UA : L’Algérie refuse l’expulsion de la RASD

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Après le ministre des affaires maghrébines, de l’Union Africaine et de la Ligue des Etats Arabes, c’est au tour du Premier Ministre, Abdelmalek Sellal, et de son ministre des Affaires étrangères, Ramtan Lalamra, de rejeter les conditions marocaines.

S’exprimant en marge de la clôture de la session de printemps du Parlement, le Premier ministre a indiqué que l’Algérie ne s’oppose à l’adhésion du Maroc à l’UA, mais refuse de soumettre cette adhésion à des conditions. « Nous n’avons aucun problème si le Maroc veut adhérer à l’UA. Mais le retrait de la RASD est impossile. Il ne faut pas oublier que la RASD est un membre fondateur de l’UA. Si le Maroc veut adhérer sans conditions, il n’y a aucun problème », a lancé M. Selllal. Il rappelle que l’Algérie a adopté, dès le début du conflit conformément aux résolutions de l’ONU. Selon l’orateur, le demande marocaine concerne une adhésion et non un retour à l’UA. « Il s’agit d’une adhésion et non un retour à l’UA. Il s’agir d’une adhésion et non d’un retour à l’organisation.

Le Maroc avait quitté l’Organisation de l’Unité Africain (OUA) et demande aujourd’hui d’intégrer une nouvele organisation qui est l’Union Africaine », a-t-il expliqué. Sur les relations algéro-marocaines, M. Sellal a souligné que « nous n’avons aucun problème avec le peuple marocain ni avec le Maroc de manière générale (…) Il y a des dossiers bilatéraux. Si le Maroc veut qu’on les ouvre, il est le bienvenu ».

Toujours en marge de la clôture de la session de printemps du Parlement, le ministre des Affaire étrangères, Ramtane Lamamra, s’est exprimé sur la demande marocaine d’intégrer l’organisation panafricaine. « Le Maroc doit se soumettre au pact constitutif de l’Union Africaine s’il souhaite intégrer cette organisation », a-t-il déclaré. Il a ajouté que le Maroc « ne peut imposer des conditions » pour un éventuel retour au sein de l’organisation.

« La RASD est un membre fondateur de l’organisation et l’intégration de l’UA obéit à des mesures bien précises auxquelles le Maroc doit soumettre », a-t-il précisé. Mercredi passé, c’est le Ministre des affaires maghrébines, de l’Union Africaine et de la Ligue des Etats Arabes, Abdelkader Messahel, qui est onté au créneau pour souligner qu’un pays ne peut pas demander son adhésion à l’UA avec des conditions. Pourquoi alors cette montée au créneau de la diplomatie algérienne?

Si dans sa lettre à la 27e session ordinaire des Chefs d’Etat et de gouvernement de l’UA, réunis les 17 et 18 juillet à Kigali (Rwanda), le roi du Maroc a juste demandé à l’UA d’adopter une position de neutralité par rapport à la question sahraouie, il semble que dans les coulisses, le royaume s’adonne à une forme de chantage et conditionne son retour à l’organisation africaine par la suspension de la RASD.

Jeudi, au moment où les responsables algériens exprimaient leur rejet des conditions marocaines, le ministre des affaires étrangères de ce pays, Salaheddine Mezouar, informait que le Maroc compte déposer très prochainement auprès de l’UA sa demande officielle d’intégration, et ce, dans le cadre d’une procédure « normale ». « La réintégration du Maroc est une question de temps, la suspension de la RASD est aussi une question de temps », a-t-il affirmé lors d’une conférence de presse.

Le Temps, 23 juillet 2016

Sahara occidental: Le Maroc appelé à respecter ses engagements
Samir M etPublié dans Le Temps d’Algérie le 11130
La récente réintégration du Maroc à l’Union africaine a été faite sous la contrainte, a estimé le ministre sahraoui des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Salek.

Ce dernier a soutenu que «le Maroc a été contraint d’accepter ce qu’il avait précédemment rejeté, pour adhérer à l’Union africaine (UA)». Jeudi, le ministre sahraoui a appelé une nouvelle fois le Royaume chérifien à respecter ses engagements et se conformer à la légalité internationale pour permettre la décolonisation de la dernière colonie en Afrique. Intervenant lors du forum du journal (sahraouie) Sahara Libre, M. Ould Salek a expliqué que «toutes les tentatives du Maroc, d’exclure la République sahraouie, ont été vouées à l’échec en raison de la solidité de la position de l’Union africaine en faveur du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance et la résistance du peuple sahraoui pour faire aboutir ses droits légitimes». Cité par l’Agence sahraouie (SPS), il rappellera, en outre, que «le Maroc, en signant l’acte constitutif de l’Union africaine, a officiellement reconnu ses frontières internationalement reconnues».

Le ministre des Affaires étrangères Sahraoui a souligné que le Maroc est tenu à respecter ses engagements et se conformer à la légalité internationale pour permettre la décolonisation de la dernière colonie en Afrique.
Le conseil de sécurité se réunit le 22 février
Ces déclarations interviennent à la veille d’une importante réunion du Conseil de sécurité de l’ONU, ce 22 février. La situation au Sahara occidental, dont le processus de paix est à l’arrêt depuis 2012, sera au menu des discussions, apprend-on auprès du représentant du Front Polisario aux Nations Unies, Ahmed Boukhari, cité par l’APS.

La réunion, prévue à huis clos, a été programmée à la demande de l’Uruguay, membre non permanent du Conseil de sécurité, a-t-il fait savoir. L’organe onusien a convié à ce titre le département des opérations de maintien de la paix pour faire le point sur la situation au Sahara occidental occupé, une réunion qui intervient dans un contexte de blocage par le Maroc de toute initiative visant une solution pacifique du conflit.

Le représentant du Front Polisario a lancé un appel au Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guteress, pour «s’engager le plutôt possible dans le règlement de ce conflit afin de garantir le respect des résolutions de l’ONU et de sa mission pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso)».

Boukhari a mis en garde contre «la stratégie (vous êtes avec moi ou contre moi) menée par le Maroc pour intimider le secrétaire général de l’ONU». Mardi, le représentant du Front Polisario a déclaré à l’association des correspondants de presse de l’ONU que «le processus de paix a été minée, et la Minurso a été l’une des victimes» de ce blocage. Il a ajouté que l’envoyé spécial du Secrétaire général de l’ONU était toujours entravé dans sa liberté de mouvement, empêché par le Maroc de reprendre la médiation entre les deux parties du conflit. «J’espère que si le Maroc est prêt et qu’il ne s’adonne pas à un jeu à travers un agenda caché avec son adhésion à l’Union Africaine (UA), cela peut contribuer à revigorer le processus de paix au niveau des Nations Unies», a-t-il dit.

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