Très présent dans l’industrie pétrolière et gazière algérienne, le groupe italien ENI se déleste d’une partie de ses actifs. Précisément ceux qu’il détient dans les réseaux de transport de gaz à partir de l’Algérie. ENI vient en effet de céder près de la moitié (49,9 %) de ses parts « dans des gazoducs stratégiques algériens » à l’autre groupe italien Snam, basé à Milan, ont annoncé hier ces deux groupes dans un communiqué conjoint. Le « montant de la transaction s’élève à 385 millions ’euros », selon la même source.
Les gazoducs concernés sont le Trans Tunisian Pipeline Company (TTPC, gazoducs onshore qui relient la frontière algéro-tunisienne à la côte de la Tunisie sur la Méditerranée) et le Transmediterranean Pipeline Company (TMPC, gazoducs offshore qui relient la côte tunisienne à l’Italie). Selon les deux compagnies, la transaction « permet de réaliser des synergies entre les compétences respectives d’Eni et Snam sur une voie stratégique pour la sécurité des approvisionnements de gaz naturel en Italie, favorisant les initiatives potentielles de développement dans le secteur de l’hydrogène en provenance d’Afrique du Nord ». Mais le principal motif de la cession est la volonté d’ENI de dégager des fonds à consacrer à ses projets dans la transition énergétique. « Cette opération nous permet de libérer de nouvelles ressources à employer dans notre parcours de transition énergétique, tout en maintenant avec Snam la gestion d’une infrastructure stratégique pour la sécurité des approvisionnements à notre pays », a indiqué Claudio Descalzi, directeur-général d’Eni. Le groupe italien s’est fixé comme objectif de réduire de 80 % les émissions de gaz à effet de serre de ses produits énergétiques d’ici à 2050 et d’atteindre la neutralité en émission de carbone dans la production et l’exploration d’ici à 2030. L’Algérie est le deuxième fournisseur de gaz de l’Italie. En 2020, l’Algérie a exporté vers l’Italie un volume de gaz de 14,8 milliards m3, soit une progression de 12 % par rapport à 2019, avait indiqué Sonatrach en février dernier. Le gaz algérien est également acheminé par gazoducs vers l’Espagne. Le 1er novembre dernier, l’Algérie a décidé de fermer le gazoduc Maghreb-Europe (GME) qui fournit la péninsule ibérique via le Maroc. L’acheminement se fait désormais par l’autre gazoduc qui relie directement l’Algérie à l’Espagne, le Medgaz, dont les capacités devraient être renforcées.