Macron reconnaît que Djamila Boupacha a été «torturée»

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Dans son hommage à Gisèle Halimi : Macron reconnaît que Djamila Boupacha a été «torturée»

Le président français Emmanuel Macron a, dans son discours en hommage à l’avocate et militante féministe Gisèle Halimi, décédée en 2020, évoqué la militante du FLN, Djamila Boupacha, qu’elle défendait en 1960.

Reconnaissant son combat pour la décolonisation, pour l’indépendance de l’Algérie et contre la guerre, le président Macron a parlé des affres subis par Djamila Boupacha qui a été, entre autres, torturée et humiliée.

«L’humiliation, la torture, le viol, l’avaient accablée», a-t-il affirmé en référence à l’attitude de l’avocate lors de sa défense de la militante algérienne.

«Gisèle Halimi a porté la cause de l’indépendance algérienne. La guerre d’Algérie doit maintenant prendre toute sa place dans notre mémoire, ici en France, et en Algérie», a-t-il souligné.

Le président français reconnaît ici que Djamila Boupacha a été torturée et humiliée, pendant la révolution, franchissant un autre pas dans la reconnaissance des actes de torture et les assassinats dont ont été victimes des militants du FLN.

M. Macron avait reconnu que l’avocat Ali Boumendjel avait été torturé et assassiné. Vint après le tour de Maurice Audin, également, tué par l’armée coloniale, en Algérie. M. Macron est allé plus loin en présentant des excuses officielles à sa veuve.

Cependant, les gestes du président français se limitent à des actes symboliques qui ne participent nullement d’une démarche tendant à reconnaître, comme le réclame l’Algérie, les crimes coloniaux, les crimes de guerre commis par l’occupant dont l’armée a pratiqué le massacre à grande échelle, passant des exécutions ciblées aux fumigations et l’extermination de villages entiers.

C’est la position d’un fort courant français qui ne veut pas reconnaître les crimes commis dans les colonies, particulièrement en Algérie, préférant mettre dans le même panier le FLN et l’armée française.

Le président s’en est remis à une autre option consistant à réunir dans une même commission les spécialistes et les historiens des deux pays pour se pencher sur l’histoire de la colonisation et de la guerre de libération. Une démarche approuvée par les deux pays.

Par ailleurs, dans son hommage à sa mère, Jean-Yves Halimi, un enfant de la guerre d’Algérie, a rappelé les menaces de mort qui pesaient sur sa mère et sa famille à l’époque, à cause de son combat pour la décolonisation et contre la guerre d’Algérie.

Un engagement qui a poussé la famille à une vie sous la contrainte.

Et s’adressant à elle, il dit : «Tu rejoins au Panthéon de notre récit national celles que j’appelais familièrement les deux Simone, De Beauvoir et Veil.» Et de conclure avec cette sentence post-mortem :

«Ma mère aurait manifesté aux côtés des manifestants pour les droits des femmes dans toute la France ce mercredi.»

L’autre fils de l’avocate, le journaliste, directeur du journal mensuel Le Monde Diplomatique, Serge Halimi, a refusé de participer à la cérémonie.

Il a estimé que la cérémonie n’est pas opportune «alors que le pays est mobilisé contre une réforme des retraites extrêmement injuste, notamment pour les femmes».

Il a affirmé que sa mère l’aurait combattue. L’aîné des Halimi est politiquement plus offensif, notamment à travers ses écrits et ses éditoriaux dans Le Monde Diplomatique.

Et comme sa mère, il combat les options et orientations socioéconomiques du président Macron.

Co-fondatrice, avec Gisèle Halimi en 1971, et présidente de l’association «Choisir la cause des femmes», Violaine Lucas a participé au boycott de la cérémonie qui y a vu «une instrumentalisation politique».

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