Annulation des accords d’Evian: Le recours devant la CJUE

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L’association française « Grand Maghreb » a introduit un recours en annulation des accords d’Evian avec l’Algérie devant la Cour européenne de justice, après que le Conseil d’Etat se soit déclaré incompétent pour examiner l’affaire, sur la base de la réponse du ministère français de l’Intérieur selon laquelle le recours était inacceptable parce qu’il était dirigé contre l’action du gouvernement et avait été introduit tardivement.

La Cour européenne a répondu à l’association française, selon un document obtenu par « Echorouk », qu’elle « a reçu une demande d’annulation des accords franco-algériens et l’a enregistrée dans ses dossiers pour être examinée en fonction des informations et des documents qui seront préparés, et qu’en conséquence vous serez informés des décisions qui seront prises ».

L’association considère que la décision d’annulation des accords permettrait aux Algériens d’obtenir leurs droits en termes de compensation financière et de réhabilitation, d’autant plus que ce qui a été inclus dans les accords cause encore des dommages aux Algériens, suite à leur exposition aux radiations nucléaires des expériences françaises dans le Sahara algérien.

Selon les responsables de l’association, les accords « garantissent la protection des officiers et soldats français qui ont commis des crimes contre l’humanité en Algérie contre le viol, le meurtre et l’expulsion, et ils bénéficient, en vertu des mêmes accords, de l’amnistie et de l’impunité de toute poursuite ou sanction ». « 

La même association française,  » Grand Maghreb « , avait saisi le Conseil d’État français il y a près d’un an pour demander l’annulation de l’accord pour plusieurs raisons.

C’est ce que mentionne un document contenant la réponse du Conseil français de la justice, dont « Echorouk » a obtenu une copie.

La lettre indique que les signataires algériens de ces accords n’étaient pas compétents et ont été trompés de bonne foi, car ils ne connaissaient pas les conséquences de l’autorisation accordée à la France dans ces accords de procéder à des expériences nucléaires, chimiques et bactériologiques, sans parler de l’annexe secrète relative au maintien par la France de quatre centres d’essais dans le désert pendant une certaine période. Ceci est contraire à la Convention de Genève et aux principes du respect des droits de l’homme.

L’un des motifs invoqués par l’Assemblée française, qui comprend des représentants français d’ascendance africaine et est présidée par le représentant français Carlos Martinez Bilongo, est que les essais nucléaires autorisés par ces accords ont causé des dommages à la santé publique et la pollution des animaux, des plantes et de l’environnement, ce qui constitue un crime continu puni par l’article 223-1 du code pénal.

Dans leur requête au Conseil d’État français, les initiateurs ont souligné que les accords, entachés d’abus de pouvoir, visaient à exonérer les autorités françaises de leur responsabilité pour les actes commis en Algérie avant et après l’indépendance.

Le Conseil d’État a répondu aux requérants par une lettre officielle dans laquelle il indique que « après un échange de lettres avec le ministère français de l’Intérieur sur la requête, le ministre de l’Intérieur a conclu que la requête était irrecevable car dirigée contre l’action gouvernementale et présentée tardivement, et après avoir examiné les autres pièces du dossier, après avoir examiné le droit administratif et après avoir entendu le rapport de François Weil en séance plénière, le Conseil d’État a conclu que la requête était irrecevable car dirigée contre l’action gouvernementale et présentée tardivement, et après avoir examiné les autres pièces du dossier, après avoir examiné le droit administratif et après avoir entendu le rapport de François Weil en séance plénière, le Conseil d’État conclut que la requête est irrecevable, et les conclusions du rapporteur général, Sophie Roussel, précisent que ces actions se sont déroulées dans le cadre de procédures engagées par le gouvernement dans le but de créer un nouvel État indissociable des relations internationales de la France et ne relèvent donc pas de la juridiction administrative, et décide de rejeter la demande car elle est présentée devant une juridiction incompétente pour l’examiner », peut-on lire dans la réponse.

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