« La Mocro Maffia » gangrène la société belge – Belgique, Pays Bas, trafic de drogue, cocaïne, Mocro Maffia, Maroc
Trafic de cocaïne : « La Mocro Maffia » (la mafia marocaine) gangrène la société belge et ravage la ville d’Anvers
Dans une enquête sur le trafic de drogue dure cocaïne) dans les milieux marocains en Belgique, aux Pays-Bas et aux Emirats arabes unis, refuge doré des barons de cette maffia, nommée « la Mocro Maffia », le quotidien belge Le Soir, s’alarme des méfaits de ces grands criminels sur la société belge et s’insurge sur la protection dont ils jouissent à Dubaï, où ils se sont installés pour blanchir leurs argent sale, dans l’impunité tout en poursuivant leurs sales affaires dans le plat pays de Jacques Brel.
Le média rapporte cependant, que pour combattre cette maffia dangereuse, « la Belgique a conclu un accord inédit avec les Émirats arabes unis, refuge de barons de la drogue anversois ». Le Soir entame cet article fort instructif ainsi : « Dubaï, eldorado des stars de la téléréalité. Dubaï, lieu touristique de tous les gigantismes.
Dubaï, repère sûr des… barons de la drogue ». et de poursuivre : « Depuis plusieurs années, des trafiquants échappent aux autorités belges ou néerlandaises en s’envolant pour la ville des Émirats arabes unis (EAU). Sur place, ils écoulent leurs millions sans craindre la case prison et les font fructifier en investissant, notamment, dans l’immobilier local. Appartements ultra-luxueux, grosses cylindrées, prostituées du monde entier : ces gros bonnets, chaînes en or et tatouages du « Parrain » pour certains, s’éclatent et gèrent leurs activités illégales à distance, parfois au bord de la piscine à débordement ».
Cela posé, le journal déplore que jusqu’à présent, « aucun accord d’extradition n’existait entre les EAU et la Belgique », précisant que le 9 décembre courant, « un deal historique » a été trouvé entre le ministre belge de la Justice et le gouvernement émirati.
« Cette entraide pénale planait depuis plusieurs mois. Le dossier Sky-ECC a permis de remonter la piste de plusieurs barons anversois de la drogue cachés aux EAU. En démantelant une messagerie cryptée utilisée pour le trafic de stupéfiants, les enquêteurs de la police fédérale en ont dévoilé ses ramifications belges. Selon Interpol, le port d’Anvers sert de « porte d’entrée » à la cocaïne vendue partout en Europe. Toujours est-il que sept personnes sous le coup d’un mandat d’arrêt international émis par la justice belge se trouveraient à Dubaï. Et d’autres mandats identiques devraient se multiplier », écrit Le Soir.
Depuis le mois de mars, marqué par de grosses opérations policières sur le sol belge, « les petites mains ont fait leurs valises et ont suivi les gros bonnets » déjà bien installés aux EAU, indique une source policière belge citée par le journal. « Ces trafiquants visés par les autorités belges renvoient notamment à un nom qui fait froid dans le dos : la « Mocro Maffia».
L’une des cibles de cet accord d’extradition serait le Belge Nordin El Hajjioui, dit « Dikke Nordin van den Dam ». Il serait un des pontes actuels de la « Mocro Maffia », précise-t-il. « Éclatée, cette organisation criminelle compte des dizaines de filières de distribution de cocaïne et de drogues de synthèse, implantées autour des ports d’Anvers et de Rotterdam, ajoute-t-il. « Les auteurs sont principalement issus du Maghreb.
Mocro renvoie d’ailleurs, péjorativement, à leurs origines marocaines. Le surnom de mafia s’explique par la sous-culture développée parmi eux. Ils se réfèrent volontiers aux côtés folkloriques de la mafia italienne », indique François Farcy, fin limier (belge) du crime organisé. « Leurs activités ont débuté dans les années 1990, inondant le marché européen de cannabis venu de la région du Rif. Puis, certains se sont intéressés à une marchandise illégale autrement plus rentable, la cocaïne.
La « Mocro Maffia » a su s’imposer comme l’un des acteurs majeurs de la circulation de poudre blanche. Aujourd’hui, elle contrôlerait un tiers du trafic européen. Ce n’est pas une mafia au sens criminologique. Ce groupe n’en épouse pas les caractéristiques. Le gang ne maîtrise aucun territoire précis, n’a ni culture spécifique ni histoire ancienne », pose Letizia Paoli, professeure de criminologie, cité par le média.
« Les mafias traditionnelles tentent habituellement de rester sous les radars, car la violence nuit à leurs intérêts : La violence est utilisée aujourd’hui par la Mocro Maffia, gang émergent, pour essayer de s’acheter une position préférentielle dans la hiérarchie criminelle». Evoquant la « Mocro Maffia », Le Soir affirme que partout où elle passe, elle « impose le règne de la terreur. Dans certains quartiers d’Anvers, on ne compte plus les attaques à la grenade, pour intimider ». Et de rappeler qu’en 2018, la Gazet van Antwerpen révélait que le « milieu » avait distribué un étonnant… flyer sur les pare-brise et dans les boîtes aux lettres anversoises. Titré « Dood aan informaten » – mort aux informateurs –, il contenait les noms de neuf indics de la police. Cette menace rappelle le slogan de la « Mocro Maffia » : « Wie praat gaat. » (Celui qui parle meurt).
« Et puis, quand le business prend le dessus, il y a des règlements de compte entre eux », ajoute François Farcy. Jusqu’à présent, les rivalités auraient causé la mort d’une trentaine de personnes, jugées comme « actives » au sein de l’organisation. Qualifiée de « danger public », la « Mocro Maffia » ne gère pas ses problèmes qu’en interne, estime le journal. « Des figures publiques ont été touchées chez nos voisins (les Pays-Bas). En juillet, le journaliste d’investigation Peter R. de Vries est abattu dans une rue animée d’Amsterdam. Deux ans plus tôt, l’avocat Derk Wiersum, qui défendait un repenti, subissait le même sort. Un crime imputé à Ridouan Taghi, chef de gang.
Le Néerlandais a été arrêté en 2019 à… Dubaï. Son procès est en cours depuis mars. Et même incarcéré, Ridouan Taghi fait trembler les autorités. Depuis septembre, la police néerlandaise a relevé le niveau de protection autour du Premier ministre Mark Rutte. La crainte d’un attentat perpétré par la mafia marocaine de la drogue est réelle », écrit encore le média. A la question si de tels règlements de compte sont possibles en Belgique, le policier estime qu’en termes de violence, ce groupe criminel ne recule devant aucune limite. « Ils brassent des millions dans le trafic de cocaïne et sont prêts à tout pour défendre leur bifteck. En Belgique, s’ils se sentent vraiment coincés par un juge d’instruction, un avocat ou un journaliste…», souligne-t-il. Selon le journal, la « Mocro Maffia » n’est pas le seul cartel dans le viseur des enquêteurs locaux. « On essaie d’exploiter au maximum nos indices pour les affaiblir », ajoute le chef de la police judiciaire fédérale à Liège. Pour Letizia Paoli, : « On peut empêcher la consolidation de larges groupes criminels ou garder sous contrôle la corruption et la violence, mais il est impossible de réduire le flux de drogues qui arrive en Europe. Croire l’inverse paraît irréaliste ». Ainsi, la Mocro Maffia a encore de beaux jours devant elle….
A.M.
L’Evénement, 15/12/2021
#Maroc #Trafic_drogue #Belgique #PaysBas #Cocaïne #Mocromafia
Be the first to comment