Maroc-Algérie: Quand le Makhzen lâche ses sbires

Maroc, Algérie, Ahmed Raïssouni, Tindouf, Mauritanie, Sahara Occidental,

Les attaques contre l’Algérie des sbires du Makhzen se répètent. Ils vont même crescendo dans l’agressivité. Rien n’arrêtera apparemment ces attaques qui attestent d’une rare animosité à l’égard de l’Algérie.

C’est carrément de la haine que déversent les sbires du roi contre un pays voisin. Cette fois-ci, cependant, on est encore allé trop loin de par la teneur dès les propos d’abord et du personnage qui en est l’auteur ensuite. En effet c’est un célèbre prédicateur marocain, qui préside de surcroît l’Union des oulémas musulmans, qui est monté au créneau pour remettre en cause la souveraineté territoriale de l’Algérie. Poussant le bouchon encore plus loin, ce prédicateur, qui porte le nom d’Ahmed Raissouni, n’a pas hésité un seul instant en appelant à la guerre entre les deux pays.

« Le peuple marocain est prêt à marcher sur Laayoune et Tindouf. Il est prêt à y rester des semaines entières », a-t-il dit notamment déclaré lors d’un entretien avec une chaîne de télévision locale alors qu’il était question de l’affaire du Sahara Occidental. Il a presque imploré le roi Mohamed VI de donner l’ordre aux marocains pour qu’ils entament cette marche en direction du territoire algérien.

Selon lui, les marocains étaient prêts à se « sacrifier » et à « se mobiliser » pour « marcher par millions sur Laayoune et Tindouf, si le roi le demande.» Dans la foulée, il s’en est également pris à un autre pays souverain, la Mauritanie en l’occurrence. « Le Maroc doit redevenir comme avant la colonisation européenne » en ajoutant que la question du Sahara est une « fabrication de la colonisation, tout comme la Mauritanie. »

Quelle mouche a piqué ce prédicateur qui se revendique comme un disciple de Allal El Fassi un ancien homme politique marocain qui rêvait de ce qu’il appelait le « Grand Maroc », dont les frontières s’étendent jusqu’au Sénégal et comprennent aussi de larges proportions du territoire algérien, à l’exemple de Tindouf et Bechar, voire même au-delà. Face à cette violente diatribe, l’Union internationale des Oulémas est vite sortie du silence pour dire que ces propos n’engagent que la personne de Raissouni et non l’organisation.

Ces graves propos ont été unanimement condamnés en Algérie. La classe politique et les organisations de la société civile ont dénoncé ce grave dérapage. Les partis du MSP et du mouvement El Bina, qui ont les mêmes affinités idéologiques comme Raissouni puisque proches de la Confrérie des frères musulmans, n’ont pas tardé à réagir. Le président du MSP, Abderazak Makri, a demandé à l’Union des Oulémas de démettre Raissouni non sans rappeler à ce dernier son appartenance au parti marocain du PJD qui était à la tête du gouvernement et qui a signé l’accord de normalisation des relations avec Israël.

En tout cas cette nouvelle attaque contre l’Algérie atteste, s’il en était encore besoin, de la poursuite de la dérive du Makhzen qui favorise la propagation de l’animosité et la haine à l’égard de l’Algérie . Cette féroce campagne est monté de plusieurs crans depuis la normalisation des relations avec Israël. C’est dire que les provocations du Maroc et ses sbires s’inscrivent dans une stratégie claire nette et précise.

Par : KAMAL HAMED

Le Midi libre, 17/08/2022

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