Restaurer la paix en Afrique, revitaliser la défense européenne et renouveler l’OTAN : Le point de vue de Paris

Restaurer la paix en Afrique, revitaliser la défense européenne et renouveler l’OTAN : Le point de vue de Paris

Restaurer la paix en Afrique, revitaliser la défense européenne et renouveler l’OTAN : Le point de vue de Paris

Date : 24 janvier 2014

1. Titre : Restaurer la paix en Afrique, revitaliser la défense européenne et renouveler l’OTAN : The View from Paris Organisé par le Forum des hommes d’État du CSIS

Participants : S.E. Jean-Yves le Drian : Ministre de la Défense, République française Dr. John J. Hamre : Président, PDG et Chaire Pritzker, CSIS Heather A. Conley : Modératrice : Directrice et Senior Fellow, Programme Europe du CSIS

2. Vue d’ensemble

Lors de cet événement, le ministre français de la Défense, S.E. Jean-Yves Le Drian, a discuté de l’importance de l’intervention militaire française en Afrique pour la stabilité régionale et mondiale, en mettant l’accent sur les récentes opérations de défense françaises au Mali et en République centrafricaine (RCA). Il a également évoqué sa vision de l’avenir de l’activité militaire française en Afrique.

3. Résumé

Le Drian a affirmé que l’intervention militaire française en Afrique est d’une importance majeure pour la sécurité mondiale. Il a fait valoir que les exemples récents d’interventions au Mali et en République centrafricaine (RCA) servent de preuve que sans une présence militaire française dans la région, beaucoup plus de personnes seraient mortes et le Mali et la RCA auraient plongé dans un chaos plus profond. Il a déclaré que l’opération de défense au Mali a empêché son gouvernement de tomber entre les mains de terroristes. Cette prévention a permis de maintenir la stabilité régionale et la sécurité mondiale. Pendant ce temps, en RCA, les forces françaises et centrafricaines ont saisi plus de 250 tonnes d’armes aux mains des terroristes et autres criminels. Ceci, a-t-il noté, n’est qu’un exemple de ce que les forces françaises et africaines peuvent accomplir ensemble dans la lutte contre les menaces terroristes dans la région.

Il a déclaré qu’à l’avenir, la France souhaite continuer à avoir une présence militaire en Afrique pour maintenir la stabilité. Il a poursuivi en disant que les actions au Mali et en RCA ne sont pas suffisantes pour maintenir cette stabilité. Les pays voisins du Mali et de la RCA suscitent des inquiétudes croissantes, notamment la Libye. Il a déclaré que l’Afrique se distingue par le fait qu’elle compte plus d’États défaillants que toute autre région. Par conséquent, la France s’adaptera en Afrique en réorganisant ses capacités de réponse militaire pour assurer la sécurité. L’objectif est que les chefs militaires soient en mesure de prendre des décisions plus rapides lorsqu’une crise survient.

Il a affirmé que l’engagement de la France à stabiliser l’Afrique fait partie de sa responsabilité en tant que protecteur de la sécurité mondiale et de sa lutte contre le terrorisme. Sans la France, a affirmé le ministre, l’Afrique aurait sombré dans le chaos le plus total, serait devenue un refuge pour les terroristes et aurait propagé son instabilité dans le monde entier.

4. Q & A

Q. (Josh Rogin, Daily Beast) Quelle est votre position sur la décision de l’Iran de continuer à enrichir de l’uranium ?
A. Je suis d’accord avec nos alliés occidentaux. Nous sommes déterminés à empêcher l’Iran de continuer à enrichir de l’uranium.

Q. (Stanly Roth, Boeing Co.) Comment les unités militaires expéditionnaires de la France sont-elles affectées par la morosité des économies européennes ?
A. Je ne suis pas inquiet quant à la capacité d’action de la France à cet égard. Par ailleurs, je ne m’inquiète pas de la capacité à mobiliser les alliés de la France dans un effort de traction, puisque ces interventions en Afrique se font au nom de la sécurité internationale.

Q. (Léo Michel, Université de la Défense nationale) Voyez-vous des possibilités d’accroître la coopération entre militaires dans la région Asie-Pacifique ?
A. Je vois la France comme une nation du Pacifique puisqu’elle a des territoires dans la région. Nous voulons donc participer à toutes les initiatives internationales de sécurité dans le Pacifique.

Q. (Michael Mosettig, PBS Online Newshour) Comment les nouvelles réductions du budget de la défense nationale française affecteront-elles les militaires ?
A. Je ne suis pas particulièrement préoccupé par les récentes coupes. Elles n’affecteront pas de manière significative les capacités de l’armée.

Q. (Stanislas Moussa-Kembe, ambassadeur de la RCA aux États-Unis) Quel est le rôle de l’armée centrafricaine dans les efforts visant à débarrasser le pays des mercenaires djihadistes et à désarmer les terroristes ?
A. Les mercenaires doivent partir. Et le souci de la sécurité collective en Afrique est d’éviter les poches de mercenaires dans les Etats voisins. En ce qui concerne le désarmement, des efforts plus importants doivent être faits et doivent être menés par le président de la RCA. L’armée centrafricaine doit être reconstruite pour qu’elle puisse jouer un rôle dans la sécurisation de la région.

5. Observation

Le ministre s’est adressé à une salle comble. Parmi la foule, il y avait des officiers militaires du Guatemala, de la République centrafricaine, des États-Unis et d’autres pays. Il y avait également un certain nombre de journalistes et de diplomates étrangers, y compris l’ambassadeur de la République centrafricaine aux États-Unis. Bien qu’aucune mention n’ait été faite du Maroc, directement ou indirectement, le ministre a affirmé que la France maintiendra une présence militaire en Afrique et il semble que ce rôle s’élargira à mesure que l’instabilité se poursuivra et s’étendra dans la région. Tout au long de l’entretien, le ministre a mentionné à plusieurs reprises que la France a dépensé beaucoup de sang et de trésor en Afrique au nom de la stabilité mondiale. Cette répétition, couplée à des allusions à un rôle croissant en Afrique, a souligné un message fort et agressif au monde que la France a et continuera à se battre et à servir de gardien de la stabilité régionale et mondiale. À un moment donné, ce message a été adouci en reconnaissant qu’il devrait y avoir un rôle civil dans la stabilisation de la région, axé sur les efforts humanitaires. Cependant, cela n’a été mentionné qu’après coup. Le discours était vague, mais le message est clair : la France maintiendra, dans un avenir prévisible, une présence militaire forte et en expansion en Afrique et agira comme une sauvegarde de la paix et de la sécurité mondiales.

https://franceintheus.org/IMG/pdf/CSIS-2.pdf