France, Algérie, Emmanuel Macron, Abdelmadjid Tebboune,
Le Président français a achevé sa visite en Algérie hier samedi avec la signature d’un nouveau «partenariat renouvelé» et la promesse d’un nouveau départ des relations algéro-française. Le Président de la république, Abdelmadjid Tebboune, s’est exprimé à la fin de la visite dans un point de presse qualifiant la visite de « très réussie »
Abdelmadjid Tebboune : «Une visite très réussie qui a remis beaucoup de choses à leur place»
Intervenant lors d’une conférence de presse commune au salon d’honneur de l’aéroport Houari-Boumediene, juste avant le retour de la délégation française conduite par le président français Emmanuel Macron, le président Abdelmadjid Tebboune dira : «Avec le président Macron, il nous a paru nécessaire d’exprimer, nous-mêmes, les résultats de cette visite excellente, nécessaire et utile pour la relation entre nos deux pays. Je pense que c’est une visite très réussie qui a remis beaucoup de choses à leur place et qui a permis un rapprochement qui n’aurait pas été possible s’il n’y avait pas la personnalité même du président Macron. Et je le remercie de cette visite», référence faite à certains lobbys dénoncés déjà par Tebboune, qui font tout pour torpiller les efforts de nos deux nations à avancer et aller de l’avant.
«La commission sera composée d’historiens, presque apolitique»
Sur la question de l’histoire et la mémoire, le président Tebboune annoncera : «Nous nous sommes mis d’accord sur la mise en place d’une commission d’historiens, presque dépolitisée, pour traiter de la mémoire selon l’histoire, et non pas sur le plan politique. Je pense que la commission pourrait être installée dans les 15-20 jours qui suivent. Sur le temps qui leur est imparti, nous avons parlé d’une année, moins peut-être, si le travail est terminé avant, ou plus si le travail le demande, et ce sera tant mieux car les bonnes choses prennent du temps.»
«L’Algérie défendra toujours l’Afrique»
Sur les actions communes, il ajoutera : «Nous nous sommes entendus sur l’avenir qui nous concerne tous les deux, la France en tant que première puissance européenne au sein du Conseil de sécurité et membre très influent, et l’Algérie en tant que l’une des premières puissances africaines. Nous allons agir ensemble dans beaucoup de domaines, en dehors de l’Algérie et de la France, dans l’intérêt de l’Afrique que nous défendons toujours, et dont la France est assez proche. Je pense que ce rapprochement va nous permettre d’aller très très loin.»
«Une première qui augure d’actions communes»
Le président algérien ne manquera pas de mettre en relief l’implication des responsables sécuritaires dans cette visite en relevant : «Et vous aurez noté, du moins pour la presse algérienne, que c’est la première fois depuis l’indépendance de l’Algérie qu’une réunion s’est faite avec la présence des deux présidents et de tous les services de sécurité, y compris l’armée des deux côtés. Cela augure d’une action commune dans l’intérêt de notre environnement géopolitique.»
Emmanuel Macron : «Beaucoup reste à faire»
«Nous avons passé quelques jours forts et émouvants, et nous avons construit les fondements de ce qui est à venir. Nous avons complété les dispositifs déjà existants par un haut conseil que nous tiendrons, l’un et l’autre, et nous allons suivre la relation et son évolution. Nous avons tenu, hier (NDLR : vendredi), et pour la première fois, une réunion des chefs d’état-major et des directeurs compétents sur les questions de sécurité et les questions militaires qui étaient extrêmement importantes pour nos deux pays, pour la coopération à la fois régionale et mondiale, et nous avons, à travers cette déclaration, jeté les bases sur plusieurs questions de coopération nouvelle», dira d’emblée Macron.
«Ouvrir les archives et traiter les sujets sensibles»
Sur la question mémorielle, le président français dira : «Sur les questions de mémoire ô combien importantes, nous avons décidé, pour la première fois aussi, de mandater ensemble des historiens, d’ouvrir les archives et traiter tous les sujets sensibles de part et d’autre. Nous en tirerons les conséquences sur la base d’un travail scientifique. Nous avons aussi décidé, sur le plan économique, technologique, de l’innovation, de l’énergie, de la culture, du sport et de tant d’autres sujets, de bâtir ce nouveau partenariat pour la jeunesse, et de le faire avec plusieurs sujets qui sont nommément spécifiés dans cette déclaration commune.»
«Permettre à nos compatriotes de pouvoir circuler plus facilement»
«Sur les sujets de mobilité, si sensibles, tant de nos binationaux, de nos diasporas et de nos compatriotes de part et d’autre de la Méditerranée, je crois que nous avons clarifié les sujets, avec la volonté partagée de traiter les questions de sécurité et de lutter contre tous les trafiquants, et en même temps de permettre à tous ceux et celles qui ont une activité, un cœur, des envies et des ambitions des deux rives de pouvoir circuler plus facilement. Maintenant, ce qu’il nous reste à faire est plus sérieux, et nous nous sommes dit, avec Monsieur le président, que c’est que ce nous allons scander les prochains mois, d’abord dans les prochaines semaines avec une réunion des premiers ministres et des membres du gouvernement qui se tiendra ici même en Algérie, puis des visites bilatérales pour scander cet agenda», explique le président français, qui conclut par ces mots : «Nous allons œuvrer, avec toutes celles et tous ceux qui sont présents dans cette salle, à ce que l’intimité se renforce en ayant un dialogue permanent sur tous les sujets, y compris les sujets qui, parfois, nous ont empêchés d’aller de l’avant, notamment ceux de la mémoire et de l’histoire qui revenaient sans cesse. Nous avons un passé commun, il est complexe, douloureux, et il a pu parfois comme empêcher de regarder l’avenir. Nous vivons un moment unique qui, je l’espère, va nous permettre de regarder ce passé avec beaucoup d’humilité, volonté de vérité, mémoire et histoire.»
B. A.
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