Maroc, Sahara Occidental, Algérie, Occident, Israël, normalisation,
par Rabah Toubal*
Profitant de l’offensive entreprise par l’administration Trump, dans le cadre de son «plan Abraham» lancé, il y a quelques années, en direction des pays arabes pour normaliser leurs relations diplomatiques avec Israël, en contrepartie de promesses économiques et financières vaporeuses, le roi Mohammed 6 avait obtenu contre la sienne, le soutien officiel par les Etats-Unis d’Amérique et Tel-Aviv aux thèses de la «marocanité du Sahara Occidental, développée par le Maroc.
Sous la pression conjointe de Washington et de Tel-Aviv, l’Espagne a emboîté le pas à ces deux pays pour entériner cette option.
Par ailleurs, toutes sortes d’influences sont actuellement exercées sur le SG de l’ONU, le Portugais M. Antonio Guterres, pour apporter la bénédiction de cette organisation internationale à ce plan dont le modus operandi et l’évolution ont été complètement remis en question après le déclenchement de la guerre russo-ukrainienne, en mars 2022, que l’Occident et son bras armé l’OTAN n’ont rien fait pour l’éviter. Bien au contraire !
Ils sont co-responsables de ses conséquences désastreuses sur l’équilibre géostratégique du monde et la paix et la sécurité internationale car leur alignement diplomatique sur les provocations répétées et les positions extrémistes du gouvernement ukrainien et leur assistance militaire massive font peur à la majorité des pays des cinq continents, qui désapprouvent cette montée dangereuse d’arrogance et de mépris de l’Occident, sous la houlette d’une Amérique guerrière, en mal de conquêtes.
C’est cette évolution imprévue de la situation mondiale et la guerre froide subséquente, notamment contre la Russie et la Chine principalement visées par les pays occidentaux, en plus de la détérioration visible à l’œil nu, de l’état de santé du monarque Mohammed 6 et les risques certains de plonger le royaume dans une crise politique, économique et sociale, qui l’ont poussé à pratiquement sommer, samedi 20 août 2022, dans le discours prononcé à l’occasion de la «fête de la Révolution du roi et du peuple», «certains pays, qui comptent parmi nos partenaires traditionnels ou nouveaux, dont les positions sur l’affaire du Sahara sont ambiguës à clarifier et à revoir le fond de leur positionnement, d’une manière qui ne prête à aucune équivoque».
Le long discours, prononcé à l’occasion de la fête du trône, le 31 juillet 2022, dans lequel le roi Mohammed 6 cherche à vendre à notre pays le fait accompli de ses thèses et les récentes déclarations enflammées contre notre pays du président de l’Association des oulémas musulmans, le cheikh Ahmed Raïssouni, certainement effectuées avec le feu vert du palais royal, qui demande aux oulémas marocains «à marcher sur Tindouf pour la libérer», procèdent également de cette logique d’une peur certaine de l’avenir et donc de clore le plus tôt possible ce dossier.
Les uns après les autres, les BRICS et même les pays du G20 et la majorité des pays sont de plus en plus excédés par les agissements néo-coloniaux et néo-impérialistes des pays occidentaux, dont le soutien inconditionnel aux régimes ukrainien et taïwanais, entre autres, et des initiatives comme celles de «Jérusalem capitale de l’Etat hébreux» ou celle relative à la «marocanité du Sahara Occidental», qui incarnent les abus démentiels de l’Occident, dont les valeurs politiques, sociales et morales sont de plus en plus contestées en son sein et ailleurs dans le monde.
En tout état de cause, le camp des pays, qui comme le nôtre, ont résisté à ces aberrations, ne fera que s’élargir et se renforcer pour tempérer les ardeurs malsaines, cupides et obstinées d’un Occident malade, plus que jamais violent et dangereux, qui ne ménage aujourd’hui ni individus ni peuples.
En conclusion, pour paraphraser les célèbres paroles d’un diplomate et homme politique algérien, M. Réda Malek, en l’occurrence, un des grands négociateurs des Accords d’Evian, je dirai : «Le doute est en train de changer de camp».
Les idéaux et principes respectés finiront par triompher un jour ou l’autre, et l’Algérie, fidèle aux valeurs universelles de sa glorieuse révolution du 1er novembre 1954, n’a jamais cessé de soutenir les causes justes.
*Diplomate à la retraite et écrivain
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