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José María Aznar, président du gouvernement espagnol de 1996 à 2004, a vertement critiqué Pedro Sánchez, l’actuel président du gouvernement, pour son tropisme pro-marocain. Il a également fustigé les résultats de sa dernière visite à Rabat.
« Au Maroc, une opération spectaculaire a été réalisée », a-t-il ironisé d’emblée dans une publication sur sa page Facebook. « Aucun accord n’a été conclu, aucun consensus n’a été fait (par le Maroc) », a ainsi écrit José María Aznar.
Pour lui, l’Espagne a perdu l’Algérie et a été humiliée par le Maroc. « Nous avons perdu nos relations avec l’Algérie et nous sommes humiliés par le Maroc. Difficile d’avoir un plus grand succès », a-t-il tonné.
Et de lancer une nouvelle salve de critiques à l’adresse de Pedro Sánchez, « Je suis très contrarié que le président du gouvernement espagnol, quel qu’il soit, déçoive. Mais ça me dérange encore plus que le président du gouvernement espagnol se laisse détraquer ».
L’Express, 03/02/2023
Sanchez creuse un fossé avec l’Europe
En votant contre la résolution du parlement européen condamnant les atteintes à la liberté d’expression au Maroc, l’Espagne a creusé un fossé avec ses partenaires de l’UE.
La «réconciliation» entre l’Espagne et son voisin du Sud, le Maroc, a coûté cher et creusé un fossé entre les partenaires de l’UE, relève le journal allemand Tagesspiegel, qui estime que le premier ministre espagnol Sanchez, qui a reconnu la revendication du Maroc sur le Sahara occidental, espérait bien récolter les fruits lors de sa visite à Rabat, mais il a enfoncé un coin dans l’UE.
En effet, le premier ministre espagnol Pedro Sanchez et son équipe ministérielle espéraient tant être «chaleureusement accueillis» à Rabat, car Sanchez a étonnamment basculé vers la ligne du Maroc dans le conflit sur le Sahara occidental.
Mais le résultat que tout le monde connaît est ce que les médias espagnols qualifiaient d’«humiliation», puisque le chef de l’exécutif n’a même pas été reçu par le roi Mohamed VI qui a préféré prolonger ses vacances au Gabon que faire acte de présence au forum des affaires entre les deux pays.
Pis encore, en contrepartie de sa soumission au chantage du régime du makhzen, il n’a rien obtenu : ni l’inclusion souhaitée par Madrid des enclaves espagnoles dans l’union douanière de l’UE, ni la délimitation des eaux territoriales autour des îles Canaries.
Cela n’empêche que les eurodéputés espagnols ont récemment dû plier : lorsque le Parlement européen a adopté une résolution critique sur le Maroc le 19 janvier pour la première fois depuis des décennies en raison de la «détérioration continue» de la liberté de la presse, les eurodéputés socialistes espagnols se sont abstenus.
Pour la publication, le hic est que la nouvelle politique espagnole d’«apaisement» envers le Maroc est un problème pour l’UE notamment pour d’autres États, dont la France et l’Allemagne, qui respectent toujours le droit international et ne reconnaissent pas la revendication du Maroc sur le Sahara occidental.
L’opposition se déchaîne
Le prix que paie Sanchez est élevé aussi au plan interne, puisque non seulement les partenaires de la coalition de Sanchez sont en colère parce qu’ils n’ont pas été consultés sur le rejet de la position jusque-là neutre de l’Espagne dans le conflit du Sahara occidental. Mais cette politique est aussi à l’origine de la réduction des approvisionnements de gaz en provenance d’Algérie, fait remarquer la même source.
En effet, l’opposition interne continue de se déchaîner contre lui et s’interroge sur les dangers de cette politique de concession sans fin à l’égard du régime du makhzen qui a commencé par l’abandon d’une politique de neutralité de presque 50 ans sur le Sahara occidental.
Elle lui rappelle que sous Sanchez, l’Espagne s’est rangée du côté de l’extrême droite en France par exemple, qui a pris la même décision de ménager le régime du makhzen lors de l’adoption à une écrasante majorité de la résolution contre le Maroc au parlement européen.
La presse espagnole reproche ainsi au parti socialiste de Sanchez de se retrouver à la même table que les partis fascistes d’extrême droite en matière de principes de la liberté d’expression.
A telle enseigne que, fort du soutien des anciens premiers ministres, le parti populaire de Feijoo Nunez lui lance le défi de tenir des élections anticipées.
L’Algérie aujourd’hui, 06/02/2023
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