Macron en Algérie. Une visite et des dossiers importants

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Au-delà du devoir de mémoire et du gaz, Macron, annoncé en Algérie à partir du 25 août, devra également œuvrer à concilier les rapports tendus depuis ses déclarations sur l’histoire d’Algérie et rapprocher les points de vue sur des questions géostratégiques en commun. L’Elysée n’a pas encore confirmé le calendrier mais la date du 25 et du 26 août aurait fuité certains cercles officiels. Des deux côtés de la rive, on espère que cette visite du président français à Alger qui est en préparation en haut lieu, soit un «succès», après les tensions diplomatiques entre les deux pays en 2021.

Les deux présidents évoqueront la circulation de leurs ressortissants entre les deux rives sachant que Paris avait réduit sensiblement les visas accordés aux Algériens. Les questions mémorielles reviendront aussi mais à la différence que Macron qui a relancé ce chantier lors de son premier mandat, ne développe pas la même vision que celle pour le Rwanda. Il y aura évidemment les questions sécuritaires sur le plan régional comme celles du Mali et de la Libye. Paris qui a perdu son influence au Mali, appuie les accords d’Alger sur la pacification de la bande du Sahel et l’instauration de la paix. Ils échangeront aussi sur les questions internationales, à leur tête la crise ukrainienne et la coopération en matière de gaz notamment.

Des sources bien informées ont révélé que le président français, Emmanuel Macron, effectuera une visite officielle en Algérie le 25 août, à la tête d’une importante délégation ministérielle, conduite par Catherine Colon, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, en plus d’autres responsables gouvernementaux. La visite de Macron revêt une grande importance, au vu des dossiers épineux qui devraient être mis sur la table des discussions entre les deux pays, de la nature des relations bilatérales aux relations économiques et aux dossiers internationaux, en passant par la mémoire et le dossier des peuples.

Au vu des relations tendues que connaît l’axe Paris-Alger, les deux parties s’emploieront, dans un premier temps, à restaurer la chaleur des relations bilatérales, après la période de blocage qui les a caractérisées en raison des propos du président Macron offensants pour l’histoire de l’Algérie, qui ont poussé l’Algérie à rappeler son ancien ambassadeur à Paris, Antar Daoud, pour consultations.

Dans ce contexte, la visite de Macron vise, avant tout, à consolider ou rétablir la confiance entre les deux pays, avec la nécessité du plein respect de leur souveraineté, tout en traitant du principe d’égalité. Le rétablissement de la chaleur des relations algéro-françaises et le dépassement de l’étape de l’enlisement, passeront inévitablement par l’ouverture du dossier de la mémoire que l’Algérie attend du président Macron pour faire des pas vers l’Algérie, durant son second mandat, sachant que le président Tebboune attache une grande importance à ce dossier, car il a précédemment affirmé que la qualité des relations entre l’Algérie et la France est liée au traitement du dossier de la mémoire qui est bloqué depuis des décennies.

Les questions liées à la révolution éditoriale font partie des dossiers qui troublent la paix des relations algéro-françaises en raison de l’intransigeance de la partie française et de sa réticence à prendre des mesures concrètes et sérieuses, notamment en ce qui concerne la question des archives et des indemnisations liées au nucléaire : explosions dans le sud algérien et le reste des dossiers liés à la mémoire.

Le troisième dossier qui sera abordé lors du voyage du président français, est lié à la circulation des personnes et à la recherche de solutions au problème des visas. Les scientifiques ont déclaré que Paris avait décidé de réduire d’environ 50% le quota de visas accordés aux Algériens, car plus de 32.000 demandes de visas ont été rejetées en 2021, selon le site «Schengen Visa Info», et qu’en réponse, au refus de l’Algérie de coopérer dans le domaine de l’expulsion des clandestins, selon le scénario de Paris, auquel l’Algérie avait auparavant menti en totalité et en détail.

Un autre chapitre des relations algéro-françaises liées aux affaires économiques sera ouvert à nouveau à cette occasion pour étudier la raison de la coopération, notamment dans la partie liée aux investissements français en Algérie et à la coopération dans le domaine de l’énergie, sachant que les investissements français ont beaucoup diminué ces dernières années en faveur d’autres puissances économiques comme la Chine, la Turquie, l’Italie.

Faire avancer le partenariat économique entre Paris et l’Algérie nécessite l’activation d’un comité gouvernemental conjoint de haut niveau. Le niveau entre les deux pays qui ne s’est pas rencontré depuis 2017 où le Sommet d’avril 2021 a été annulé en raison de la «crise sanitaire» selon le gouvernement français, tandis que des sources ont révélé que le report est intervenu après que l’Algérie ait rejeté ce «Sommet», en raison de l’agenda affiché par le gouvernement français qui n’est pas à la hauteur de ce à quoi l’Algérie aspirait dans ses partenariats avec la France.

Le Carrefour d’Algérie, 18/08/2022

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