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La Commission européenne et le Service Européen pour l’Action Extérieure (SEAE) ont adopté, le 19 novembre 2012, une Communication conjointe portant sur les relations de l’UE avec les pays du Maghreb, qui souligne l’importance de l’intégration maghrébine, exprime la disposition de l’UE à appuyer cette intégration et identifie quelques pistes de coopération dans certains domaines.
Cette initiative européenne témoigne de l’intérêt qu’accorde l’Union européenne au développement de la coopération intermaghrébine, sachant qu’un Maghreb politiquement stable et économiquement prospère ne peut être que bénéfique aussi bien pour les pays du Maghreb que pour l’UE.
Cette Communication, qui s’inscrit dans le cadre de la Politique européenne de voisinage révisée, a initié un débat constructif entre les pays maghrébins avec la coordination du Secrétariat de l’UMA ainsi qu’avec les partenaires européens, créant ainsi une dynamique positive visant essentiellement à identifier des thématiques de coopération afin de :
• Faire profiter les pays de l’UMA de l’expérience et l’expertise de l’Union européenne dans le cadre du processus de l’intégration maghrébine ;
• Œuvrer ensemble en vue de renforcer davantage les relations euro-maghrébines suivant une approche complémentaire avec les processus existants aux niveaux bilatéral et multilatéral.
En effet, à l’initiative de la Libye, alors Président en exercice de l’UMA, les cinq pays maghrébins ont examiné le texte de ladite Communication et ont considéré que ledit document constitue une bonne base de travail qui pourrait être renforcé davantage et complété par des actions supplémentaires concernant des domaines prioritaires pour les pays de l’UMA.
Suite aux réunions des Hauts Fonctionnaires des pays de l’UMA (Rabat, avril 2013, Rabat – 12-13 septembre 2013), il a été convenu des propositions de coopération avec l’UE qui s’articulent autours des thématiques suivantes :
• Le renforcement du dialogue Politique à travers la tenue de réunions régulières entre les MAE des pays de l’UMA et le Haut Représentant de l’UE pour les Affaires Etrangères et la Politique de Sécurité qui seront précédées par des réunions au niveau des hauts Fonctionnaires ;
• Le renforcement de la coopération dans le domaine sécuritaire, en tenant compte de la Stratégie sécuritaire maghrébine ;
• Le renforcement de la coopération sectorielle, notamment dans les domaines de l’agriculture et le développement rural, l’environnement, les investissements, l’appui au secteur privé, notamment les PME, le développement industriel, les infrastructures, les ressources humaines, l’emploi et la jeunesse ainsi que les MEA l’organisation de réunions sectorielles semestrielles au niveau des Ministres maghrébins et commissaires européens qui seront précédées par des rencontres préparatoires des hauts fonctionnaires.
Lors de la rencontre entre les MAE des pays de l’UMA et le Commissaire européen à l’Elargissement et à la PEV, tenue à New-York, le 28 septembre 2013, en marge de l’AG de l’ONU, les MAE se sont félicités des résultats des discussions tenues au niveau des Hauts Fonctionnaires, au mois de septembre 2013, et se sont accordés sur l’importance de poursuivre les discussions à ce sujet entre les deux parties aux différents niveaux.
Dans ce cadre, une réunion entre les Ambassadeurs du Maghreb auprès de l’UE et le Commissaire européen à l’Elargissement et à la PEV, M. Fule, s’est tenue à Bruxelles, le 24 mars 2014, et qui a été l’occasion pour la partie européenne de soumettre aux pays de l’UMA le projet de Plan d’action 2014 qui décline les cinq axes prioritaires de coopération UE-Maghreb.
Les discussions sur ledit Plan d’action seront poursuivies au niveau des Hauts Fonctionnaires des pays de l’UMA, le 16 septembre 2014 et au niveau de la rencontre prévue à New York, en marge de la 69ème session de l’AG de l’ONU, entre les MAE des pays de l’UMA et M. Fule, dans la semaine du 21 septembre 2014.
Position des pays de l’UMA
Maroc
Le Royaume du Maroc est convaincu de l’importance de ce processus de dialogue et de coopération qui permettra de bâtir dans l’avenir des relations denses et multidimensionnelles entre l’UE et l’UMA dans l’intérêt de tous.
Les pays de l’UMA ont un intérêt à bénéficier de l’appui européen pour favoriser l’intégration maghrébine dans plusieurs domaines. Le Maroc considère qu’il est important de focaliser les discussions sur les points suivants :
• Etablir un véritable dialogue sur les questions politiques et de sécurité portant sur tous les sujets d’intérêt commun (convenir des formats du dialogue et identifier les thématiques) ;
• Renforcer la coopération dans les domaines économique et commercial, en exploitant la complémentarité des pays maghrébins et européens en la matière (mise en réseau des infrastructures dans les domaines du transport, de l’énergie et des télécoms, facilitation de l’accès des produits aux marchés respectifs, coopération sectorielle) ;
• Valoriser la dimension humaine qui constitue un élément essentiel de la réussite de cette initiative (la formation, le partage des connaissances, la mobilité,…) ;
• Convenir d’une méthodologie de travail nécessaire pour une coopération optimale entre les parties (comités sectoriels, fréquence des réunions, points focaux nationaux,…) ;
• Le Maghreb reste la région la moins intégrée politiquement et économiquement et que les pays du Maghreb sont comptables devant les générations futures de cette absence d’intégration ;
• L’implication de tous les partenaires est une condition sine qua non pour la réussite de cette intégration ;
• L’association d’un représentant du Secrétariat général de l’UMA aux réunions UE-Maghreb ainsi que d’autres pays ou organisations régionales tels-que la CEDEAO ou le CENSAD pour ce qui est de l’aspect sécuritaire qui interpelle une approche commune et globale;
• L’association, également, côté UE, des institutions européennes et des organisations sous-régionales qui s’impliquent dans l’intégration magrébine, notamment l’initiative des pays nordique ;
• L’importance d’une coordination et d’une synergie pour éviter les doublons entre les groupements UMA, UpM, 5+5, Ligue Arabe ;
• Le dialogue UE-Maghreb pourrait avoir un caractère politique tout en abordant des thématiques sectorielles, impliquant les Ministres compétents ;
• Le jumelage pourrait être un mécanisme efficace pour mettre en place rapidement les réformes lancées. A cet égard, les enveloppes financières décidées à ce mécanisme devraient être substantielles, notamment dans le cadre bilatérale ;
• Le Maroc estime nécessaire d’élargir le dialogue et la coopération aux acteurs non étatiques qui ont un rôle important à jouer dans le cadre de l’intégration maghrébine ainsi qu’en ce qui concerne l’enrichissement et la consolidation des relations entre l’UE et l’UMA (parlements, CES, les entités régionales et locales, les ONG, les chercheurs, les médias,…).
Algérie
• L’Algérie a toujours exprimé sa réticence, dans le cadre des réunions des Hauts fonctionnaires des pays de l’UMA, quant à la concrétisation d’une coopération renforcée UE-UMA
• Le MAE algérien a donné son accord pour la tenue, en marge de l’AG des NU, d’une rencontre ministérielle informelle avec le Commissaire Fule ;
• L’Algérie n’a pas d’objection quant à l’association à ces réunions du Secrétaire Général de l’UMA ;
• Cette initiative UE-UMA ne doit associer que les pays de l’UMA et privilégie la démarche bilatérale ;
• L’intégration maghrébine a des problèmes endogènes. Il y a toute une série de traité, d’accords et de convention, soit au moins 37 au total, qui pour la plupart, n’ont pas été ratifiés et c’est là où réside le chemin à suivre pour cette intégration.
• Concernant l’aspect sécuritaire, la multiplication du nombre de partenaires, des agendas et des stratégies risquent de diluer toutes les initiatives louables. La duplication des efforts et des plateformes surtout au niveau opérationnel sachant qu’il existe déjà des synergies à établir sur des questions fondamentales, telles que les échanges de renseignements, la logistique et la formation.
• Ouverte à une coopération à géométrie variable.
Tunisie
• La Tunisie insiste sur la nécessité de prévoir un appui financier conséquent de l’UE pour la mise en œuvre des différentes actions ;
• Le MAE tunisien a donné son accord pour la tenue, en marge de l’AG des NU, d’une rencontre ministérielle informelle avec le Commissaire Fule ;
Mauritanie
• Le MAE mauritanien a donné son accord pour la tenue, en marge de l’AG des NU, d’une rencontre ministérielle informelle avec le Commissaire Fule ;
• Insiste sur le volet sécuritaire dans le cadre de la coopération UE-UMA compte tenu de l’instabilité persistante dans la région du Sahel ;
• Souligne l’importance de donner la priorité aux thématiques de l’eau, de l’énergie et du développement qui interpelle la Mauritanie ;
• Souligne l’absence de propositions à l’endroit des jeunes et regrette le peu de projets dont bénéficie la Mauritanie alors qu’elle est un pays relais et intermédiaire entre l’Afrique subsaharienne et le Maghreb et l’Europe.
SEAE
• Affiche sa détermination à aller de l’avant dans son projet de coopération renforcée avec les pays de l’UMA et dans son initiative même s’il faut privilégier la coopération à géométrie variable et même si certains pays de l’UMA n’affichent pas la même détermination à mener une coopération dans ce cadre.
• Compte tenu du contexte régional sécuritaire, l’UE et ses Etats membres souhaitent faire aboutir rapidement les objectifs retenus dans la Communication et le projet de Plan d’action car les intérêts de l’UE sur le plan sécuritaire dépendent d’une réelle stabilité dans cette région.
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