La Libye en péril

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S’agissant du règlement de la crise libyenne, il y a unanimité à dire que la solution ne peut être que pacifique et, qui plus est, doit obligatoirement passer par les urnes.

Ce consensus forgé au fil des mois et des ans, sur les voies et moyens que doit emprunter ce pays pour sortir de la situation de chaos dans lequel il se trouve depuis 2011, s’est renforcé depuis l’aggravation de la situation en mars dernier, lorsque la Chambre des représentants libyenne a nommé un nouveau gouvernement dirigé par l’ancien ministre de l’Intérieur, Fathi Bachagha. Pour autant, le fait que tous les puissants au niveau mondial ou régional, qui interfèrent directement ou indirectement dans le dossier libyen sont tout à fait conscients que le salut de la Libye passe nécessairement par la case élections, n’a pas contribué à la résolution des différends qui opposent les deux camps rivaux.

Alors que Dbeibah insiste sur le fait qu’il ne cédera le pouvoir qu’à un gouvernement issu d’un « parlement élu », l’autre partie fait la sourde oreille à tous les appels à la sagesse, prolongeant de la sorte le chaos dans lequel le pays est plongé depuis plus de onze ans, faisant planer sur la Libye la crainte de sombrer à nouveau dans une guerre civile. Et le risque est d’autant plus grand de voir le pays basculer dans un nouveau cycle de violences du fait de l’incapacité à ce jour d’imposer aux deux parties en conflit une solution politique. Toutes les initiatives ont échoué.

Ce mercredi, l’agence libyenne Lana a indiqué que le député du Conseil présidentiel, Abdallah El Lafi, a reçu le Chef de la Mission de l’Union Africaine, le ministre des Affaires étrangères de la République du Congo-Brazzaville, Jean-Claude Jakosso, l’envoyé spécial du président congolais, pour évoquer le projet de la tenue d’une conférence de réconciliation nationale. Un préalable pour amorcer l’entame d’une sortie de crise.

De son côté, l’envoyé spécial du Secrétaire général des Nations unies en Libye, Abdoulaye Bathily, a déclaré lundi dans un discours relayé par les médias que «les Libyens sont souverains et capables de trouver une solution à la crise que traverse le pays », soulignant que «cette solution émanera des élections». Il affirmera aussi que «personne ne peut imposer une solution au peuple libyen, ni les Nations unies ni aucun autre pays ne peuvent le faire, et les Libyens sont capables de restaurer la paix et la vie dans leur pays sans interférence de qui que ce soit. Ce qui se passe actuellement dans ce pays peut être changé par le peuple». Et l’envoyé du Secrétaire général des Nations unies en Libye de mettre en garde contre les dangers encourus si la situation actuelle venait à durer plus longtemps.

«Si ces étapes de transition se prolongent encore un an, deux, trois ou dix ans, ce pays va se désintégrer, et nous ne voulons jamais de cela. La division actuelle ne doit pas perdurer, qui, si elle continue, augmentera la souffrance et le chaos, et il existe de nombreux pays divisés et éclatés, comme l’ex-Yougoslavie», a-t-il rappelé. C’est pourquoi, du reste, la Déclaration d’Alger qui a sanctionné les travaux du 31e sommet de la Ligue arabe a réitéré sa pleine solidarité avec le peuple libyen et le soutien aux efforts visant à mettre un terme à la crise libyenne à travers une solution inter-libyenne qui préserve l’unité et la souveraineté de la Libye, protège sa sécurité et la sécurité des pays voisins et réalise les aspirations de son peuple à l’organisation d’élections dans les meilleurs délais pour assurer une stabilité politique pérenne.

N. K.

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