Le Maroc est le premier producteur mondial de haschich.Avec une production annuelle de plus de 100 000 tonnes de kif brut,il engendre,selon l’O.N.U,près de 10 milliards d’euros de revenu par an.
A titre de comparaison ,les exportations officielles du royaume Marocain ,en 2002,totalisaient 11 milliards .Le cannabis est la seconde ressource nationale,après le transfert des immigrés et bien avant les phosphates.Il s’agit d’un commerce très hiérarchisé qui ,selon l’O.G.D(observatoire géopolitique des drogues),aurait à son sommet des membres de la famille royale et des ministres.Des sites de production appartenaient directement au roi Hassan II.
Toute la culture du Kif est concentré dans le Rif,au nord du Maroc.Région rude,aux montagnes sauvages et accidentées,coupées de vallées encaissées et d’oueds aux eaux tortueuses,ce Maroc-la était autrefois le pays de la Siba(de l’insoumission).Toujours rebellle contre le pouvoir central,sous dévellopé,manquant d’infrastructures,avec la plus forte densité démographique(130h/km et 7 enfants par foyer),c’est tout le Rif,livré à lui meme qui vit de la contrebande et de la drogue.
Les zones de production traditionnelle sont apparues dès le VII siècle avec la conquete arabe et, en 1890 ,le sultan Hassan I donne l’autorisation de cultiver le kif à des tribus des Kétama et des Béni Khaled.,Autrefois limité à quelques vallées,on estime que les cultures ont atteint plus de 130 000 hectares,étant donné les revenus qu’elles procurent par rapport aux cultures vivrières.Mais cette extension détruit un écosystème déjà fragile(déboisement,surexploitation des sols par l’abondance d’engrais).
Les rapporteurs de L’O.N.U évalue que 2300 tonnes de résine de cannabis ,hors saisie douanière,ont été écoulées en Europe.Mais les grands bénéfices de ce trafic ne profitent pas au producteur mais aux mafias locales et étrangères,aux gros traficants,et à tous les acteurs des circuits de blanchiment et de corruption.
Alors quelle solution? L’O.G.D s’inquiète,la communauté Européenne finance des projets pilotes de culture de subsitution aléatoire, Mohamed VI lance des campagnes de répression avant tout médiatique.Légalisation,utilisation du chanvre à des fins médicinales ou industrielles,tourisme vert?…Le débat reste ouvert,aujourd’hu, et les affaires continuent.
Pascal Arnaud, 9 mars 2021
Be the first to comment