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BAMAKO, Mali (AP) – Le ministre des Affaires étrangères du Mali accuse la France d’avoir été de connivence avec les mêmes extrémistes islamiques qu’elle a passé près d’une décennie à combattre jusqu’au départ de ses troupes plus tôt cette semaine, une allégation fermement démentie par le gouvernement français.
La lettre incendiaire envoyée au président du Conseil de sécurité de l’ONU est le dernier effort pour saper le soutien à la France, l’ancien colonisateur du Mali, à un moment où certains craignent que le départ de l’armée française ne permette aux militants d’intensifier leurs attaques.
Les dernières troupes françaises de l’opération Barkhane ont quitté lundi le Mali après une forte détérioration des relations avec le chef de la junte malienne qui a pris le pouvoir il y a deux ans.
« Le gouvernement du Mali dispose de plusieurs éléments de preuve que ces violations flagrantes de l’espace aérien malien ont été utilisées par la France pour recueillir des renseignements sur des groupes terroristes opérant au Sahel et leur larguer des armes et des munitions », a écrit le ministre des Affaires étrangères Abdoulaye Diop dans sa lettre à l’ONU.
Le gouvernement malien a demandé à l’ONU de « travailler pour que la République française cesse immédiatement ses actes d’agression contre le Mali ».
L’ambassade de France au Mali a vigoureusement démenti ces allégations dans un tweet publié mercredi.
« La France n’a évidemment jamais soutenu, directement ou indirectement, ces groupes terroristes, qui restent ses ennemis désignés à travers la planète », a tweeté l’ambassade.
L’armée française a refusé de commenter la lettre du ministre malien des Affaires étrangères, la qualifiant de « problème diplomatique et politique ».
En 2013, la France a mené une opération militaire pour chasser les extrémistes islamiques des principales villes du nord du Mali où les militants avaient pris le pouvoir et commencé à imposer des sanctions sévères aux civils qui violaient leur interprétation stricte de la loi islamique connue sous le nom de Charia.
Lorsque les troupes françaises ont libéré les villes du nord, elles ont été accueillies par de nombreux Maliens agitant des drapeaux français cousus à la main.
Les extrémistes, cependant, se sont regroupés dans les zones désertiques environnantes et ont continué à mener des attaques contre l’armée malienne et les casques bleus de l’ONU qui tentaient de stabiliser le pays. La violence des extrémistes a augmenté et s’est propagée plus au sud, près de la capitale. La frustration suscitée par les attaques a contribué à alimenter le soutien au chef du coup d’État qui a renversé le président démocratiquement élu du Mali il y a deux ans.
Le sentiment anti-français a également augmenté au milieu des attaques incessantes. Plus tôt cette année, la France a annoncé qu’elle retirerait ses troupes du Mali dans le cadre d’une réorganisation militaire dans la région. L’ambassade de France à Bamako a déclaré mercredi que 53 soldats français avaient été tués au cours des neuf années de présence militaire du pays.
« Leur mission était avant tout de lutter contre les groupes terroristes et, ce faisant, d’améliorer la sécurité des Maliens », a-t-il tweeté.
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Les rédacteurs d’Associated Press Edith M. Lederer aux Nations Unies ; Angela Charlton à Paris ; et Barbara Surk à Nice, France ont contribué.
AP
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