Maroc, crise socio-économique, Israël, normalisation, Ghaza, Palestine,
A bout de souffle, le Makhzen ne sait plus sur quel pied danser. Empêtrée jusqu’au cou dans une crise socioéconomique sans précédent, la monarchie multiplie les faux-fuyants et la fuite en avant dans l’espoir de trouver la parade pour calmer la rue, échaudée, celle dernière, notamment depuis la normalisation avec l’entité sioniste.
La précipitation de l’Etat à Rabat à se mettre sous l’aile de ses protecteurs sionistes illustre parfaitement le délitement qui désagrège ses structures. Sinon que dire des responsables marocains paradant avec officiers de l’armée bourreau sioniste, au moment même où des centaines de civils palestiniens, dont plusieurs enfants, croulaient à Ghaza sous les bombes ? Que dire aussi de la réaction honteuse du ministre marocain des Affaires étrangères, mettant sur le même pied d’égalité les résistants palestiniens et les criminels sionistes, si ce n’est les signes d’une fin inéluctable d’un royaume rongé par tant de compromissions.
Jamais, depuis des décennies, ce régime n’a été aussi vulnérable, au point que ses fondements menacent de vaciller à tout moment sous les coups de boutoir de la protestation populaire qui écume les grandes villes. Aujourd’hui plus qu’hier, le peuple marocain semble déterminé à poursuivre la contestation jusqu’à lui porter l’estocade. Le contexte s’y prête opportunément. Intra-muros, la misère se répand de façon inquiétante et gagne même certaines couches sociales qui s y étaient, jusque-là, prémunies. Les corolaires politico-économiques (gaz, blé…) de la crise ukrainienne ne finissent pas, à leur tour, d’enfoncer le système en place. Des médias locaux ont tiré, mercredi dernier, la sonnette d’alarme, en précisant que le Maroc sera confronté à une grave crise alimentaire dans les prochains mois, en raison d’une récolte céréalière jugée catastrophique et des difficultés d’approvisionnement sur le marché international, ont alerté mercredi des médias locaux. La FAO assure, de son côté, que les besoins d’importations du royaume devront encore augmenter pour 2022-2023. L’économie marocaine bat de l’aile et les clignotants sont au rouge. Des organismes locaux se sont inquiétés récemment des indicateurs relevant une hausse du déficit budgétaire et commercial du pays à plus d’un milliard de dollars et 4,75 milliards de dollars respectivement à fin juin dernier.
La faillite économique n’est pas loin. La cour à Rabat semble désarmée, voire désorientée. A défaut d’un plan d’urgence ad hoc, celle-ci s’enfonce chaque jour davantage dans les abysses d’une fin fatale.
Amine Goutali
Horizons, 13 Août 2022
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