Le dernier discours du roi du Maroc, prononcé à l’occasion de l’anniversaire de la fameuse «marche verte» et dans lequel il accusait l’Algérie d’être responsable du blocage de l’Union du Maghreb, ne semble pas être du goût des hauts responsables politiques algériens, visiblement irrités au plus haut point.
C’est en tous cas ce que l’on comprend aisément en lisant le quotidien El Watan. «Un haut responsable algérien» qui a requis l’anonymat, cité par ce journal déclare : «Nous le disons calmement, sans virulence et loin d’un ton réquisitorial auquel on nous a habitué, c’est bien le Maroc qui a torpillé le processus de normalisation des relations entre nos deux pays, alors que nous étions engagés dans une dynamique constructive visant à assainir nos relations bilatérales».
Pour ce responsable qui confesse que l’Algérie était prête à aller au bout de la normalisation avec la réouverture des frontières terrestres, les Marocains ont pêché par défaut de «sincérité et de bonne foi». Ce qui est déplorable aux yeux de ce haut responsable.
«Malheureusement au cours des derniers mois et au moment même où l’échange de visites ministérielles avait atteint une vitesse de croisière, nous nous sommes aperçus que nos voisins marocains ont multiplié les reniements en s’engageant dans des actions incompatibles avec l’esprit de rapprochement publiquement revendiqué».
La déception des responsables algériens, selon ce responsable est fondée sur trois aspects qui trahissent la mauvaise foi du Makhzen marocain.
Primo, «l’infiltration massive» de la drogue «qui n’a jamais connu une telle ampleur», si bien que ce responsable soupçonne le régime marocain d’encourager l’exportation de ce produit vers l’Algérie.
Secundo, la trêve médiatique revendiquée par Alger comme un préalable à l’assainissement des relations, na pas eu lieu ajoute encore ce responsable qui déplore les campagnes médiatiques incessantes contre l’Algérie. En dépit «des promesses réitérées des officiels marocains, elle a même connu une rare virulence que rien ne justifie».
Tertio, le dossier du Sahara occidental. Là aussi, les Marocains n’auraient pas joué franc jeu à en croire ce responsable qui s’est exprimé sur les colonnes d’El Watan. «Nous étions convenus de laisser l’ONU le soin d’assumer ses responsabilités, selon la doctrine et conformément à la légalité internationale».
Sur la base de tout cela, ce responsable en arrive à la conclusion que la volonté de normalisation des relations n’existe pas dans les faits, chez nos voisins. «En vous disant tout cela, vous comprendrez que les appels à un nouvel ordre maghrébin, fait de solidarité, de complémentarité, d’intégration relèvent du discours, car malheureusement dénués de la sincérité, de l’engagement et la bonne foi de l’action», conclut-il avec regret.
Source: Algérie 1,09/11/2012