.
C’est ce qui explique aussi la nouvelle approche de l’internationalisation conjointe des entreprises marocaines et françaises en Afrique suggérée par le Président français lors de sa dernière visite d’Etat au Maroc au début Avril 2013.
transferts nécessaires au développement, à l’innovation et à l’investissement.
La négociation en cours d’un accord de libre-échange élargi et amélioré en complément des avantages statut avancé du Maroc auprès de l’Union européenne, et les divers accords privilégiés avec une grande partie des pays du monde dont des pays du Golfe et du Moyen Orient, les Etats-Unis, le Canada, la Chine, l’Inde ou encore le Brésil prédisposent le Maroc à jouer le rôle dynamique de locomotive de développement de l’Afrique.
En effet, compte tenu des succès enregistrés par les entreprises marocaines en Afrique et leur capacité d’adaptation et négociation puisée dans l’héritage commun maroco-africain, on fait désormais appel à leur médiation pour accompagner des entreprises européennes sur les marchés de l’Afrique.
Dans le cadre de la coopération tripartite le Maroc est engagé avec des pays comme la France, la Belgique, le Japon, l’UE, la FAO et d’autres agences de développement dans l’exécution de projets dans des pays africains. (Ex : Le Programme Spécial pour la Sécurité Alimentaire engagé au Niger et au Burkina Faso avec la FAO).
Sur le plan de la coopération régionale, le Maroc développe une politique de rapprochement et de partenariat avec l’UEMOA (Union Economique et Monétaire ouest africaine qui regroupe 8 pays : Sénégal, Guinée Bissau, Mali, Niger, Burkina Faso, Togo, Bénin, Cote d’Ivoire) et avec la CEMAC (Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale) qui regroupe 6 pays Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée Equatoriale, Tchad.
Cette coopération tripartite permet de faire profiter les pays du Sud d’un savoir- faire et d’une expertise déjà expérimentés en terre d’Afrique et de pallier à l’insuffisance des moyens budgétaires grâce à la participation d’un tiers, en tant que bailleurs de Fonds.
Cette forme de coopération répond aux objectifs fixés par les différentes conférences internationales consacrées à la coopération Sud – Sud, notamment celle des Chefs d’Etat et de Gouvernement du Groupe des 77 plus la Chine réunis à la havane en 2000, la
durable, le NEPAD, le Millénaire du développement, la Conférence de Monterrey, la TICAD etc.
Les recommandations de ces instances internationales stipulent que la coopération triangulaire, sur un plan global, devrait compléter la coopération Nord – Sud, constituer un soutien à la coopération Sud – Sud et offrir ainsi un modèle de coopération plus efficace et moins onéreux.
Compte tenu des multiples avantages que présente la coopération triangulaire, le Maroc considère que cette forme de partenariat peut constituer un vecteur porteur d’avenir pour le soutien aux efforts de développement des pays d’Afrique subsaharienne et marque sa disponibilité à s’investir avec les pays donateurs et les bailleurs de fonds régionaux et internationaux qui sollicitent sa collaboration pour la réalisation de programmes tripartites triangulaires en faveur des pays d’Afrique subsaharienne.