Algérie, France, Emmanuel Macron,
La visite du président français s’inscrivait sous le signe du « voyage-test » tant les enjeux étaient importants, du côté français surtout, avec les conséquences désastreuses pour toute l’Europe de la guerre en Ukraine. Il s’agissait pour l’Élysée de retrouver sa place de partenaire privilégié, de convaincre l’Algérie que le présent quinquennat sera meilleur que le précédent et que les relations entre Alger et paris vont désormais s’inscrire sous le sceau du partenariat gagnant-gagnant, loin des relations passionnelles du passé et des velléités de l’ancien colonisateur.
Est-ce que la visite a atteint tous ses objectifs de part et d’autre ? Il est certainement trop tôt pour en disserter ; alors tenons-nous en aux faits et aux déclarations. Déjà il y a eu une importante réunion des responsables des services de sécurité des deux pays, à laquelle ont pris part les deux présidents. Ce qui peut signifier beaucoup en ce moment précis.
Dans sa déclaration en conférence de presse, le président Algérie a souligné avoir évoqué avec son homologue français « tous les volets ayant trait à la coopération bilatérale et les moyens de la renforcer, en vue de servir les intérêts communs de nos deux pays et de garantir à nos relations, tous domaines confondus, un élan qualitatif à même d’assurer une consécration de la nouvelle orientation que nous avons convenue d’ancrer ». En grosses lignes, cela voulait dire « un partenariat global d’exception conformément aux principes du respect et de la confiance mutuels, et de l’équilibre des intérêts entre les deux États ».
Le côté pratique, concernant l’économie, le commerce et les échanges, a été laissé aux mains de la prochaine échéance bilatérale, notamment le Comité intergouvernemental de haut niveau (CIHN), le Comité mixte économique franco-algérien (COMEFA) et le Dialogue stratégique algéro-français, tout en intensifiant les échanges de visites, à tous les niveaux, entre les responsables des deux pays ».
La signature de 5 accords entre l’Algérie et la France, sur le partenariat et la coopération avec l’Institut Pasteur, un partenariat scientifique entre les ministères de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, un accord entre les deux Gouvernements, et enfin, un protocole d’intention entre le ministère algérien de la Jeunesse et des Sports et le ministère français des Sports, des Jeux Olympiques et Paralympiques. Comme on peut le voir, hormis la réunion des hauts responsables des services de sécurité, pour les autres volets, ce n’est pas encore du « lourd ».
Sur le plan régional et international, il ne pouvait y être question d’ignorer les dossiers qui font l’actualité, l’Ukraine, la Libye, le Mali, le Sahel et le Sahara Occidental, « qui requièrent des efforts conjugués à même de consolider la stabilité dans la région ». Soit autant de sujets qui exigeaient de clarifier sa position de manière claire.
De toute évidence, C’est sur le terrain que se confirmera l’avancée algéro-française ; mais il est certain que Macron a fait un pas vers la réconciliation. Reste à vérifier ses promesses sur le terrain…
L’Express, 28/08/2022
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