Algérie: L’importation de l’Espagne toujours bloquée

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Tunisie, 14 août (EFE).- Les hommes d’affaires algériens s’impatientent face aux difficultés qui persistent à importer depuis l’Espagne malgré la levée des restrictions, a déclaré dimanche à l’Efe le président du Cercle algéro-espagnol du commerce et de l’industrie (CCIAE). ., Djamel Eddine Bouabdellah, qui prévient d' »une période critique » car « les stocks s’épuisent ».

Les prélèvements pour le commerce extérieur ont repris après la circulaire de l’employeur financier qui a mis fin aux limitations le 29 juillet, mais son application n’a pas débloqué les transactions et le secteur de la céramique et de l’alimentation, principalement, continue d’être touché en Algérie.

« Nous sommes dans une situation critique, il n’y a pas de travail, nous entrons dans un nouveau moment où nous allons devoir licencier (des salariés) », a assuré Bouabdellah à propos, par exemple, du manque de matières premières dans le secteur de la céramique qui importe principalement d’Espagne et enregistre aujourd’hui des « numéros rouges ».

Le gouvernement algérien intervient, « parce que le problème touche plus les Algériens que les Espagnols, car le gaz est garanti pour l’Espagne », a-t-il décrit à propos du marché entre les deux pays.

L’alimentation est un autre des secteurs les plus touchés, puisque l’Algérie importe 60 % de son poulet d’Espagne et, selon le président de la CCIAE, le prix de ce produit a augmenté jusqu’à 50 % en raison de pénuries d’approvisionnement.

L’Algérie et l’Espagne connaissent une crise diplomatique sans précédent depuis que Madrid a changé sa politique sur le Sahara occidental en mars en soutenant la proposition d’autonomie de l’ancienne colonie espagnole au sein du Maroc, pour laquelle Alger a suspendu unilatéralement le traité d’amitié.

Un jour plus tard, l’Association des Banques et Etablissements Financiers (ABEF) -qui regroupe une trentaine de banques et établissements financiers en Algérie- annonçait le gel des prélèvements, opération préalable nécessaire pour effectuer toute importation ou exportation de biens et services vers et d’Espagne.

Le 28 juillet, l’ABEF a annoncé la levée de cette restriction, qui avait bloqué les échanges entre les deux pays, et les banques se sont conformées à l’ordonnance, selon Bouabdellah, mais une grande partie de la marchandise reste bloquée à la douane.

« En principe, une instruction de l’ABEF suffit pour une banque et les banques avaient commencé le prélèvement mais maintenant elles ont arrêté, parce que le prélèvement pour quoi ? Pour ne pas pouvoir continuer sur la voie ? », a-t-il expliqué.

L’Algérie, pour sa part, à travers une note non attribuée publiée dans l’agence de presse officielle APS, qui fait office de chaîne gouvernementale, a par la suite, le 31 juillet, interdit à l’ABEF de prendre des décisions « relatives à des questions financières et commerciales qui compromettent l’État ».

L’ABEF est un organisme directement lié au ministère des Finances donc, selon les acteurs consultés par l’Efe, cette approche répondrait à une « tactique politique » et à la nécessité d’affirmer que le traité d’amitié continue d’être suspendu indépendamment de la normalisation des échanges Extérieur.

Bouabdellah attend une déclaration officielle dans les prochains jours pour clarifier la situation.

Swissinfo, 14 août 2022

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