Cinq axes pour comprendre l’attentat d’Istanbul

Topics : Turquie, Istanbul, terrorisme, OTAN,

La Turquie a réussi à réduire les attaques terroristes depuis 2017. Il convient de noter qu’un jour avant l’opération, un premier drone a été abattu dans une zone proche d’Al-Hasakah, au nord-est de la Syrie, par l’opposition syrienne, et le ciblage de l’aéroport de Shayrat par les Israéliens, qui a conduit au meurtre de deux officiers syriens

1) Ressusciter les relations Turquie-Golfe-Égypte :

Les relations Turquie-Golfe-Égypte ont connu une amélioration remarquable suite à la baisse de l’intensité de la polarisation dans la région, et la diminution de la tension dans un certain nombre de conflits régionaux qui ont mis la Turquie et le ont mentionné des pays en confrontation les uns avec les autres et ont vidé les parties sans une victoire complète et complète de l’une sur l’autre, en plus de la nécessité des différentes parties de se calmer et d’accroître la coopération commerciale et économique, ce qui est clairement évident dans l’ordre du jour de ses réunions et les domaines couverts par les protocoles d’accord et les accords de coopération. Au niveau des relations bilatérales, il s’agit plutôt de la coopération au niveau régional.

2) Rapprochement turco-syrien

L’été dernier, il y a eu un changement dans la position d’Ankara sur Damas, car la nouvelle position turque a adopté l’amélioration des relations avec la Syrie, et la polémique soulevée par les déclarations du président Erdogan ne s’est pas étendue à la certitude de sa déclaration lors de son retour de la ville ukrainienne de Lviv que son pays ne vise pas à vaincre Bachar al-Assad en Syrie, il a déclaré : « Des mesures avancées doivent être prises avec la Syrie afin de gâcher les plans contre la région », une position qui a fortement agacé les puissances occidentales, en particulier l’Europe, et la considéraient comme une transgression des lignes rouges.

3) Divergences turco-occidentales et rapprochement turco-russe

Le parti turc au pouvoir « Parti de la justice et du développement » a le sentiment que les alliés occidentaux n’ont pas suffisamment soutenu la Turquie sur plusieurs points (la tentative de coup d’État, les Kurdes, démarcation des frontières en Méditerranée orientale), que le président russe Vladimir Poutine a réussi à approfondir l’esprit du président Erdogan et à souligner que les alliés occidentaux d’Erdogan ne sont pas les protecteurs fiables de son régime. Une convergence dans l’histoire moderne, les différences internes restant dans un espace acceptable sur des deux côtés, ce qui a creusé le fossé entre Ankara et ses alliés de l’OTAN, et Washington a été contraint de lancer des menaces et des sanctions contre Ankara à la suite de cet accord en le retirant officiellement du programme de production de F-35, que la Turquie a signé le 26 janvier 2007.

Les sanctions occidentales contre la Turquie, après son invasion du nord de la Syrie en octobre 2019, se sont étendues pour soutenir l’opposition syrienne et ce qu’Ankara a décrit comme la sécurisation de ses frontières et la création d’une zone frontalière sûre de ses intérêts par le pouvoir dur.

Pendant ce temps, la Russie est devenue un fournisseur d’armes et d’équipements de défense dont Ankara a besoin pour maintenir ses programmes de défense nationaux. Les missiles russes ont été un pilier de dimensions profondes dans les relations russo-turques actuelles.

4) Désaccords turco-américains

On peut s’attendre à ce qu’elles se produisent après les déclarations du président Erdogan récemment, dans lesquelles il a vivement critiqué la position des États-Unis, qui rejettent les opérations militaires turques dans le nord de la Syrie, et leur soutien aux séparatistes armés organisations qui mènent une guérilla contre son pays menaçant la sécurité nationale. Et la sécurité de l’unité géographique n’est pas seulement pour la Turquie mais aussi pour son voisin la Syrie, et s’efforce d’assurer la sécurité de ses membres et de les protéger de toute responsabilité.

5) Élections présidentielles

Cependant, ce qui est incontestable, c’est que les chances d’Erdogan et de son parti sont toujours l’otage de l’évolution de la situation économique et financière de la Turquie. La monnaie turque connaît de grandes fluctuations et une inflation dans l’économie, et c’est pourquoi l’opération terroriste dans les plus grands domaines touristiques et de sécurité est venue sonner comme un message pour frapper le cœur de l’économie après que le président turc et ses conseillers ont conçu des politiques correctives pour réduire le niveau de l’inflation d’ici la fin de cette année. L’attentat est aussi opéré pour affecter la campagne d’Erdogan.

Par Dr Oussama Bouchemakh, Universitaire, Pr en géopolitique

L’Express, 16/11/2022

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