L’Iran et la chute du pétrole!

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Les cours du pétrole ont de nouveau brutalement reculé mardi, écrasés par le ralentissement économique en Chine mais surtout par la perspective de plus en plus palpable d’un accord sur le nucléaire iranien, qui libérerait presque instantanément des millions de barils, rapporte l’AFP. Le baril de brut se facture 93 dollars, son plus bas niveau depuis le début des hostilités. Un accord sur le nucléaire iranien pourrait conduire à la fin des sanctions selon le chef de la diplomatie iranienne, membre clef de l’OPEP. «Si nos propositions sont acceptées, nous sommes prêts à conclure (les discussions) et annoncer l’accord lors d’une réunion des ministres des Affaires étrangères », a indiqué le ministre iranien Hossein Amir-Abdollahian.

En cas de succès, «c’est la possibilité de voir un million de barils de plus par jour sur le marché», souligne l’analyste Robert Yawger, de Mizuho, et davantage à moyen terme. Au moment du retrait des Etats-Unis de l’accord originel, en 2018, l’Iran exportait environ 2,45 millions de barils par jour, selon le service de recherche du Congrès américain. Faute d’avoir pu exporter librement depuis quatre ans, le neuvième producteur mondial pourrait, en outre, libérer rapidement quelque 100 millions de barils déjà pompés.

«Si l’accord sur le nucléaire iranien est ressuscité, cela pourrait pousser les prix (du WTI) tout près de 80 dollars», avance, dans une note, Edward Moya, d’Oanda, relaye l’AFP. Haitham Al-Ghais, nouveau secrétaire général de l’OPEP, estime en tous cas que les marchés mondiaux du pétrole sont confrontés à un risque élevé de déficit d’offre cette année alors que la demande reste résiliente et que les capacités de production inutilisées diminuent.

«Nous marchons sur de la glace mince, si je peux utiliser ce terme, car la capacité de réserve se raréfie», a déclaré le dirigeant à ‘Bloomberg Television’. «La probabilité d’un squeeze est là».

Les craintes concernant le ralentissement de la consommation en Chine, où la consommation de carburant a chuté à son plus bas niveau en deux ans en juillet, et dans le reste du monde – qui ont fait baisser les prix du brut de 16% ce mois-ci – sont exagérées, selon le dirigeant.

Au sujet d’un éventuel accord avec l’Iran, il estime que la demande mondiale reste suffisamment saine pour absorber tout flux supplémentaire en provenance de la République islamique, à condition qu’il soit libéré de manière responsable et progressive».

Téhéran pourrait ajouter environ 1,3 million de barils par jour dans les six mois suivant un accord, selon l’Agence internationale de l’énergie.

Le Carrefour d’Algérie, 17/08/2022

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